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Coronavirus au Mali : La pandémie se propage, les Maliens se démasquent
Publié le samedi 5 decembre 2020  |  Aujourd`hui
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© Autre presse par DR
Des équipent de Médecins Sans Frontière soutiennent les services de santé maliens.
Depuis le 22 mars 2020, des équipes de Médecins Sans Frontières prêtent main forte aux soignants du centre de prise en charge des malades du coronavirus.
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Le Coronavirus, on s’en tape le jabot ! Sans jeu de mots, c’est ce qu’il faut décoder du comportement quotidien de la population qui n’a cure des gestes-barrière. Pire, certains, pour se faire bonne conscience, iront même jusqu’à dire que la Covid-19 n’existe pas, alors que cette pandémie est en train de se propager dans le pays à un rythme inquiétant, au point que les Autorités publiques se voient obligées de faire un rappel à l’ordre, mais, reconnaissons-le, très timide.
La situation est préoccupante”, reconnaît le gouvernement dans une déclaration publique. De son côté, le maire du district de Bamako affirme : “Le Coronavirus fait des ravages dans la ville de Bamako”. Malgré ces différentes alertes et les mesures – non coercitives – énoncées par les Autorités suite au Conseil supérieur de défense consacré essentiellement à la lutte contre la Covid-19, le mardi 1er décembre dernier au Palais de Koulouba sous la présidence du président de Transition, les Maliens font comme si de rien n’était car leur comportement et attitude divorcent d’avec cette “situation préoccupante” évoquée jusqu’au sommet de l’Etat. Inconscience ou insouciance ?

De toute façon, à voir les nombreux regroupements qui s’effectuent à l’occasion de cérémonies familiales, manifestations politiques et autres activités, on ne peut vraiment dire que le Coronavirus, sous sa forme grave de Covid-19, est cette pandémie qui connaît, malheureusement, une deuxième vague au Mali avec son lot de morts (au moins 156 à ce jour) et des centaines de personnes prises en charge dans les structures dédiées dont une bonne partie, profondément atteinte par la maladie, oblige les médecins-traitants à recourir à la technique d’assistance respiratoire pour espérer sauver leur vie.

En parcourant la ville de Bamako, ceux qui portent des masques de protection se font passer pour des marginaux car même les travailleurs qui respectent les consignes de prévention de leurs services respectifs, se démasquent dès le portail des locaux professionnels franchis.

Actuellement, dans la plupart des pays du monde, le port du masque, même non exigé par l’Etat, est adopté par les populations dans le cadre des gestes-barrière pour se protéger de cette pandémie qui fait trembler la planète. En effet, tout le monde est masqué. Mais au Mali, c’est le contraire que l’on vit actuellement : le Coronavirus se propage et en contrepartie les gens se démasquent.

On a l’impression que la pandémie n’est pas une réalité, au vu des cortèges et regroupements qui se forment par-ci et par-là sans aucun respect de la distanciation, du lavage des mains, encore moins du port du masque.

Il n’est donc pas étonnant qu’après les grandes manifestations politiques de masse organisées ces derniers mois, en plus des rassemblements populaires pour des raisons religieuses et confessionnelles, que la Covid-19 tente de s’ancrer au Mali. C’est donc le temps de la prise de conscience de la gravité de la situation pour faire de la prévention un réflexe quotidien, notamment en respectant les mesures-barrière telles que recommandées par les professionnels de la santé et rappelées par le communiqué rendu public après le Conseil national de défense de mardi dernier, sous la présidence du chef de l’Etat.

Mais il faut reconnaître que la réaction du gouvernement reste timide et très contradictoire par rapport à la situation alarmante annoncée car, en lieu et place de simples recommandations, il faut des directives fermes, voir des mesures à application obligatoire, énoncées soit dans un Décret du président de la Transition, à défaut, pour ce dernier, de s’adresser à la Nation avec toute la solennité requise, afin de faire comprendre la gravité de la situation nécessitant des mesures de riposte énergiques, avant qu’il ne soit trop tard.

Amadou Bamba NIANG
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