ÉconomieDr. Oumar Boly de la Caisse d’Intermédiation et de Développement (CID) : «En islam, la corruption, sous toutes ses formes, est formellement interdite
L’Association Islamique Pour Le Salut (AISLAM) a organisé une conférence débat, le samedi 21 novembre 2020 au centre islamique d’Hamdallaye avec comme thème : « la bonne gouvernance financière et la lutte contre la corruption : solution pour promouvoir le développement du Mali». Les conférenciers ont décortiqué les multiples causes de la corruption devant un parterre d’invités, dont le président de l’AISLAM, Mohamed Kimbiri. Ils ont mis l’accent sur le comportement de certaines femmes maliennes qui poussent leurs époux à piller les caisses de l’Etat afin de satisfaire leurs désirs.
Dr. Oumar Boly de la Caisse d’Intermédiation et de Développement (CID) Amanah finance a développé le lien entre islam et la corruption. Il a dévoilé qu’elle est condamnée avec la dernière rigueur et qu’un musulman ne doit jamais la pratiquer. Il doit par conséquent, s’éloigner d’elle. « L’une des causes de la corruption au Mali est les femmes, c’est pour satisfaire aux besoins démesurés de certaines femmes que les hommes maliens tombent dans la corruption », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Il faut que les femmes maliennes apprennent à ne pas vivre au dessus des moyens dont disposent leurs maris.
Elles ne doivent pas les pousser à puiser dans les caisses de l’Etat . Elles doivent aussi éviter les dépenses démesurées lors des mariages et autres fêtes traditionnelles. Tous les pays développés ont lutté contre la corruption pour pouvoir emprunter la voie du développement, et sans cela, point de progrès », a-t-il expliqué. Il faut humilier les corrompus afin de dissuader les autres à ne pas leur emboiter le pas, les indexer comme des mauvais exemples dans le pays et des entraves au développement. « Quel que soit le domaine considéré, la corruption transgresse toujours la frontière de la religion, du droit et de la morale. En Islam, la corruption, sous toutes ses formes, est formellement interdite.
Le sens que lui confèrent les Ulémas se basant sur le Saint Coran et les Hadith (dits) du Prophète Mohamed (SAW) recouvre tous les sens modernes répertoriés par les organismes et institutions internationales. Ainsi, selon l’Islam, la corruption consiste à payer un service ou une prestation qui devrait être fait sans recours à une contrepartie », déclare-t-il. Le second conférencier,Oumar Traoré de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI), a entamé ses propos en présentant sa structure et ses objectifs qui ne sont autre que la lutte contre la corruption sous toutes ses formes. Il a évoqué les récentes saisies des voitures, passeports diplomatiques et autres passeports de services des anciens membres du gouvernement déchu ainsi que des députés de l’ancienne législature.
Selon lui, c’est une centaine de voitures, dont 30 appartenant auxdéputés, qui a été saisie avec 202 passeports diplomatiques et 88 passeports de service.« La corruption est un grand frein au développement des pays africains ; il faut qu’on change de comportement pour lutter contre ce phénomène ravageur », a-t-il affirmé.Oumar Traoré a, dans ses propos, égrené les multiples causes du phénomène et a expliqué que la lutte doit commencer au sein de nos familles, de nos quartierset villes. Chaque malien doit se considérer comme un soldat du développement du Mali et les responsables doivent être choisis sur la base des critères strictes afin de lutter contre la corruption.
Il a informé que les structures en charge de la lutte contre le phénomène au Mali sont confrontées à des difficultés et que les autorités de la transition doivent se pencher sur ce problème en les dénouant. Ainsi, selon lui, la refondation du nouveau Mali doit passer par là aussi. Il a fait savoir que sa structure est certes la benjamine des structures de lutte contre l’enrichissement illicite, mais qu’ils sont entrain de marquer leur territoire et des résultats probants suivront. Mohamed Kimbiri, le président de L’Association Islamique Pour Le Salut (AISLAM), a affirmé qu’ils ont initié cette conférence dans le but d’éclairer la lanterne des Maliens sur la corruption et qu’on ne peut pas lutter contre un phénomène si on ne le connaît pas. Il a convié tous les Maliens à lancer une farouche lutte contre la corruption afin de léguer un Mali émergent à la future génération.