Ce n’est pas une question de refondation dont il s’agit au Mali. C’est une quête de légitimité personnelle et d’attaques de haine, nées d’une frustration populaire, qui également assortie d’une architecture politico-mafieuse, couplée de passe-passe et d’humiliation.
Le Mali se limite à Bamako, mais on s’en fout, parce que l’intérêt ne se situe pas à ce que le reste du Mali devient, mais à la condition qu’on parvienne à se placer ou se repositionner dans un jeu de dupes. Ce sont des mains invisibles qui financent les soulèvements et les manifestations à hauteur de millions. Ces mains invisibles attendent des retours sur investissement et ou continuent de saboter toute tentative qui va à l’encontre de leurs investissements.
Des pseudos intellectuels sont lancés sur les plateaux des radios et télévisions pour instrumentaliser et diviser l’opinion publique avec la bénédiction de bouches invisibles qui trouvent leur compte dans ce jeu de manipulation. Il faut paraître, toujours paraître pour maintenir les projecteurs et le fond des préoccupations populaires au second degré.
On ne parle de personne, et si ce n’est pas les anciens qui sont accusés pour créer de la visibilité à une jeunesse utilisée et malmenée, on parle de militaires pour diriger parce qu’on ne voudrait pas voir certaines têtes. Certains qui ont insulté la CEDEAO hier, se repositionnent avec la même CEDEAO, parce que leurs intérêts sont les mêmes concernant le statut de qui doit diriger la transition. On parle également d’union sacrée, tout en poussant certains à humilier d’autres. Ainsi, la scène se transforme en une situation où il faut tuer l’autre pour exister. Une déconstruction qui n’a pas encore fini son évolution et qui est perçue comme une voie de reconstruction. Ainsi va ce qui reste du Mali d’aujourd’hui…
Touré Abdoul Karim