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Sabotage de la transition au Mali :Fripouilles et entrepreneurs politiques dans leurs basses œuvres
Publié le lundi 30 novembre 2020  |  Le challenger
Prestation
© aBamako.com par AS
Prestation de serment du président et du vice président de la  transition 
Bamako, le 25 septembre 2020  le président et du vice président de la  transition  ont prêté serment au centre internationale de la conférence de Bamako 
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Les grèves à répétition de nombreux syndicats corsées par le chantage de l’UNTM (Union Nationale des travailleurs du Mali), le boycott du Conseil National de Transition (CNT) par des politicards insignifiants sur l’échiquier politique national…, sont autant de signes de tentative de déstabilisation de l’actuelle transition au Mali.

Dans un contexte de radicalisation et de persistance de la mobilisation contre le «gouvernement de transition et sa volonté de lutter contre la corruption», la figure du «saboteur» refait surface.
Vous convenez avec nous que durant la période de contestation (fronde déclenchée par la Coordination des mouvements et associations, sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko-CMAS) , les Maliens s’attendaient à voir les fantassins de l’UNTM accentuer la pression sur le défunt régime d’Ibrahim Boubacar Keita. Tout comme ils ont fait en 1991 contre le Général Moussa Traoré (Paix à son âme !).
Mais, curieusement, la troupe à Yacouba Katilé ne s’est pas manifestée. De sources bien informées, nous apprenons qu’un portefeuille aurait été promis à Mme Katilé dans le gouvernement d’union nationale qui, malheureusement, n’a pu être que partiellement composé. C’est le coup d’Etat du 18 août 2020 qui est venu briser le «destin» ministériel de l’épouse du Secrétaire général de l’UNTM.
Nous avons alors vu des entrepreneurs politiques sortir du bois, comme de fauves affamés par une longue période de disette, s’ajouter à l’imam qui ne pouvait pas leur dire non. Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) est ainsi né en phagocytant la CMAS, et on entendra plus que M5-FRP.
Comment le sabotage est devenu «l’arme idéale des faibles (M5-RFP et UNTM) contre le puissant» (CNSP) ?
Cela nous amène à ouvrir le chapitre de la peur de se retrouver en prison de certains secrétaires généraux de syndicats affiliés à l’UNTM, comme le Syndicat national des travailleurs des impôts du Mali (S-SYNTIM). Mais également de certains présidents de partis politiques comme le MPR.
Il nous revient de constater que le S-SYNTIM dirigé par Ali Ousmane Daou (un protégé de Boubou Cissé, à qui, il doit sa place à la tête de la Direction des Grandes Entreprises), se mêle à la danse des sarabandes.
En 2018 et sous IBK, il avait pris ses distances de l’UNTM. Mais, Ali Daou se trouve aujourd’hui au cœur d’une vaste affaire de concussion et de racket au préjudice de certains grands opérateurs économiques de la place. Il risque de perdre sa place. La grève est donc pour lui un moyen de chantage. Le jour où il sera démis, l’UNTM s’y opposera.
Quant à Choguel Maïga, il est toujours dans la tourmente. En effet, sa gestion a été épinglée dans un rapport du Vérificateur général en 2013. A l’époque, Choguel était Directeur général de l’Autorité malienne de régulation des télécommunications et des Postes (AMRTP). Des irrégularités financières par rapport au recouvrement et la gestion du Fonds d’accès universel (FAU), dont le montant s’élève à près de 12 milliards de F CFA !
Il est important de signaler que Choguel Maïga avait jeté tout son dévolu sur la présidence du Conseil national de la Transition (CNT). La composition de cet organe telle qu’annoncée ne lui laissant plus de chance de réaliser son rêve, il ne peut que vouer une haine viscérale au CNSP et au gouvernement de la transition. L’histoire retient que le tigre a brigué seul, lui seul et sans partage, tous les postes ministériels octroyés à sa formation politique, le MPR.
Ils sont nombreux, les Maliens qui ne comprennent pas l’attitude de la centrale syndicale qui s’acharne contre les autorités de la transition. Avec des revendications dont elle n’a pas obtenu la satisfaction pendant six ans. Certains, excédés, vont jusqu’à dire que le Mali se porterait mieux sans ses fripouilles qu’il faut simplement éliminer.
De nombreux Maliens estiment également que les contestations en cours ne sont que des basses manœuvres savamment orchestrées par des entrepreneurs politiques qui n’ont rien proposé au peuple malien qu’une misère noire.

Comment identifier la fripouille politique !
Une fripouille politique est un homme ou une femme politique remplissant les conditions suivantes :
1) A régulièrement mentir sur son identité personnelle, idéologique, politique et souvent renier sa propre histoire ;
2) Serait prêt à vendre, renier ou sacrifier père et mère pour quelques années de pouvoir, de gloire et de jouissances éphémères ;
3) Excelle dans l’art d’utiliser tous ses amis et alliés de circonstances comme marchepieds pour atteindre ses fins égoïstes, narcissiques et mythomaniaques, y compris par l’usage de la calomnie, de la sorcellerie, de la brimade, de l’intimidation et même du crime banalisé ;
4) Usurpatrice dans l’âme, la fripouille politique croit en ses propres mensonges et s’entoure essentiellement de gens qui l’y encouragent tels des zélotes ;
5) Déteste profondément la démocratie, l’Etat de droit, le respect des libertés fondamentales, bien qu’il ou elle aime à se présenter comme un ami de la démocratie, de la technocratie et de l’élégance politiques
6) Se fait remarquer par l’outrecuidance de ses fausses promesses au peuple, véritables cache-sexe pour sa volonté de se maintenir ad vitam aeternam « vie éternelle « au pouvoir, personnellement ou par pantins interposés tout comme sa propension à capturer l’Etat avec son clan ;
7) Manque singulièrement de compassion et d’humanité envers les plus démunis, les plus vulnérables et les millions de personnes abandonnées sous ses propres yeux dans son pays.
Telles sont les sept critères capitaux de reconnaissance des fripouilles politiques qui retardent le Mali. Je n’ai cité personne, mais chacun reconnaîtra les fripouilles de son propre cru ! Définition d’un citoyen africain

L’entrepreneur politique et son territoire
La théorie de l’entrepreneur politique n’est pas seulement un chaînon manquant de la théorie des groupes d’intérêt d’OLSON. Elle est aussi une alternative à la théorie de la recherche de rente. L’entrepreneur politique, comme prédateur, se substitue au chercheur de rente. Comme le chercheur de rente, il mobilise des ressources qui ne visent rien d’autre qu’un effet redistributif (BUCHANAN, 1980, p. 359
Son action est fondamentalement improductive puisqu’elle consacre des ressources qui seraient plus productives ailleurs. Le chercheur de rente détourne des ressources de la production pour obtenir un transfert
L’entrepreneur politique a deux visages : celui du réformateur capable de proposer une réforme institutionnelle qui bénéficie à l’ensemble du groupe et celui du chercheur de profit politique qui n’est motivé que par la captation d’un gain privé de nature redistributive. La coexistence de ces deux dimensions de l’action politique conduit au troisième visage de l’entrepreneur politique. Il est aussi l’individu qui saisit dans l’action politique un moyen de s’enrichir. Il ne s’agit pas simplement de s’enrichir par des transferts publics (prédation), mais d’obtenir une rémunération en contrepartie d’un mandat ou d’une fonction politique.
Les professionnels de la politique identifient ainsi une opportunité de profit dans le fait de pouvoir vivre de la politique. Leur richesse est directement liée au travail de coordination politique qu’ils effectuent, autrement dit à la mise en correspondance des demandes et des offres politiques ainsi qu’à leur capacité à résoudre des conflits d’efficacité ou de répartition par des innovations politiques. AKD

A.K. Dramé

Correspondance particulière/Le Challenger
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