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Séries noires perpétuelles au Pays Dogon : Nouvelle attaque, samedi dernier, faisant 2 morts, 6 blessés…
Publié le lundi 30 novembre 2020  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Le Gouverneur de la Région de Mopti et la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA en visite de soutien dans le village de Peh
Suite à une attaque perpétrée, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2019 contre le village de Peh, dans la région de Mopti, le 18 novembre dernier, le Gouverneur de la Région, Abdoulaye Cissé et Fatou Dieng Thiam, la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA, y ont effectué une visite.
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De 2017 à aujourd’hui, les attaques perpétrées sur la RN15 ont causé la mort d’environ 120 personnes dont des femmes enceintes et des nourrissons et l’incendie de 28 véhicules, selon le mouvement BAGUINE SÔ.

Cette route reliant une partie de la région de Mopti (Sevaré, Bandiagara, Bankass et Koro) au Burkina Faso continue d’enregistrer ses lots de morts. La dernière attaque a été commise ce samedi 28 novembre 2020 contre un car de la compagnie « Air Kona », faisant 2 morts, 6 blessés graves et des portés disparus. Ce qui est déplorable, malgré les cris de détresse des populations , l’État semble briller par son indifférence car aucune politique sérieuse de sécurisation de cette route mortelle n’a été établie depuis 3 ans.

« Route de la mort » ; « route d’hécatombe » ; « un tombeau à ciel ouvert laissé à la merci des terroristes » ! Oui, la RN15 mérite toutes ces qualifications vu le nombre élevé de paisibles citoyens tués sur ce trajet depuis 2017. Cette route, pourtant très bénéfique pour le Mali, est devenueun tombeau ouvert pour les usagers. Les terroristes qui ont profité de l’absence de l’État et qui ont pu saboter les ponts de Songobia et Parou, de Songho, entre autres, font de multiples victimes en longueur de semaines. Ils attaquent tout : cars, camions, véhicules (personnel et de transport commun) , motos…Selon le mouvement BAGUINE SÔ, un mouvement des jeunes ressortissants du pays dogon, il y a eu des dizaines d’attaques sur cette route devenue mortelle, de 2017 à nos jours. « Selon nos dernières informations, uniquement au niveau de ce seul pont saboté [Parou – Songobia], nous avons connu plus d’une dizaine d’attaques qui a occasionné plus de cent seize (116) morts, des portés disparus, vingt-huit (28) véhicules incendiés, trois (03) camions portés disparus avec les chauffeurs et contenus, deux (02) véhicules des entrepreneurs, un (01) véhicule de la gendarmerie, j’en passe volontiers », a indiqué le président du mouvement BAGUINE SÔ, Hamidou Djimdé, lors d’une conférence tenue le 19 novembre 2020 et au cours de laquelle il a interpellé les autorités de transition par rapport à la sécurisation de cette route. Mais hélas, rien n’a été fait.

L’Attaque d’un car de la compagnie « Air Kona » fait deux (2) morts et des blessés

Les terroristes, après les camions, les minibus, les véhicules personnels, commencent, maintenant, à attaquer les cars. En effet, le samedi 28 novembre, un car de la compagnie Air Kona a été attaqué sur la RN15, axe Sévaré-Bandiagara, au niveau de la côte du village de Kori-Kori. Le bilan provisoire de l’attaque fait état de 2 morts, 6 blessés graves et des portés disparus, selon des sources locales. D’où et par quels moyens sont venus les assaillants ? Selon un passager contacté par nos soins, les assaillants qui se trouvaient certainement non loin de la route, sont venus à pied pour attaquer le car. Bizarrement, en lieu et place des forces armées et de sécurité , ce sont les chasseurs de la localité qui ont secouru les passagers victimes d’attaque. L’armée, quant à elle, est venue en spectateur comme toujours. Elle est arrivée, selon des sources locales, sur le lieu après que les chasseurs aient repoussé les assaillants.

A quand une volonté politique de sécurisation de la RN15 ?

Depuis le sabotage des ponts de Songobia-Parou, de Songho, de Bi, etc. les attaques se sont multipliées sur la RN15. La jeunesse de Bandiagara, Bankass et Koro avaient initié des manifestations, à plusieurs reprises, afin d’inviter les autorités à sécuriser la route. Leurs cris de cœur n’ont pas été entendus par le gouvernement Boubou Cissé. Face à la gravité de l’insécurité, les chasseurs de Dana Ambassagou ont, suite aux sollicitations des populations, installé des check-points pour sécuriser les usagers de la route. Même s’ils ont pu, pendant un moment, freiner les attaques, cette aventure n’a pas été longue car les chasseurs ont été chassés par les gouvernants. Les promesses de sécurisation de la route par le gouvernement de Boubou Cissé n’ont jamais été tenues. Les terroristes vaquent librement dans cette zone dans l’indifférence totale de l’État. Il n’y a pas de prévention. L’armée vient, chaque fois, constater les dégâts causés par les attaques terroristes contre les passagers.

Les autorités transitoires , bien qu’informées, n’ont pas pu assurer la sécurité des usagers de la route. La sécurisation de cette route est-elle au-dessus des moyens de l’État malien et de ses partenaires dont la MINUSMA ? N’est-ce pas une indifférence ? Les autorités semblent négliger la gravité de cette insécurité sur cette route. Les autorités sortantes comme nouvelles n’ont pas, jusque-là, établi une politique sérieuse de sécurisation de cette route de la mort.

Pourtant, la réhabilitation des ponts de Songobia -Parou, allait mettre fin, comme le dit le mouvement BAGUINE SÔ, au cauchemar des usagers qui empruntent cette route en permettant une reprise normale du trafic ainsi qu’une plus grande capacité de mouvements des casques bleus et des FAMAs dans la région.

Boureima Guindo
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