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Edito : Le serment d’officier est-il en train d’être violé par Assimi Goita?
Publié le lundi 30 novembre 2020  |  Infosept
Concertations
© aBamako.com par AS
Concertations nationales sur la gestion de la transition
Bamako, le 10 septembre 2020 Le président du CNSP Assini Goita a présidé l`ouverture des travaux sur les concertations nationales au CICIB
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Accueilli en libérateur le 18 Août 2020, le Président du Comité National Pour le Salut du Peuple, CNSP et de surcroit vice-président de la transition, le colonel Major Assimi Goita est en train de trahir son engagement, celui d’organiser une transition civile au terme de la laquelle un Président de la République sera démocratiquement élu. Il semble déterminé à garder coute que coute le pouvoir même au-delà de la transition. Il est aidé dans cette utopique et suicidaire mission par certains hommes politiques véreux, populistes et des compagnons d’armes tout aussi assoiffés du pouvoir comme lui. Leur projet est d’autant plus utopique qu’ils ne tarderont pas à voir dans un bref délai la place Tahrir malienne, à savoir l’emblématique boulevard de l’indépendance noir de monde qui se rebellerait contre cette façon de gérer la transition et contre le dessein machiavélique du vice-président de la transition.
Pour rappel, dans la toute première déclaration lue tard la nuit du 18 Août 2020, le porte-parole du CNSP avait laissé entendre que le comité militaire n’avait pas pour vocation de garder le pouvoir et qu’il entend organiser une transition civile afin de doter le pays d’institutions fortes et démocratiques. Cette déclaration faite par des officiers assermentés devrait avoir valeur d’engagement et de parole donnée. Agit-on de la même manière dans un palais que dans une caverne ? Cette interrogation d’un illustre Philosophe doit être posée à Assimi Goita et ses compagnons d’infortunes, qui passent aujourd’hui, aux yeux du malien lambda pour des assoiffés du pouvoir et des pourfendeurs de notre démocratie. Ils l’ont prise en otage la mettant en agoni, ils sont sur le point de l’achever en mettant à la tête du CNT un officier. Cette institution, la seule à ne pas être mise en place pour le bon fonctionnement de la transition, est non seulement un lieu hautement politique, mais aussi et surtout une institution indispensable en démocratie pour des réformes idoines, donc cette institution ne doit être normalement dirigée que par un politique.
Faut-il rappeler également que le Président de la Transition Bah N’Daw et le premier ministre Moctar Ouane sont les choix de la junte, qui n’a consulté personne avant d’agir, même pas le Mouvement du 5 Juin Rassemblement des Forces Patriotiques, M5 RFP, qu’elle dit avoir parachevé l’œuvre. Assimi Goita et ses compagnons d’infortunes sont encore et toujours à la manœuvre pour contrôler à la fois l’administration et toutes les institutions. Ils ont commencé par nettoyer les écuries d’Augias d’IBK en relevant tous les gouverneurs des régions et tous les militaires nommés aux différents services rattachés à l’armée, en mettant leurs hommes de mains. Bientôt les directeurs nationaux et généraux connaitront eux aussi le même sort que les gouverneurs. Quant au CNT, qui reste la dernière cible qu’elle veut contrôler pour ensuite commencer leurs sordides réformes dont l’objectif final serait l’assassinat de notre démocratie, elle veut imposer le colonel Malick Diaw à sa tête d’où le blocage, car la classe politique s’oppose farouchement à cette machination.

Youssouf Sissoko
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