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La journée mondiale des personnes handicapées commémorée hier: Les droits d’une importante frange de la population toujours bafoués
Publié le vendredi 4 decembre 2020  |  L’Indépendant
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Proclamée depuis 1992 par les Nations Unies, la Journée Mondiale des Personnes Handicapées a été commémorée, hier jeudi 3 décembre. Elle a été marquée par des marches visant à attirer l’attention des autorités sur la marginalisation et l’exclusion dont sont l’objet les personnes vivant avec un handicap. Lesquelles sont toujours privées de certains droits, souvent les plus élémentaires.




Pour la circonstance, une marche a été organisée jusque vers la Primature. Les manifestants arboraient de nombreuses pancartes et banderoles sur lesquelles étaient mentionnées leurs revendications allant dans le sens d’une meilleure inclusion des personnes vivant avec un handicap. Dans notre pays, celles-ci sont estimées à, environ, trois (3) millions, soit près de 15% de la population. Certaines parmi ces personnes sont parfois privées de droits les plus élémentaires, les obligeant à vivre dans des conditions inhumaines. Parmi ces personnes handicapées, on peut citer le cas de celles vivant avec l’albinisme. Au Mali, il n’y a aucun texte ou de dispositions pris permettant à ces personnes de s’épanouir ou de vivre décemment. En plus des regards stigmatisants, la discrimination, la marginalisation, le rejet social et les injures, qui font partie de leur quotidien, les personnes atteintes d’albinisme doivent aussi faire face à d’autres formes de persécution encore plus graves, pouvant conduire parfois à des meurtres suivis d’amputation de membres.

C’est ainsi que l’on assiste même à des profanations de leurs tombes pour emporter leurs dépouilles. Sans compter le fait que les jugements contre les auteurs de crimes contre ces personnes n’aboutissent quasiment jamais. Dans la société, il est très rare de trouver des aménagements permettant à ces personnes d’avoir une vie meilleure et de contribuer dignement au développement de leur pays.

Pour mettre un terme à ces exactions, l’Association malienne pour la Promotion des Personnes Atteintes d’Albinisme (AMPA) a initié un projet de politique nationale pour la protection spécifique de cette frange de la population. Mais, jusqu’ici ce texte n’a toujours pas été adopté, en dépit du plaidoyer fait autour de ce document. Rappelons que sous le régime du président défunt, Amadou Toumani Touré (ATT), une décision avait été prise d’accorder un quota aux personnes vivant avec un handicap dans la Fonction publique. Pour encadrer cette décision, la Loi n° 2018- 027 du 12 juin 2018, relative aux droits des personnes vivant avec un handicap, avait été promulguée en vue justement de promouvoir et protéger leurs droits ainsi que d’accorder à celles parmi elles qui sont diplômées des mesures spécifiques de recrutement aux emplois publics et privés. Pour réclamer le décret d’application de cette loi, les personnes handicapées avaient organisé, en mars 2019 – pendant que Soumeylou Boubèye Maïga était aux affaires – un rassemblement devant la Primature, qui avait été réprimé par les forces de l’ordre.

Cette intégration, à titre exceptionnel, des personnes vivant avec un handicap a même été suspendue par une simple note 000454 du 19 mai 2020 du ministère du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique, en mai 2020, et, cela, au moment où certains pensaient à trouver les voies et moyens pour faire profiter les personnes ayant un handicap des implications de la Loi n°2015- 052/ instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Pourtant, Mali a ratifié, signé et adopté une batterie de textes internationaux visant l’inclusion des personnes handicapées.

Cette journée est donc une occasion de rappeler aux autorités la nécessité de respecter et de mettre en œuvre certains principes de base, souvent oubliés : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

Maciré DIOP

Source : l’Indépendant
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