Lamine Konaté a comparu le mardi 01 décembre 2020 à la barre de la Cour d’assises de Bamako pour coups et blessures aggravés et tentatives d’assassinat sur la personne de Saran Kéïta. Après avoir reconnu les faits, l’inculpé a été condamné à la peine de mort.
Courant 2016, Lamine Konaté se rend à Farako, dans le cercle de Kangaba dans un site d’orpaillage afin d’y tenter sa chance. Ainsi, une année plus tard, il fait la connaissance de la demoiselle Saran Keïta de nationalité guinéenne par l’intermédiaire d’un de ses amis. Après quelques temps de cohabitation, Lamine Konaté décide alors de demander la main de la demoiselle, chose qui n’est pas du goût de Saran qui l’informe qu’elle est déjà fiancée d’un autre homme qui serait en France.
Du coup, Lamine Konaté entre dans une colère noire et se sent trahi. Ses soupçons de trahison sont avérés lorsque Saran commence non seulement à recevoir des appels d’autres hommes, mais aussi déménage dans un autre local pour y vivre avec un autre homme. Sachant qu’il ne pourra plus garder la fille, Lamine Konaté attend donc une occasion de pied ferme afin d’en finir avec Saran. Et c’est ainsi qu’un jour, lorsque la victime lui demande de l’emmener dans un village voisin pour soigner son enfant malade, il accepte car l’occasion est bonne pour se venger de Saran Keïta.
La stratégie est toute simple. D’abord, il se procure une machette et un couteau. Ainsi outillé pour matérialiser son projet, il attend jusqu’à ce qu’ils soient en chemin pour ensuite bifurquer et se retrouver dans un site d’orpaillage. Là, il entretient des relations intimes avec elle et après avoir assouvi son désir sexuel, il commence à questionner Saran par rapport à ses comportements qu’il juge déviants. Les explications de la pauvre fille sont peu convaincants pour Lamine.
Soudain, il poignarde Saran avec un couteau et au moment où celle-ci gît dans son sang, il lui administre à nouveau un violent coup de machette sur la tête, puis un autre sur une des mains. Il la jette dans un ancien puit aurifère, lui verse de l’essence, avant de mettre le feu sur le corps de la victime. Fort heureusement pour elle, l’eau du puit l’empêche d’être brulée par le feu.
La pauvre victime, secourue le lendemain par les orpailleurs, est évacuée à Bamako pour des soins. Elle dénonce Lamine Konaté comme l’auteur des faits. Ce dernier est maîtrisé par la foule, séance tenante, pour être conduit à la gendarmerie où il reconnait les faits sans ambages, comme ce sera le cas à toutes les étapes de la procédure.
Dans les débats, il ressort que l’inculpé devait de l’argent à la victime. A la question de savoir pourquoi il a voulu la tuer, Lamine répond : “C’est par jalousie parce que Saran m’a trahi. Depuis le début de notre relation, je lui ai fait savoir que je suis au sérieux que je suis âgé pour m’assumer et elle était d’accord. Après plus d’un an de relation, à chaque fois que je lui parlais de mariage, elle changeait de sujet jusqu’au jour qu’elle décida de me dire la vérité sur son lien avec celui qui l’appelait de la France tout le temps”.
Aux dires de l’inculpé, malgré le mariage religieux de Saran, ils ont continué à se courtiser et il est même parti la présenter à ses parents au village comme sa future femme.
La Cour signale que ce n’est pas à cause de la trahison qu’il a voulu finir avec Saran, mais parce que ce n’était pas la première fois qu’elle le trahit. Et le ministère public de signaler que Lamine Konaté n’était pas à son premier coup parce qu’on ne peut poser un tel acte sur une personne qu’on a aimée et dormir comme si de rien n’était. C’est ainsi que le ministère public demande à ce qu’il soit condamné à mort.
La plaidoirie de la défense, bien que brillante, n’a pu sauver la tête de lamine que la Cour a reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés pour le condamner à la peine de mort. Selon Maître Clément Dembélé, avocat de la défense, ils vont se pourvoir en cassation parce que les parents de l’accusé ont pris en chargé Saran Keïta jusqu’à sa guérison et donc il trouve ce verdict sévère. Marie DEMBELE