Contrairement à la croyance populaire d’ailleurs savamment entretenue par ses proches, Ibrahim Boubacar Keïta a bel et bien cautionné l’Accord l’Alger en 2006 et a même personnellement transmis le document adopté par son Institution, au président déchu, Amadou Toumani Touré qu’il a d’ailleurs félicité mission accomplie. Lire document !
«Je dis non !» ; «Le Mali d’abord !»; «L’honneur des Maliens »… Des slogans de campagnes qui ne sont certainement pas étrangers à la victoire du candidat Ibrahim Boubacar Keïta et ayant trait à son prétendu refus de cautionner l’Accord d’Alger signé en 2006 entre Bamako et les groupes d’insurgés. La vérité est tout autre. Le «KANKÉLETIGUI» a bien paraphé le document en question. Mais, bien entendu, entre 2006 et 2013, beaucoup d’eau a coulé sous le «Pont des Martyrs».
Signalons que l’Accord dont il est question a été bien accueilli par l’Assemblée Nationale laquelle d’ailleurs, «note avec satisfaction la prise en charge par le Gouvernement de son souci d’aboutir à un règlement par la voix du dialogue et de la concertation des problèmes survenus au nord de notre pays le 23 mai 2006 ». En clair, l’Institution dirigée par Ibrahim Boubacar Keïta au moment des faits approuve la démarche du président de la République qu’elle félicite d’ailleurs pour la signature dudit accord. « Dialogue et concertation », ce sont bien les maîtres-mots dudit accord accepté par toutes les parties prenantes dont le président de l’Assemblée Nationale au moment des faits, mais plus tard dénoncé par le candidat Ibrahim Boubacar Keïta au motif qu’un Etat sérieux ne négocie guère avec des bandits armés et autres terroristes. Un argument, certes bien fondé, cependant en flagrante contradiction avec l’acte antérieur. Par ailleurs, le document paraphé par Monsieur le président de l’Assemblée «estime que les mesures préconisées par l’Accord d’Alger constituent une suite logique de l’application du Pacte National». Une manière de légitimer cet autre traité signé en 1992 et faisans en outre, un clin d’œil à «l’Alliance du 23 mai», ce groupe d’insurgés Touaregs signataire de cet autre accord de Tripoli en 2006.
Signalons enfin que c’est le Pacte national dont se réfère l’Accord D’Alger qui est à l’origine de la démilitarisation des régions du Nord.
Et le point 9 du document (la Résolution N° 06-05/AN-RM relative à l’Accor d’Alger) «charge Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale de transmettre la présente résolution à Son Excellence le Président de la République, Chef de l’Etat…».
Et enfin, la résolution ainsi adoptée par le parlement malien a été bel et bien signé par Monsieur «El hadj Ibrahim Boubacar KEITA, Grand Officier de l’Ordre National, Commandeur de la Légion d’Honneur» à la date du «20 juillet 2006».
Alors, « j’ai dit… Oui !», Monsieur le Président de la République du Mali !