L'armée algérienne a mis la main sur une "tranche de la rançon" qui, selon elle, aurait été versée pour la libération d'otages au Sahel en octobre, dans le cadre d'une opération antiterroriste menée à Jijel (nord-est), a annoncé lundi le ministère de la Défense. "Lors d'une opération de recherche et de ratissage", l'armée "a découvert et détruit cinq casemates pour terroristes et a récupéré la somme de 80.000 euros", est-il indiqué dans un communiqué de la Défense.La somme "s'est avérée être la première tranche de la rançon, objet du marché conclu au Sahel le mois d'octobre passé, et supposée être versée au profit des résidus des groupes terroristes traqués par les services de sécurité" algériens dans le nord du pays, est-il précisé sans autre détail.Cette opération a pu être menée grâce aux informations obtenues après la capture le 16 décembre, dans la même localité à Jijel, du "terroriste Rezkane Ahcene", selon le communiqué.Négociée par le pouvoir malien avec un groupe jihadiste combattu depuis des années par la France, la libération en octobre de 200 prisonniers contre quatre otages, dont une Française, a alimenté les tensions entre Paris et Alger.Craignant notamment le retour de jihadistes sur leur sol, les autorités algériennes ont vivement critiqué les négociations et fustigé des "pratiques douteuses".Un jihadiste relâché au Mali en échange des otages et arrêté fin octobre en Algérie avait évoqué le versement d'une rançon de "millions d'euros", dans une vidéo diffusée sur la télévision publique algérienne, sans qu'il soit possible de corroborer ses dires ou de savoir dans quelles conditions les images avaient été enregistrées.Début décembre, dans une référence implicite à la France, le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, avait indiqué que l'Algérie prenait "acte, avec une grande préoccupation, de la poursuite des transferts, au profit de groupes terroristes, de fonds colossaux au titre de rançons pour la libération des otages". Cette "démarche sape nos efforts de lutte antiterroriste", avait-il ajouté, selon des propos relayés par l'agence de presse officielle APS.De son côté, la France a toujours démenti avoir été impliquée dans les négociations pour la libération des quatre otages et avoir payé une rançon pour l'otage française, Sophie Pétronin.En Algérie, les autorités font état de "résidus du terrorisme" depuis la fin de la sanglante guerre civile (1992-2002) qui a opposé des groupes islamistes aux forces de sécurité, au prix de 200.000 morts. L'armée algérienne fait régulièrement état de l'arrestation ou de la neutralisation de "terroristes", un terme utilisé par les autorités pour désigner les islamistes armés restés actifs dans le pays depuis le début des années 1990.