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Transition : Pour le changement ou pour la continuité du système ADEMA ?
Publié le lundi 7 decembre 2020  |  L’Inter de Bamako
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© aBamako.com par AS
Audience entre le président de la Transition et le nouveau Premier ministre
Bamako, le 28 septembre 2020 Le président de la Transition a rencontré le nouveau Premier ministre, en présence du vice-président, le colonel Assimi Goïta
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La tension est vive au sommet de l’État. «Il n’y a pas deux (02) façons d’assumer le pouvoir. Si tu veux, sois plus méchant et plus brûlant que les flammes de l’enfer sur le dos de ton peuple; si tu veux sois plus doux et frais que l’eau du fleuve dans la gorge d’un assoiffé. Mais dans l’un ou l’autre cas, sois juste, il le faut», enseigne une maxime bambara.
Le coup d’État, était l’ultime recours pour se redresser, couper et balayer la gangrène mortifère qui était en passe de détruire le Mali. L’immense majorité des forces patriotiques civiles était déjà en effervescence contre le pouvoir IBK.

Rappelons les projets de grèves ou grèves de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), les mobilisations retentissantes du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), la grève des enseignants, des forces vives de la nation. Tous ces combats mémorables ont symbolisé les ultimes creusets de soulèvement et de mobilisation populaire. La lutte a fait notamment rage au sein du M5-RFP entre réformistes consensuels capitulards qui ne veulent pas la tenue d’une conférence nationale et les national-révolutionnaires syndicalistes, policiers et politiques de tous bords qui, en précurseurs, ont résolument proclamé Ibrahim Boubacar Kéita dégage !

Comme expression conséquente du combat. Nous sommes déterminés à nous opposer par tous les moyens légaux, à toute tentative de faire adopter tout projet de loi par une Assemblée constituante ne détenant pas le suffrage du peuple. Les concertations nationales souveraines devaient mettre en place un Conseil National de transition pour le changement et les autres organes reconnus pertinents. Les changements profonds sont à consacrer par l’adoption d’un acte fondamental.

Cette assertion divise les tenants du pouvoir à savoir les membres Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et les partis politiques partisans d’un audit de la nation. Les membres de la junte qui sont pour la plupart les progénitures des barons de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) seraient pour la continuité du système de gouvernance qui a mis sous sa coupe réglée notre pays et son patrimoine pendant près de vingt-cinq (25) ans.

Le président de la transition qui serait partant pour un, audit de la nation pour un Kokajè national (laver proprement) se retrouve seul face à des jeunes soldats conservateurs. Du coup, Bah N’Daw aurait déchanté en présentant sa démission. Rejeté pour le moment par le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta (son fils).

Le président Bah N’Daw a été sérieusement ébranlé dans les faits par les jeunes soldats dont il appelle ses enfants. Son adresse à la nation a été postée sur les réseaux sociaux avant sa diffusion à la télévision nationale. Informé le colonel-major à la retraite, Bah N’Daw a tout simplement annulé son discours pour méditer sur son sort. Il refuse d’apposer sa signature sur les documents.

Pire, il aurait boudé le Conseil des ministres du mercredi 1er décembre. Pour exprimer sa désapprobation pour la mise en place du Conseil national de la transition (CNT), il refusa de signer le décret de nominations des «députés». À l’allure où les choses se passent, Bah N’Daw finira par craquer. Le vice-président, le colonel Assimi Goïta et son Comité national pour le salut du peuple le pousseront à la démission dès qu’ils auront un satisfécit auprès du peuple.

Le changement tant souhaité par le peuple n’est pas pour aujourd’hui, sauf un sursaut national pourrait le faire. La racine du mal malien est connu: le détournement de deniers publics a mis en agonie notre armée: autant les hommes politiques sont pourris autant les militaires sont félons. L’un ne vaut pas mieux que l’autre. Seul le patriotisme vaut ! À qui faut-il avoir confiance.

Dans un domaine aussi sensible qu’est le domaine politique, il faut des interlocuteurs de qualité, des hommes et des femmes crédibles. Les Maliens connaissent ces hommes et femmes qui peuvent sortir notre pays des serres des crocodiles qui se battent dans le marigot Mali pour des intérêts sordides.

Une race d’opportunistes, incapables d’esprit de suite et d’engagement de principes, mus par les préoccupations bassement matérielles de personnes et de place soutiennent le CNSP et le CNT sous le vocable de «patriotes». Ceux-là sont très dangereux.

Fatou CISSÉ
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