Rien d’officiel pour l’instant, mais c’est un secret de polichinelle. Tant les grosses cylindrées de son parti Yelema –entendez changement en français – claironnent sur tous les toits que le père-fondateur sera sur le starting-block de la prochaine présidentielle sans se voir opposé un démenti formel.
En vertu d’une disposition statutaire, l’ancien Premier ministre Moussa Mara ne brigue pas un quatrième mandat de trois ans à la tête de sa formation politique. La grand-messe de Yelema, la troisième du genre, réunissaient au Centre international de conférence de Bamako, les délégués venus des quatre coins du pays avec comme mandat le renouvèlement de l’instance dirigeante, la relecture des statuts et règlement intérieur.
Jugé trop conciliant avec le pouvoir, Moussa Mara n’a pas varié dans le sillon qu’il s’est tracé. A l’ouverture des assises, il a invité les syndicats en grève à faire preuve de la plus grande retenue. La principale centrale syndicale, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) observe à présent un mot d’ordre de grève de cinq jours déclenché lundi, les quatre syndicats des administrateurs et le Syndicat national des enseignants du supérieur (Snesup) sont en illimité depuis plusieurs semaines.
Mara s’était attiré des foudres en tentant de justifier la nomination de 17 gouverneurs militaires qualifiée de « provocante, d’insultante et de méprisante » par les syndicats des administrateurs. Leur porte -parole Christian Diarra a aussitôt décroché des flèches empoisonnées en présentant l’ancien Premier ministre sous les traits « d’un brillant intellectuel qui méconnaît le fonctionnement de l’administration publique » puisque « issu du service privé ».
« Installer Mara à Koulouba »
Rien d’officiel pour l’instant. Mais c’est désormais un secret de polichinelle. Les grosses pointures du parti, y compris les femmes les plus en vue, claironnent sur tous les toits que le père fondateur à qui échoit maintenant le poste de président d’honneur sera bel et bien sur le starting-block de la prochaine présidentielle couplée aux législatives. Signe que les manches sont retroussées, les femmes de Yelema ont fait la promesse de « l’installer à Koulouba ».
Aucun démenti formel de la part de l’intéressé lui-même qui s’est contenté de botter en touche en arguant, que le moment venu, le parti choisira son candidat. On voit mal comme quelqu’un d’autre pourrait lui faire ombrage. Aussi, Mara se donne déjà des airs de précampagne en multipliant les contacts, les déplacements, les appuis aux populations, en particulier dans sa commune IV du district de Bamako. Des routes sont bâties, d’autres en projet, grâce au soutien d’un compatriote dont le concours financier se chiffre à 3 millions de F CFA qu’il déduit de son traitement salarial. Débarrassé maintenant de ses charges de président de sa formation politique, il peut se consacrer largement à ces activités afin de mieux soigner son image de marque.