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Parler avec les terroristes est «une volonté des Maliens», assure le Premier ministre du pays
Publié le samedi 5 decembre 2020  |  sputniknews
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© aBamako.com par AS
Le nouveau gouvernement tient son premier conseil de cabinet à la primature
Bamako, le 6 Octobre 2020. Le nouveau gouvernement de la transition a tenu son premier conseil de cabinet à la primature
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Le Premier ministre de transition au Mali a expliqué que la décision de dialoguer avec les groupes terroristes résultait de la volonté populaire, lors d’un entretien avec RFI et France24. Une position contraire à celles de la France, toujours engagée dans l’opération Barkhane.
Moctar Ouane, le Premier ministre malien de transition, a justifié l’ouverture d’un dialogue avec les groupes terroristes par l’expression de la volonté populaire, dans un entretien donné à RFI et France 24.

Interrogé sur d’éventuels pourparlers avec les chefs de guerre Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali, le ministre a répondu qu’il ne s’agissait pas «d’individualiser l’action» en direction de certains, tout en reconnaissant que la discussion était un recours possible, en «prolongement» de l’action armée. Moctar Ouane a souligné que ce dialogue découlait d’une volonté du peuple malien, exprimée notamment lors du Dialogue national inclusif de 2019.

«La négociation avec les groupes terroristes constitue pour nous la prise en charge d’une volonté exprimée par les Maliens […] Il s’agit d’être en phase avec la volonté des Maliens […] Les groupes auxquels vous faites allusion détruisent, alors que le rôle du gouvernement est de construire. Nous devons faire en sorte de les empêcher de détruire, soit par les moyens offerts par les armes, soit par le dialogue», a-t-il déclaré à RFI et France 24.
Pas de désaccord avec la France?

L’option du dialogue avec les groupes terroristes avait déjà été évoquée par Moctar Ouane lors d’une conférence de presse avec le ministre français des Affaires étrangères en octobre. À cette occasion, Jean-Yves Le Drian avait marqué son opposition à la stratégie malienne, précisant qu’il n’était pas question de négocier avec les groupes islamistes n’ayant pas signé l’accord de paix de 2015.
Le Premier ministre de transition du Mali est revenu sur cette divergence de vues, assurant qu’il comprenait la position française, mais devait tenir compte des réalités nationales.

«Il n’y a pas de déphasage entre le Mali et la France sur cette question. Nous comprenons les décisions et les positions de la France, basées sur ses réalités. Mais la volonté de dialogue dont je me suis fait l’écho découle d’une volonté exprimée par notre pays […] Les actions ne sont pas exclusives l’une de l’autre. L’action militaire n’est pas exclusive du dialogue, et inversement», a-t-il expliqué aux deux médias.
Les forces armées françaises sont engagées au Sahel et au Sahara dans le cadre de l’opération Barkhane, depuis 2014. Plusieurs opérations d’envergure contre des groupes terroristes ont eu lieu dans cette zone en novembre, menant notamment à la neutralisation de Bah Ag Moussa, un chef d’Al-Qaïda* au Mali.

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