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Le Colonel Malick Diaw élu président du CNT : Enfin, le dernier des mohicans casé !
Publié le lundi 7 decembre 2020  |  L’Inter de Bamako
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de mise en place du Conseil National de la Transition (CNT)
Bamako, le 05 décembre 2020. Le Conseil National de la Transition, l`organe législatif de la transition en cours au Mali a été officiellement mise en place au CICB à l`issue d`une cérémonie marquée par l`élection de son président en la personne du colonel Malick DIAW, le numéro 2 de l`ex CNSP.
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C’est sans surprise que le N° 2 de la junte militaire, qui a renversé le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita, le 18 août dernier, a été élu à la tête de l’organe législatif de la transition. Sur les 118 membres présents à la séance inaugurale sur les 121 que compte le Conseil national de transition (CNT), 111 ont choisi le candidat du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). La cérémonie s’est déroulée, samedi dernier, au Centre international de conférence de Bamako (CICB).
Enfin, la junte qui avait donné espoir au peuple malien au lendemain du coup d’État du mardi 18 août est parvenue à trouver un point de chute pour son N°2 en la personne du colonel Malick Diaw. Il a été élu avec 111 voix sur 118, devenant ainsi le président du Conseil national de transition (CNT). L’élection du colonel Diaw n’est pas une surprise dans la mesure où il restait le seul membre du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) à ne pas occuper un poste de responsabilité dans les organes de transition chargés de conduire notre pays à des élections crédibles et transparentes au bout de dix-huit (18) mois.

À la tête de l’organe législatif de la transition composé de cent vingt et un (121) membres, l’élection du colonel Diaw vient de parachever l’œuvre de militarisation de la transition mise en place par la junte pour accaparer tous les leviers décisionnels et financiers du pays. Cette élection intervient après que les militaires de Kati aient occupé tous les postes stratégiques et souverains dans le gouvernement de Moctar Ouane. Ils se sont octroyé les ministères de la Défense et des Anciens combattants, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, de la Sécurité et de la Protection civile.

Pire, là où ils n’ont pas pu nommer un de leurs frères d’arme à un poste ministériel, ils ont porté leur choix sur des civils qui leur sont très proches. Aussi, faut-il constater, leurs mains sont derrières certaines nominations dans les départements ministériels. Ainsi, un certain nombre de militaires ont été nommés «attaché» dans tel ou tel département.

Pour montrer leur toute puissance au peuple malien, ils ont fait parler d’eux lors du Conseil des ministres du mercredi 25 novembre. Ils ont procédé au remplacement des administrateurs civils par des officiers supérieurs à la tête des gouvernorats. Ainsi, sur les vingt (20) gouverneurs, treize (13) sont militaires. Ces nominations cachent bien mal l’incapacité des autorités de la transition à trouver des solutions idoines aux revendications des syndicats du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en grève illimitée, depuis novembre dernier.

Cette façon de gouverner le pays est contre productive et ne saurait produire aucun résulta tangible dans la marche du Mali. Elle nous rappelle celle du Comité militaire de libération nationale (CMLN) qui, durant dix (10) ans, a mis en place un régime d’exception (1968- 1978) au cours duquel les auteurs du coup d’État du 19 novembre 1968 contre le régime progressiste du président Modibo Keïta, se sont attribué tous les postes administratifs et militaires. Conséquences: gestion désastreuse des affaires de la cité. Et dans son livre «Ma vie de soldat», le capitaine Soungalo Samaké écrit que les militaires se sont détruits en acceptant d’être nommés commandants de cercle, chefs d’arrondissement et gouverneurs de régions. Il serait bon que nos militaires méditent sur ce passage du capitaine Samaké en faisant le bilan de la gestion militarisée du pays par le CMLN.

Yoro SOW
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