Le président du Conseil de l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique (Arga) se prononce sur la Transition et les défis que le CNT devra relever. L’ancien ministre estime que notre système de gouvernance, hérité de la colonisation, n’est pas adapté. Il préconise aussi des questionnements sur la démocratie malienne
L’Essor : Quelle lecture faites-vous de la situation sociopolitique de notre pays ?
Ousmane Sy : Comme tous les Maliens, je suis très préoccupé par l’évolution de la situation de notre pays. Parce que c’est une situation de crise qui s’aggrave de jour en jour. Cependant, je fais partie de ceux qui ne sont pas surpris par cette crise. Quand on analyse la trajectoire politique de notre pays, de son indépendance jusqu’à aujourd’hui, elle est caractérisée par une série de crises.
Globalement, depuis la République soudanaise en 1958 jusqu’à aujourd’hui, pratiquement tous les dix ans, nous avons eu une crise dans ce pays. Ce sont de grosses crises, mais quand on regarde entre ces crises, il y a eu des petites crises. Donc, je ne suis pas surpris par cette crise ni par sa profondeur. Parce que nous n’avons pas réussi à apporter des réponses durables à ces crises répétitives. Nous avons surtout cherché à gagner du temps jusqu’à la prochaine crise. Je suis cependant peiné par la profondeur de cette crise. Et surtout, les difficultés que nous avons à nous mettre d’accord pour sortir de la crise. La crise en tant que telle fait partie de l’histoire de l’Humanité, de tous les pays du monde. Mais la crise offre aussi une opportunité de se mobiliser pour en sortir par le haut. En tout cas, si nous cherchons et nous comprenons les causes de ces crises, cela nous permettra de nous mobiliser pour sortir le pays de l’impasse actuelle. C’est ce qui tarde à venir.... suite de l'article sur L’Essor