Après sa décision de fondre le CNDRE dans une instance, dite Comité Militaire de Réforme et de Suivi de l’Armée, le premier ministre s’achemine vers la création d’un organe consultatif, regroupant les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale.
Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a reçu en audience, mardi dernier, les différentes tendances de la classe politique : FDR, CSM, COPAM, MP22, ADPS, etc. Les responsables de ces regroupements politiques sont unanimes sur la pertinence de l’initiative mais ils entendent, dans les jours à venir, donner leur point de vue sur la forme, les missions et le statut des membres de cet organe consultatif.
Un organe de trop pour la transition ?
C’est, en tout cas, la question que nombre de Maliens se posent à l’annonce de cette nouvelle. Car, ce nouvel organe engendrera des dépenses supplémentaires pour l’Etat. Au moment où les caisses sont, désespérément, vides. Aussi, la composition de cet organe risque de créer d’autres divergences au sein de la classe politique ; laquelle, en pareilles circonstances, ne parle pas d’une seule voie. Pour nombre d’observateurs, le premier ministre a pris cette décision pour plaire à la classe politique, qui réclame la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Il n’est un secret pour personne qu’un clan politique est en passe de convaincre les partenaires du Mali sur le discrédit, dont le gouvernement de Cheick Modibo Diarra fait l’objet. Ces hommes politiques l’accusent de rouler, non seulement, pour l’ex-junte militaire, mais aussi, ils dénoncent la gestion, en solo, du pouvoir par lui et ses « amis ». Aussi, ils lui reprochent la nomination des hommes du général Moussa Traoré aux postes clés.
Face à cette situation, le premier ministre n’a d’autres choix que d’associer la classe politique à la gestion des affaires publiques à travers la mise en place d’un organe consultatif qui servira, selon lui-même, de pont entre les populations et le gouvernement et sera consulté, durant la période de la transition, sur la prise des grandes décisions concernant la vie de la nation.