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Covid-19/Mali : La grosse bourde des autorités maliennes
Publié le mercredi 2 decembre 2020  |  Le Républicain
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© aBamako.com par AS
Le vérificateur Général remet son rapport de 2019 au Président de la transition.
Bamako. le 30 Octobre 2020. Le Vérificateur Général a remis son rapport de 2019 au Président de la transition, Bah N,Daw, au Palais de Koulouba.
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Face à l’ampleur de la crise sanitaire liée à la Covid-19 dans le pays, les autorités maliennes sont sur le qui-vive. Le Président de la transition, qui devait s’adresser à la Nation, le lundi 30 novembre, s’est rétracté sans donner la moindre explication. Mais son discours avait été publié sur la page Facebook de la Présidence avant d’être supprimé. A Bamako, l’incompréhension est à son comble face à ce volte-face des autorités maliennes. Pourquoi l’adresse à la Nation tant attendue du Président n’a pas eu lieu ? Comment le discours du Président s’est retrouvé sur les réseaux sociaux avant son adresse à la Nation ? Ces interrogations demeurent sans réponse, car depuis l’incident, Koulouba est muet comme une carpe.

Bah N’daw, le président de la transition au Mali, devait s’adresser à la Nation le lundi 30 novembre 2020 au soir. Couvre-feu de 21 h à 5 h du matin, fermeture des lieux de plaisir, de sport, des bars et restaurants pour un délai de 28 jours…Voici les points importants de son discours que la Présidence de la République a publié sur les réseaux sociaux avant de le supprimer.

Un couvre-feu d’une durée de 28 jours, sera déclenché si l’on en croit au discours qui fait le tour des réseaux sociaux, bien qu’il ait été supprimé sur la page officielle de la Présidence. Concrètement, le couvre-feu aura lieu de 21h à 5h du matin et des dérogations seront délivrées à ceux qui sont éligibles. « Les leçons du premier couvre-feu seront tirées. Personne ne sera lésé mais les consignes seront strictement appliquées par les forces de l’ordre. » Les établissements d’enseignement primaire, secondaire, et supérieur, publics ou privés, seront fermés pour un délai de 28 jours. Les lieux de plaisir, de sport, les bars et restaurants seront fermés pour cette durée, c’est à dire 28 jours.

Sans être encore officielle, lesdites mesures font grincer des dents.

« Des mesures draconiennes »

Avec ces nouvelles mesures, certains craignent une violation de leurs droits. Selon beaucoup, cette pandémie n’est pas qu’une question de santé publique, c’est aussi une question économique et de droit de l’homme, car tout le monde risque d’être limité dans ses mouvements au détriment de ses droits d’aller et venir. Interrogé sur ce lien entre COVID-19 et droits de l’Homme, le président du RMDH (Réseau Media et Droits de l’Homme), Boukary Daou commente : «cette pandémie affecte gravement les droits de l’Homme, quand on sait que la COVID-19 tue économiquement, socialement et culturellement. Quand on est limité dans ses mouvements à cause du confinement ou de la quatorzaine, quand le couvre-feu est instauré, ou que les frontières aérienne et terrestre sont fermées, avec des impacts réels sur le commerce et les marchés, quand les établissements scolaires et universitaires sont fermés, on peut craindre des violations, des atteintes ou de graves menaces sur les droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels.

En tout état de cause, la gestion de la pandémie de coronavirus, en plus d’être une question de santé publique, de droits de l’homme, est aussi une question de bonne gouvernance et de justice sociale, comme on le voit avec les errements qu’elle suscite du côté des pouvoirs publics», indique-t-il. Selon le président du RMDH, cette affectation des droits de l’Homme par la pandémie a amené son association à mettre en œuvre, en partenariat avec la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et la Division des Droits de l’Homme de la Minusma, un « Projet de Protection et de Promotion des droits de l’Homme en riposte au COVID-19 », dont l’objectif principal est de « sensibiliser et de contribuer à l’intégration de la dimension droits de l’Homme dans la prévention, la réponse et le relèvement face à la COVID-19 au Mali ». Les autorités ont-elles pris la pleine mesure du danger qui plane sur la société et instruit les directives en conséquence, s’interroge notre interlocuteur?

Le Mali a annoncé ses premiers cas confirmés de coronavirus le mercredi 25 mars 2020, avant d’instaurer un couvre-feu sur l’ensemble de son territoire à partir du 26 mars, et qui a été levé le 10 mai 2020. Notre pays compte ce 2 décembre 2020 : 4762 cas, 3241 guérisons et 160 décès (pour la plupart à Bamako, épicentre de la pandémie au Mali).

K. Diakité
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