À rebours de la tendance dominante, qui a donné à Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) une victoire écrasante lors de la présidentielle malienne, la région de Tombouctou est la seule à avoir préféré Soumaïla Cissé. En partie par reconnaissance envers l’enfant du pays, mais aussi par défiance envers le nouveau président, dont le ton ferme est perçu comme un frein à la réconciliation entre communautés.
Mardi 20 août, la Cour constitutionnelle a validé les résultats du deuxième tour de la présidentielle malienne, confirmant les chiffres provisoires publiés le jeudi précédent. Ibrahim Boubacar Keïta l’emporte très largement (77,62 % des suffrages) sur son rival Soumaïla Cissé (22, 38 %). C’est un raz-de-marée en faveur de l’ancien Premier ministre qui s’impose dans toutes les régions du pays. Toutes sauf une : celle de Tombouctou.
Dans les cinq cercles qui la composent, le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM) a obtenu 45,2 % des suffrages, contre 54,8 % pour son rival de l’Union pour la république et la démocratie (URD). Un score qui s’explique en partie par l’origine de Cissé, natif de Tombouctou, où il est largement perçu comme l’enfant du pays.
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