Intégrés, courant 2009 dans la fonction publique, ces 2000 contractuels, détenteurs de faux diplômes, sont menacés de radiation par le ministre de la Fonction Publique, de la Gouvernance, des Reformes Administratives et Politiques, chargé des Relations avec les Institutions.
Par arrêt, en date du 13 juin 2012, il a décide d’annuler la décision d’intégration de ces 2000 contractuels à la fonction publique.
L’onde de choc de cette décision a retenti jusqu’au siège de l’union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) où son secrétaire général, Siaka Dïkité, menace de battre le rappel de ses troupes.
Pas question, dit-il, d’accepter la radiation de ces 2000 fonctionnaires. Qui ont fait leurs preuves dans la fonction publique de l’Etat, comme dans celle de collectivités.
Le recrutement de ces 2000 contractuels, dans la fonction publique, fait partie du point 18 du cahier de charge adressé, au gouvernement courant 2008, par l’UNTM.
A l’issue de plusieurs rounds de négociations, la centrale syndicale et le gouvernement signent, enfin, un accord sur l’intégration des 2000 contractuels à la fonction publique. Mais aussi, dans la fonction publique des collectivités territoriales. Leurs conditions d’intégration avaient été définies par la loi n°09-6035 du 10 août, défendue à l’Assemblée nationale par le ministre du Travail, de la Fonction publique d’alors : Me Abdoul Wahab Berthé.
Quelques jours après, il signe le décret n°05-515 / PRM, fixant les modalités d’intégration des contractuels de l’administration dans les fonctions publiques de l’Etat et des collectivités territoriales.
C’est ainsi qu’une commission de collecte des dossiers a été mise en place dans tous les départements ministériels. Dossiers, ensuite, transmis à une commission nationale, dont l’objectif est de passer au peigne fin tous les dossiers.
C’est au cours de ce travail de fourmis qu’il a été découvert que ces 2000 contractuels ont intégré la fonction publique sur la base de faux diplômes. La nouvelle a été transmise au Premier ministre d’alors, Modibo Sidibé, qui cédera, peu après, son fauteuil à Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. Informée, elle demande au ministre de la Fonction publique de lui soumettre des propositions.
Comme solution, Me Abdoul Wahab Berthé propose, au chef du gouvernement, de ramener les ‘‘fonctionnaires – fraudeurs’’ à leur catégorie initiale. En clair, annuler les faux diplômes qui leur permettaient de passer d’une catégorie inférieure à une catégorie supérieure.
Entre – temps, le canon tonne du côté de Koulouba. Nous sommes le 22 mars 2012. Le président Amadou Toumani Touré est viré du Palais de Koulouba, par la junte militaire. Avec, à sa tête, le capitaine Aya Sanogo. Le gouvernement de Mariam Kaïdama Sidibé, aussi.
C’est ainsi que, Namory Traoré, ministre de la Fonction Publique, de la Gouvernance, des Reformes Administratives et Politiques, chargé des Relations avec les Institutions, hérite de ce dossier, en bonne place parmi les dossiers de passation de service. La suite, on la connaît.
La fonction publique malienne compte, environ, 56. 021 fonctionnaires, toutes catégories confondues.
Aussi, sur ses 21. 139 contractuels, 7000 ont intégré la fonction publique de l’Etat.
Et 14. 139, celle des collectivités territoriales.
Mais avec l’arrêté, pris le 13 juin 2012 par le ministre Namory Traoré, 2000 de ces contractuels ne seront pas, seulement, rétrogradés à leur catégorie initiale. Comme l’a proposé Me Abdoul Wahab Berthé. Mais radiés. Purement et simplement.