ALGER - De multiples démarches ont été lancées depuis une semaine pour calmer les tensions tribales à Bordj Badji Mokhtar, dans l'extrême sud-algérien, où des affrontements entre tribus touareg et arabes ont fait entre neuf et une vingtaine de morts, selon différentes sources.
Dans le même temps, plusieurs groupes de jeunes, soutenus par des associations locales, ont appelé à des marches mercredi et jeudi pour mettre fin aux violences, a rapporté le quotidien El-Watan dans sa version en ligne mardi.
"Nous appelons à une grande marche pour dénoncer la violence alimentée à partir du nord du Mali", a déclaré au quotidien francophone Nasser Eddine Hanani, président du bureau local de l'Association nationale pour la promotion de la citoyenneté et des droits de l'Homme. L'ONG veut aussi installer des comités de vigilance pour empêcher de nouveaux incidents.
Les autorités locales ont aussi tenu de multiples réunions notamment pour s'assurer que l'accord de réconciliation signé samedi dernier favorise le retour du calme.
Le coordinateur de la commission locale chargée de la mise en application de l'accord, Larbi Ladmi Abdelhamid, a fait état à l'agence APS d'une "normalisation progressive de la situation".
"Les concertations se poursuivent toujours avec les parties en conflit pour régler définitivement cette question", a-t-il ajouté, tandis que la ville restait isolée et privée d'approvisionnements, notamment en raison d'une grève des transporteurs qui dénoncent le rationnement de l'essence appliqué par les autorités pour parer au trafic de carburant avec les pays voisins.
Les violences inter-ethniques auraient été déclenchées selon la version officielle après une tentative de vol dans un magasin du centre de la ville. Elles avaient fait jusqu'à samedi 9 morts et une quarantaine de blessés, selon des sources officielles citées par l'APS.
Mais El-Watan a indiqué lundi que six autres personnes avaient été tuées depuis. Les journaux algériens annoncent jusqu'à une vingtaine de morts depuis le début des violences il y a huit jours, mais ces chiffres n'ont pas été confirmés officiellement.
Une quarantaine de personnes ont été interpellées. Selon El-Watan, trois ont été libérées, 24 sont sous contrôle judiciaire et 13 détenues, dont trois Maliens et un mineur.
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