Poursuivi pour l’assassinat de son frère, Assana Koné (mécanicien et conseiller municipal à Défina dans le cercle de Bougouni) a été jugé le mardi 8 décembre 2020. Reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, il a été condamné à 10 ans de prison. Le rappel des faits !
Courant 2018 à Défina (cercle de Bougouni), Assana Koné (mécanicien et conseiller municipal) présentait des symptômes d’une maladie mentale. C’est ainsi que sa famille le plaçait sous différents traitements tradi-thérapeutiques. Dans la nuit du 18 septembre2018, dans une réflexion propre aux malades mentaux, Assana Koné s’est fait la conviction que sa maladie est due à un envoûtement dont son frère germain, Yaya Koné, en est l’auteur. Dans sa logique de vengeance, il a alors projeté d’attenter à la vie de celui-ci.
Aux environs de 2 heures du matin, le 18 septembre 2018, il s’est rendu au domicile de Yaya Koné pour le réveiller et lui demander de l’accompagner en brousse pour récupérer sa moto tombée en panne. Celui-ci, ne se doutant de rien, lui a obéi. Quand ils ont franchi le seuil de la brousse, à quelques encablures des dernières concessions du village, Assana Koné a administré de violents coups de bâton à son frère qui s’est écroulé aussitôt. Grièvement blessé à la tête et au cou, Yaya Koné a rendu l’âme sur les lieux, des suites de ses blessures. Pour camoufler son crime, Assana Koné a monté un scénario en le faisant passer pour un suicide par pendaison. C’est ainsi qu’il a traîné le corps de sa victime sous un arbre, sur la branche duquel il a attaché une cordelette à l’extrémité nouée en lasso.
Après cette mise en scène, il a quitté son village pour se rendre à Zantiébougou afin de se trouver un alibi. Mais un bref examen de la scène du crime a permis aux enquêteurs de découvrir la supercherie. Aussitôt, tous les soupçons sont alors portés sur Assana Koné. Interpellé en conséquence et interrogé sur les faits, il les a reconnus sans détours. Il a expliqué son forfait par son désir de vengeance à l’égard de la victime qu’il accusait d’être à l’origine de ses soucis de santé. Il sera inculpé de meurtre.
Autant à l’enquête préliminaire qu’à l’instruction préparatoire, Assana Koné a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés et sa version des faits ne variera pas. Les faits ont été qualifiés par inadvertance de meurtre alors qu’ils réunissaient plutôt les éléments constitutifs du crime d’assassinat. En ce sens que ce meurtre a été commis avec préméditation. Il a été convenu de requalifier les faits du crime de meurtre à celui d’assassinat. Il a résulté charges suffisantes contre Assana Koné. Et sa mise en accusation a été prononcée. Il a été renvoyé devant la Cour d’assises pour y être jugé conformément à la loi.
A la barre, Assana Koné a reconnu les faits et sa version des faits ne variera pas. Il a expliqué qu’il voyait toujours son frère comme un criminel et qui l’avait envoûté. Son avocat a plaidé l’acquittement de son client qui n’est pas conscient de ses actes. Pour la Cour, les faits sont constants et avérés. A cause de sa démence, selon les juges, Assana Koné a été condamné à 10 ans de prison.