La Coalition Malienne des Défenseurs des Droits Humains (COMADDH) a profité de la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme pour lancer le projet just-Mali, un projet qui a comme objectif de mobiliser les victimes des exactions pour une participation effective et entière aux mécanismes de justice transitionnelle en vue de renforcer la lutte contre l’impunité des crimes de masse et violations graves des droits de l’Homme. C’était le mercredi 09 décembre 2020 au siège du Réseau des Femmes Africaines ministres et parlementaires du Mali (REFAMP).
L’assistante administrative du projet just-Mali, Mme Diallo Bika Maïga, a fait la genèse du projet qui, selon elle, trouve son origine dans les problèmes exprimés par les victimes lors des différentes activités menées par la Coalition Malienne des Défenseurs des Droits Humains (COMADDH) dans le cadre du portage de la justice transitionnelle.
Elle a annoncé qu’au cours de ces activités, les victimes et communautés ont exprimé un certain nombre de problèmes qui entravent leur participation aux mécanismes de justices transitionnelles dont la persistance du conflit avec son corollaire d’insécurité et de crises humanitaires, l’absence de cadre juridique de protection des victimes et des témoins, les traumatismes liés aux crimes de masse et aux violations graves des droits de l’Homme, le déficit d’accompagnement des victimes dans leur volonté d’ester en justice, la méconnaissance des procédures et la faiblesse de l’assistance juridique et de l’aide judiciaire. « sur les 4084 victimes dont 1858 femmes consultées dans les régions de Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudenit, Gao et le district de Bamako, 3018 dont 991 femmes ont exprimé qu’ils sont heurtées à une absence de protection tant juridique que sécuritaire et que dans la région de Tombouctou 02 communes d’intervention ont indiqué que des contraintes juridiques entravent leur mobilisation et leur pleine participation aux mécanismes de justice transitionnelle.
Ces deux communes se sont retirées du processus de participation aux justices transitionnelles au motif qu’elles ont reçu des menaces », a-t-elle révélé. L’assistante administrative du projet just-Mali a indiqué qu’à travers ce projet, il s’agit de mettre en œuvre de vigoureuses actions pour assurer l’adoption des mécanismes et mesures juridiques de protection des victimes et témoins et de faciliter leur mobilisation autour et au service des mécanismes de la justice transitionnelle. Mohamed El Moctar Mahammar, le président de la COMADDH, a informé que sa structure regroupe 128 organisations à travers le Mali . Selon lui, ils travaillent en étroite collaboration avec toutes les structures de défense des droits humains. Il a annoncé que l’objectif du projet est de mobiliser les victimes pour une participation effective et entière aux mécanismes de justice transitionnelle en vue de renforcer la lutte contre l’impunité des crimes de masse et violations graves des droits humains.
De son point de vue, ils mèneront plusieurs activités durant ce projet qui a une durée d’une année. Ces activités sont entre autres: la production d’un guide sur les techniques de protection des victimes, la réalisation d’une étude sur la protection des victimes dans la législation malienne ; l’organisation d’un panel de haut niveau sur la protection des victimes au Mali ; la réalisation des rencontres de lobbying en vue de promouvoir l’adoption des mesures de protection etc. Mme Haïdara Amina Maïga, la présidente du conseil national des victimes s’est réjouie du lancement de ce projet qui, selon elle, permettra de renforcer les capacités des victimes pour une concrétisation de la vérité et une réprimassion des bourreaux.