Au poste de directeur général depuis juillet 2019, Yaya DAO de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) a rendu sa démission, le 10 décembre dernier. Il en a informé le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, Mohamed Salia par voix de courrier. La raison évoquée, il parle d’un climat délétère visant à nuire à sa personne et ne lui permettant pas de travailler efficacement. «De ma nomination à ce poste jusqu’à ce jour, j’’ai toujours travaillé avec dévouement, responsabilité et fermeté pour promouvoir l’employabilité des jeunes au moment où la structure était presque dans l’agonie et ce dans l’intérêt supérieur du Mali. Mais je constate depuis un certain temps qu’un climat délétère s’est installé au sein de ma structure avec des suspicions de tout genre, motivées par une volonté manifeste de me nuire. Partant de ce constat, il m’est impossible désormais de continuer à servir avec efficacité la cause de la jeunesse malienne. C’est pourquoi, je vous présente ma démission avec effet immédiat», a-t-il expliqué.
De sources concordances, le divorce entre le désormais ex DG et sa hiérarchie se résumait en deux points. En effet, décidé à faire un bilan pour se faire une image digne d’un politique de carrière, l’actuel locataire du département l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mohamed Salia Touré, aurait exigé de M. Dao l’organisation de la 3ème édition de la Bourse de l’emploi et de la formation professionnelle. Une date et un lieu avait été déjà arrêté, en occurrence Bandiagara du 19 au 21 décembre 2020. Et pour magnifier le tout, la cérémonie devrait être présidée par le Premier Ministre,
Chef du Gouvernement M. Moctar Ouane. Le hic est que pour organiser de tel évènement, il faut mobiliser d’au moins 6 milliards de nos francs nous précise une source. Et c’est d’ailleurs ce que le DG aurait tenté d’expliquer à son ministre. Et malheureusement ladite journée risque d’être a été reportée à cause de la montée spectaculaire de la Covid-19.
Tout ça pour à ça. L’autre raison de la démission de Dao est que son ministre était dans une position irréversible de le déposer. Et le poste très stratégique, selon nos sources, serait promis à Aissata Diakité, la promotrice de Zabban Holdind, qui serait également l’épouse d’un cousin du ministre.
D’autres prétendants seraient également en réserve au cas où la nomination d’Aissata Diakité aura finalement échoué. Cependant, malgré son expérience dans la gestion administrative malienne, c’est elle qui reste la favorite pour occuper le fauteuil vacant.
Pourtant le Directeur démissionnaire ne manque pas de résultats, à en juger par son bilan au titre de l’exercice finissant. En effet, au cours de l’année 2020, sous le leadership de Yaya Dao, l’APEJ a formé 1091 jeunes sur les chantiers écoles avec une création de 34 007 journées de travail en partenariat avec le PNUD et dans le cadre des filets sociaux, 533 jeunes en éducation financière dans le cadre du PIC III, 20 jeunes en entreprenariat dans le cadre du PAJERKO et 2 655 jeunes en entrepreneuriat et compétences de vie (EJOM). Courant la même période, l’administration de Yaya Dao a doté 678 jeunes en kits de démarrage, financé 49 plans d’affaires à hauteur de 37 907 500 FCFA (EJOM) et 699 jeunes pour 293 414 990 FCFA dans le cadre du PIC III).
L’agence a également mis en stage de qualification professionnelle 120 jeunes. Malgré ce bilan plus qu’honorable le DG a été poussé à la démission pour faire de la place, même si la décision a été finalement retardée après les dénonciations çà et là. C’est cela aussi le nouveau Mali.