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En huit ans d’engagement au Sahel, l’armée française a perdu 55 militaires
Publié le mardi 29 decembre 2020  |  Le Figaro
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© Autre presse par DR
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Parmi eux, 48 sont considérés comme «morts pour la France». Au lendemain du décès de trois soldats au Mali, Le Figaro retrace les circonstances des pertes françaises depuis le lancement de l'opération Serval en 2013.

Avec le décès de trois militaires le 28 décembre au Mali, dans le cadre de l'opération Barkhane - qui a remplacé les opérations Serval (au Mali) et Épervier (au Tchad) - le bilan humain de la guerre au Sahel s'élève désormais à 55 morts côté français depuis 2013. 48 de ces hommes sont considérés comme «morts pour la France»; les 7 autres sont décédés de mort naturelle ou accidentelle, précise l'état-major des armées.

2013 : les premiers morts de l'opération Serval
Au début de l'année 2013, la France lance l'opération Serval en soutien aux autorités maliennes, confrontées à l'avancée de groupes terroristes. Dès les premiers jours, le 11 janvier, un chef de bataillon du 4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales, Damien Boiteux (41 ans), perd la vie alors qu'il pilote son appareil. Le 19 février, le sergent-chef Harold Vormezeele, du 2e régiment étranger de parachutistes, est «mortellement touché» lors d'un «accrochage» avec des «groupes terroristes».

En mars, l'armée française est endeuillée à trois reprises. Le 2, le caporal Cédric Charenton (26 ans), du premier régiment de chasseurs parachutistes, est tué alors que «sa section monte à l'assaut d'une position ennemie». Le 6, le brigadier-chef de première classe Wilfried Pingaud (36 ans), du 68e régiment d'artillerie d'Afrique, décède des suites de ses blessures après qu'un détachement de l'armée malienne dans lequel il avait été inséré est «pris à partie par des groupes terroristes». Le 16, le caporal Alexandre Van Dooren (24 ans), du 1er régiment d'infanterie de Marine, meurt après que son véhicule a explosé sur un engin ennemi.

Le sixième soldat français à perdre la vie est le caporal-chef de première classe Stéphane Duval, du 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine. Le 29 avril, «lors d'une opération de reconnaissance et de fouille conduite par les forces spéciales dans le nord-est du Mali, son véhicule a été touché par une explosion», détaille le ministère des Armées. Le 30 juillet, le brigadier-chef Marc Martin-Vallet (28 ans), du 515e régiment du train, meurt après que son véhicule de transport logistique a «versé dans un fossé».

Deux autres soldats français meurent en dehors du territoire malien en cette année 2013. Le caporal Thomas Guillebault (21 ans), du commando parachutiste de l'Air n°20, décède le 26 décembre au Niger «à la suite d'un tir accidentel déclenché par un soldat français» . Un autre militaire perd la vie au Tchad dans le cadre de l'opération Épervier.

2014 : trois morts au Mali, un au Burkina Faso
2013 cède sa place à 2014 et deux militaires perdent la vie avant que le 31 juillet, il ne soit mis fin à l'opération Serval, remplacée le lendemain par l'opération Barkhane. Dans la nuit du 7 au 8 mai, le sergent Marcel Kalafut, du 2e régiment étranger de parachutistes, est grièvement blessé lorsque son véhicule saute sur une mine dans l'est du Mali. Le jeune homme de 26 ans succombe à ses blessures. Le 14 juillet, le major Dejvid Nikolic (45 ans), du 1er régiment étranger du génie, périt lors d'une attaque au véhicule suicide dans le secteur d'Al Moustratat, toujours au Mali.

Le 29 octobre, le sergent-chef Thomas Dupuy (32 ans), membre du commando parachutiste de l'air n°10, trouve la mort «lors des combats, dans le cadre d'une mission de neutralisation d'éléments terroristes» dans le nord du Mali. Un mois plus tard, le 29 novembre, l'agent technique (adjudant) Samir Bajja, du 4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales, est mortellement blessé dans un accident d'hélicoptère au Burkina Faso. Le militaire de 38 ans, qui appartenait au service des essences des armées, était arrivé dans le pays trois jours auparavant.

2015 : un mort après un tir accidentel par un soldat français
En 2015, l'armée française perd quatre militaires au Mali. Le 12 juillet, le sergent-chef au 54e régiment d'artillerie Nelson Cheou (37 ans) est victime d'un arrêt cardiaque. En août, le caporal au 2e régiment du matériel Jean-Luc Ronis (23 ans) décède dans des circonstances non précisées.

Le 27 août, le 1ère classe au 21e régiment d'infanterie de marine Baptiste Truffaux (23 ans) meurt après «un tir accidentel déclenché par un soldat français» . Le 26 novembre, le sergent-chef Alexis Guarato (35 ans), membre du commando parachutiste de l'air, rend son dernier souffle à l'hôpital militaire Percy. Il avait été grièvement blessé le 13 octobre, lorsque «le véhicule des forces spéciales à bord duquel il se trouvait a sauté sur une mine dans une zone située au nord du Mali», précise le ministère des Armées.

2016 : le lourd tribut payé aux mines
Le 22 février 2016, le brigadier-chef Nicolas Roche décède accidentellement au Mali. Le 12 avril, trois soldats du 511e régiment du train, le première classe Mickaël Poo-Sing (19 ans), le brigadier Michaël Chauwin (20 ans) et le maréchal des logis Damien Noblet (31 ans) périssent dans l'explosion de leur véhicule blindé sur une mine dans le nord du Mali. Le 4 novembre, le maréchal des logis-chef Fabien Jacq (28 ans), affecté au 515e régiment du train, trouve la mort dans les mêmes circonstances à quelques centaines de kilomètres.

2017 : l'année la moins meurtrière
Le 5 avril 2017, dans le sud-est du Mali, le caporal-chef Julien Barbé (27 ans) est mortellement touché par des tirs alors que son détachement du 6e régiment du génie d'Angers est déployé à la suite de l'attaque d'un véhicule blindé léger par un engin explosif.

Deux mois plus tard, le 18 juin, le caporal Albéric Riveta (23 ans), du 1er régiment des chasseurs parachutistes de Pamiers, est tué accidentellement lors d'une opération aéroportée dans le nord-est du même pays.


2018 : quatre décès, dont deux accidentels
Le 21 février 2018, le 1er régiment de spahis pleure la mort du sergent-chef Emilien Mougin (31 ans) et du brigadier-chef Timothé Dernoncourt (32 ans). Leur véhicule a été frappé par un engin explosif improvisé dans la région de Ménaka, dans l'est du Mali.

Le 18 octobre, la ministre des Armées Florence Parly annonce le décès au Mali, «dans des circonstances accidentelles», du caporal Abdelatif Rafik (23 ans). La veille, le militaire du 14e régiment d'infanterie de soutien logistique parachutiste a été violemment projeté au sol après l'explosion du pneu d'un camion et n'a pas survécu.

Autre décès accidentel, le 9 décembre, cette fois au Niger : le brigadier-chef Karim El Arabi est victime d'un accident de la route. Le jeune homme de 29 ans était affecté au 2e régiment de hussards.

2019 : l'année noire
2019 est de loin l'année la plus meurtrière qu'ait connue l'armée française au Sahel. Le 2 avril, un médecin du service de santé des armées, le capitaine Marc Laycuras, meurt à l'âge de 30 ans après qu'un engin explosif a détruit son véhicule. Le 9 mai, ce sont deux officiers mariniers du commando Hubert, les premiers maîtres Alain Bertoncello (28 ans) et Cédric de Pierrepont (32 ans), qui perdent la vie au Burkina Faso lors d'un assaut visant à libérer deux Français pris en otages le 1er mai au Bénin. Le 2 novembre, Ronan Poiteau, brigadier du 1er régiment de spahis, décède à 24 ans au Mali après le déclenchement d'un engin explosif au passage de son véhicule blindé. L'État islamique revendique l'attaque.

À LIRE AUSSI :Qui étaient Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, les deux militaires qui se sont sacrifiés pour sauver deux otages français au Sahel

Le 25 novembre, c'est l'onde de choc. 13 hommes perdent la vie au Mali lorsque les deux hélicoptères qui les transportaient entrent en collision : le lieutenant Pierre Bockel (28 ans), l'adjudant-chef Julien Carette (35 ans), le capitaine Romain Chomel de Jarnieu (34 ans), le maréchal des logis Valentin Duval (24 ans), le capitaine Clément Frisonroche (27 ans), le capitaine Benjamin Gireud (32 ans), le sergent-chef Andreï Jouk (43 ans), le maréchal des logis-chef Jérémy Leusie (33 ans), le capitaine Nicolas Mégard (35 ans), le lieutenant Alex Morisse (30 ans), le maréchal des logis-chef Alexandre Protin (33 ans), le brigadier-chef Romain Salles de Saint-Paul (35 ans) et le maréchal des logis Antoine Serre (22 ans).

Après le funeste 25 novembre 2019, l'année 2020 commence par un décès mystérieux. Le 16 février, le sergent-chef Morgan Henry, du 54e régiment de transmissions, est retrouvé mort dans son campement au Burkina Faso. «Une enquête de gendarmerie, menée par la prévôté, est diligentée pour établir les circonstances de sa mort», fait savoir l'état-major des armées dans un communiqué.

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Le 1er mai 2020, le brigadier Dmytro Martynyouk (29 ans) décède à l'hôpital militaire de Percy des suites de ses blessures, infligées le 23 avril par l'explosion d'un engin explosif improvisé au Mali. Trois jours plus tard, le 1er régiment étranger de cavalerie est à nouveau endeuillé par le décès du première classe Kévin Clément (22 ans), «grièvement blessé par un tir ennemi» puis «évacué par hélicoptère vers l'antenne chirurgicale de Gao où son décès a été constaté».

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Le 23 juillet, un véhicule suicide chargé d'explosifs percute un véhicule blindé de l'armée française sur la route reliant Gossi à Gao, toujours au Mali. Le première classe Tojohasina Razafintsalama, affecté au 1er régiment de hussards parachutistes, perd la vie à l'âge de 25 ans.

Le même régiment subit le 5 septembre la perte de deux autres hommes, tués dans le nord-est du Mali par un engin explosif improvisé qui détruit leur véhicule blindé : le première classe Arnaud Volpe (24 ans) et le brigadier-chef de première classe S. T. (33 ans), dont la famille souhaite taire le nom.

Entre ces deux drames, le 31 juillet, l'armée française perd un soldat au Tchad. Le brigadier-chef Andy Fila (25 ans), du 14e régiment d'infanterie et de soutien logistique parachutiste, meurt dans un accident de maintenance.


Le 28 décembre, trois soldats du 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse sont tués au Mali par un engin explosif qui atteint leur véhicule blindé : le brigadier-chef Tanerii Mauri ainsi que les chasseurs de 1ère classe Quentin Pauchet et Dorian Issakhanian.


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