Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Ce que je pense… La cocotte-minute malienne
Publié le vendredi 4 decembre 2020  |  Mali Demain
Comment


La décennie de 1992, notre pays s’illustrait en modèle démocratique en Afrique, surtout francophone de l’Ouest. La junte militaire qui a mis fin au règne de 23 ans du parti unique de l’UDPM du général Moussa Traoré, le Comité National de Salut Public (CTSP) du Colonel amadou Toumani Touré et certains frères d’armes, a organisé des élections dites « démocratiques » et mêmes « transparentes ». Le candidat de l’ADEMA, Alpha Oumar Konaré a été élu face à celui de l’US RDA feu Mamadou Tiéoulé Konaté. Dix ans durant, soit deux mandats consécutifs, ce professeur avec ses camarades règneront sur le Mali pour disent-ils mettre fin aux affres du régime de l’UDPM. Les signes avant-coureurs d’une duperie du peuple se faisaient déjà jour.


Du tape à l’œil…
Avec leur stratégie du tape à l’œil et de la diversion, le modèle démocratique malien a fait tache d’huile autour de nous et même au-delà de la zone de l’Afrique de l’Ouest.
Après deux mandats d’AOK, le tombeur du Général Moussa Traoré (GMT), ATT lui succédera en 2002 après des élections très mouvementées où le candidat Ibrahim Boubacar Kéïta contestait les résultats du régime AOK finissant. Le général putschiste lui aussi, règnera deux mandats durant. Vers la fin en 2012, il sera renversé par un coup d’état militaire perpétré pat le Capitaine Amadou Aya Sanogo du CNRDRE. La suite est connue.
Début de l’effondrement au Mali
Une période de flottement s’installe car la junte sera contrainte par la CEDEAO de céder le tablier au Président de l’AN, Pr Dioncounda Traoré. Du coup, débute l’effondrement du pays qui verra les régions du nord occupées par des hommes armés de tout acabit et le déploiement de l’armada militaire de la France.
L’alibi était tout trouvé par les puissances étrangères dont la France à débarquer au Mali avec armes et bagages après avoir été chassé par le Président Modibo Kéïta.
Disons que la chute du Président ATT dévoilera à la face du monde stupéfait que notre prétendue démocratie n’était que ce que ses concepteurs ont fait savoir. Une vraie coquille vide, un mode de gestion taillée sur mesure puisque la Constitution française nous sera imposée comme nouvelle travaille de ces pseudos démocrates.
En 2013, IBK élu Président de la République : La faillite
C’est dans ce climat en 2013 que le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Kéïta sera élu Président de la République avec un score historique tellement que le peuple malien espérait trop sur l’homme.
Ayant incarné un grand espoir après la chute d’ATT et la mise à l’écart de la junte du CNRDRE, IBK, l’incompris, le nouveau Président, d’entrée, sera trahi par les siens. Du coup, sa gestion de mi-mandat sera déjà décriée. Malgré des échecs, des promesses non tenues, le « Kankelentigi », sera réélu en 2018 grâce à son bouillant et stratège PM, Soumeylou Boubèye Maïga, au grand dam d’une opposition en mal de stratégie.

Gestion du Mali profond…
Après sept ans de gouvernance, malheureusement la machine du RPM montrait toutes ses limites. Selon un leader d’un parti politique « le Mali sous IBK était dirigé par le pays profond, c’est-à-dire par sa famille ».
Au début du second trimestre de cette année, les erreurs et les fautes du Président IBK et de son régime se multipliaient puisque le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, n’a pas voulu reconnaître sa défaite ; l’insécurité s’est propagée dans tout le pays, même la capitale n’était plus épargnée ; les conflits intercommunautaires ont pris une tournure gravissime ; au même moment, les pertes au sein de l’armée se multipliaient comme la fin du règne ATT en 2012.
SBM débarqué sous la pression
L’organisation des élections législatives pour laquelle des partis politiques avisés ainsi que des observateurs avaient mis en garde, a été l’ouverture de boîte aux pandores. Le régime d’IBK qui avait remercié croyant avoir trouvé la solution, le PM SBM suite à une forte contestation de la société civile « drivée » par deux leaders religieux très charismatiques, le chérif de Nioro Bouyé Haïdara et l’imam Mahmoud Dicko, n’aura servi à rien. Ces contestateurs seront rejoints par l’opposition (qui peinait à mobiliser le peuple) dont le chef de file, Soumaila Cissé avait été enlevé dans son Niafunké natal en pleine campagne pour les élections législatives puisque l’homme craignait de perdre son fauteuil de chef de file, le régime a fini par vaciller.
Le tandem Bouyé/Dicko a eu raison d’IBK
Las des problèmes qui se multipliaient sans qu’IBK et son régime ne parviennent à trouver des solutions idoines, les partisans de l’imam Mahmoud Dicko en créant la Coordination des Mouvements et Associations de Soutien à l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) créeront un front tripartite CAMAS/EMK/FSD dont l’homme de foi sera désigné Président d’honneur. Ils seront rejoints par des partis politiques, des associations et des personnalités pour faire un front commun contre régime IBK.
Des semaines durant, ce trio suite à leur meeting du 05 juin 2020, créera le Mouvement du 05 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5RFP) dont l’imam Mahmoud Dicko sera désigné autorité morale.
IBK n’a pas retenu la citation du général De Gaulle…
Le pouvoir en mal de solutions, a opté pour la répression sous l’impulsion du PM Boubou Cissé. Ainsi, la mosquée de l’imam Mahmoud Dicko sise à Badalabougou sera attaquée par des forces de sécurité causant des morts. Pour le M5 RFP plus question de reculer jusqu’à la chute d’IBK et de son régime. En réalité, le Président IBK n’a pas retenu cette citation du Général De Gaulle qui disait que « Mieux vaut partir cinq ans trop tôt que cinq minutes trop tard ».
Le CNSP sauve in extrémis IBK
En clair, « la magistrature suprême comme la manière de la quitter sont le plus souvent régies par l’arbitraire, les rapports de force et l’argent ». Dans notre cas, le Président IBK et son régime sachant qu’il leur était difficile d’arrêter la machine du M5 RFP, ont été sauvé in extrémis par la junte du CNSP le 18 août dernier mettant fin aux ambitions des uns et des autres.
Comme le rappelle notre confrère Marwane Ben Yahmed dans « jeune Afrique »: « La démocratie ne peut s’épanouir et s’enraciner que lorsque le pouvoir politique est librement et légalement transmis ». Dans ce cas, ne pas tenir compte des désidératas des populations à majorité jeunes qui sont lucides et vigilants, c’est aller à sa propre perte. Ce que le Président IBK et son régime n’ont pas compris bien qu’entouré de « grands diplômés- conseillers », un faible.

Une jeunesse malienne mûrie et alerte
De l’avènement de la démocratie au Mali en 1991 à maintenant, la jeunesse malienne des deux dernières décennies a beaucoup mûrie. Disons qu’elle est alerte et prouve que rien ne peut plus aller dans ce pays sans son consentement.
Pour preuve, la jeunesse malienne appuyée par des femmes engagées, patriotiques ayant tiré les leçons du passé, qui ont permis la chute du régime IBK parachevée par l’armée, n’entendent plus être les dindons de la farce.
De nos jours, tout pouvoir au Mali sera contraint de conjuguer avec cette jeunesse qui s’organise davantage, d’année en année, en premier lieu qu’avec une classe politique très affaiblie et qui a prouvé pour la plupart toutes ses limites à développer ce pays. En clair, cette classe politique doit tirer sa révérence afin de permettre aux jeunes politiques en phase avec l’évolution de la réelle politique de prouver leur savoir-faire. En un mot, la vieille garde doit rendre le tablier ou la contraindre. De nos jours, la relève se précise, voire est fin prête à remplacer une vieille garde qui s’accroche sans aucune force véritable, si ce n’est une tentative vaine de s’accrocher mordicus sans vergogne, si élégance.
Le CNSP contrait de conjuguer avec la jeunesse
Avec le CNSP qui tient aujourd’hui les rênes du pouvoir, la réussite de la refondation devant créer la quatrième République, ne saurait voir jour si la vaillante jeunesse malienne n’est pas associée. « Ce qui est clair c’est que la jeunesse d’aujourd’hui constitue un vrai péril pour n’importe quel régime, fut-il militaire puisque plus politisée, désespérée mais dont la force est qu’elle très connectée peinant à supporter l’injustice criarde qui a pignon sur rue dans le Maliba », me confie cet observateur.
L’attente est devenue longue
Après la mise en place du Président et du Vice-président de la transition, la nomination d’un PM et d’un gouvernement, la mise en place des membres du Conseil National de la Transition (CNT) peine à voir jour. L’attente devient longue et les langues commencent à se délier.
C’est fort de cela et des menaces du M5 RFP version du Dr Choguel Kokalla Maïga, que ça bourdonne comme une cocotte-minute., sans compter ces grèves autres préavis de grèves qui sont à prendre très au sérieux.
Confusion et perplexité ont pignon sur rue : Prime à l’impunité !
Mieux, malgré le discours d’investiture captivant du Président de la transition qui a juré de lutter contre la corruption, trois mois après, c’est le statuquo. Les citoyens ont l’impression que la chute d’IBK et de son régime n’auront servi à rien pendant que des directeurs de structures de l’Etat et non les moindres sont incriminés par les rapports du Vérificateur général, du Contrôle Général d’Etat et même des Inspecteurs de la CIPRES, sans que les nouvelles autorités tenues au courant ne lève le petit doigt comme si elles soutenaient l’impunité. Mieux, le Procureur du Pôle Economique a même communiqué sur le nombre de dossiers en sa possession pour passer à l’acte. Peine perdue, au sommet de l’Etat, rien ne filtre. C’est fort de cette situation que des directeurs et leurs collaborateurs de structures incriminées narguent les hommes de médias qui distillent ces informations.
Dans ce cas, les autorités de la transition ainsi que tous les acteurs ont tout intérêt à tenir compte du fait que les maliens attendent des actes et n’hésitent pas à dire : « Trop, c’est trop ! », ou bien « Bah N’Daou, fin de la récréation ! ».
Les autorités de la transition doivent agir et vite…
Ce n’est que par des actes que les autorités de la transition prouveront au peuple malien qu’elles en sont pas complices des corrompus et autres corrupteurs. Si non, un adage a dit que : « Qui ne parle pas, consent ! ».
Est-ce le cas messieurs ?
That’s the question !
Bokari Dicko

Source : Mali Demain
Commentaires