Ce mardi, 8 décembre 2020, l’équipe du Professeur Abdoulaye Djimdé au MRTC-Parasito a séquencé pour la première fois sur le sol malien, le génome du virus de la Covid-19 dans un de ses laboratoires de Génomique des pathogènes qui est dirigé par le Dr. Antoine Dara, Maître Assistant à la Faculté de Pharmacie à l’Université des Sciences, Technique et Technologies de Bamako (USTTB).
Cet important travail de recherche a été réalisé avec la contribution de l’Agence française de Développement, de Delgeme et de Africa CDC (Centre de Contrôle et de Prévention des Maladies en Afrique) qui a sélectionné le MRTC-Parasito pour être l’un des 16 centres africains en charge du séquençage du virus de la Covid-19. Cette découverte va enrichir les données internationales sur la Covid-19.
Cette première au Mali s’inscrit dans la continuité de l’action de feu Professeur Ogobara Doumbo qui a toujours prôné des solutions locales aux problèmes locaux. Ainsi, le Professeur Abdoulaye Djimdé mobilise ses équipes afin de poursuivre dans cette voie et montre, à travers cette première, que nous pouvons aller au-delà du Paludisme et que nos chercheurs peuvent apporter une contribution dans la lutte contre d’autres maladies.
“Nous voulons, à travers les efforts de séquençage, développer nos capacités de recherche tant au niveau national qu’international ainsi qu’apporter une contribution aux efforts de lutte contre cette maladie”, a indiqué Dr. Antoine Dara.
“Notre objectif est de pouvoir séquencer les virus du Mali au Mali et de pouvoir faire une comparaison par rapport aux virus des autres pays”, a précisé le Professeur Djimdé.
L’objectif était de pouvoir contribuer à générer des informations sur la génétique des virus qui circulent chez nous au Mali (SARS-COV-2).
Au Mali, les cas positifs de la Covid-19 continuent d’augmenter de façon inquiétante avec une recrudescence des décès. A la date du 7 décembre, le Mali a déjà enregistré 5135 cas confirmés avec 168 décès. Cette situation s’avère préoccupante et la nécessité de contribuer à la recherche d’une solution s’impose à tous, en premier lieu à toute la communauté scientifique.
Les outils génomiques que les chercheurs du MRTC-Parasito viennent d’utiliser pour l’obtention de cette découverte grâce aux techniques de séquençage de prochaine génération (NGS) et de bioinformatique vont permettre de surveiller et de contrôler la progression de la pandémie liée au nouveau coronavirus.
Cet exercice permet de voir les virus qui ont été importés et ceux qui sont transmis localement, retracer leur origine, la dynamique de la transmission de la maladie, détecter des foyers ou les sources de transmission (fêtes, mosquées, églises, écoles ou campus etc.…).
“Étant donné que nous avons une capacité de diagnostic de la maladie qui est limitée, les outils de génomique peuvent nous permettre d’estimer le fardeau de la maladie, faute de quoi, le nombre réel de personnes infectées au sein de la population resterait inconnu”, déclare le professeur Abdoulaye Djimdé.
A travers cette grande première, MRTC-Parasito veut aboutir à une cartographie des virus qui circulent à travers le Mali.
“Si nous prenons le cas de la première vague, comparée à la seconde, c’est le séquençage qui va nous permettre de savoir si les virus ont subi des modifications ou mutations qui les rendent plus virulents ou plus transmissibles ou qui répondent moins aux traitements existants”, a conclu Dr. Dara.