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Décès de l’honorable Soumaila Cissé : Les témoignages des membres de la famille, de ses amis et collaborateurs !
Publié le lundi 4 janvier 2021  |  Le Pays
Hommage
© aBamako.com par A.O
Hommage du Mali à feu Soumaïla Cissé avant son inhumation à Bamako
Bamako, le 1er janvier 2021. la nation malienne a rendu u` vibrant hommage à l`ex-opposant Soumaïla Cissé, avant son inhumation ce vendredi à Bamako.
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Soumaïla Cissé, figure emblématique de l’opposition malienne, président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), candidat arrivé 2ème trois fois aux élections présidentielles en 2002, en 2013 et en 2018, …est décédé le 25 décembre 2020, 5 jours après avoir célébré ses 71 ans. Le décès de ce grand patriote, grand homme d’État, celui-là qui a consacré toute sa vie au service de la nation malienne, a suscité des réactions partout à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Tous ont unanimement témoigné du patriotisme de l’enfant de Niafunké, de son intelligence, de son amour infini pour le Mali et les Maliens, de ses projets ambitieux pour un Mali émergent.

Lisez les différents témoignages !

Bocar Cissé, fils ainé du défunt président de l’URD

« Papa a aimé le Mali et les Maliens… »

Si la mort de Soumaila Cissé a effondré des millions de Maliens acquis à sa cause, qui ont eu confiance en lui et à son ambition pour un Mali meilleur, sa disparition subite a été très dure pour sa famille : son épouse, ses enfants, son frère et ses sœurs. Soumaïla Cissé, en plus d’être un homme d’État, un patriote qui a dédié toute sa vie à la construction du Mali, a été un père exemplaire et aimant. C’est ce qu’a témoigné son fils ainé, Bocar Cissé, lors des cérémonies funéraires au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba.

Lisez son témoignage !

Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’Etat ;

Excellence Monsieur le Vice- Président ;

Monsieur le Premier Ministre de Transition ;

Monsieur le Président du CNT ;

Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement ;

Madame, Messieurs les Présidents des Institutions de la

République ;

Monsieur le Président de la Cour de Justice de l’UEMOA ;

Monsieur le Vice-Président de l’URD ;

Mesdames et Messieurs les Présidents des Partis politiques ;

Excellences, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,

Représentants du Corps diplomatique et des organisations

Internationales ;

Mesdames, Messieurs les Représentants des Pays amis ;

Mesdames, Messieurs les membres de la Société civile ;

Distingués Invités ;

Chers Parents ;

Chers Amis,

Mesdames, Messieurs ;

Je voudrais tout d’abord, au nom de toute la famille vous remercier très sincèrement de votre présence si importante à nos côtés en ces moments si durs pour nous. Ce 25 décembre 2020, matin de Noël, juste au moment de la prière de fadjr du Vendredi saint tu nous quittas discrètement sans déranger personne. Eh oui Dieu te rappela à LUI.
« A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons. » Innalilahi wa inna ilayhi rajioune

Même sur ton lit de mort tu as gardé ton éternel sourire qui te singularise tant.
Nous tes fils et nos épouses, tes filles comme tu disais si affectueusement devinrent des orphelins. Sans rien comprendre, Maman devint subitement veuve. Ton frère Tonton Samba, tes sœurs, tes neveux et nièces perdirent leur champion. Le président de l’Urd, l’emblématique chef de file de l’opposition s’en est allé.
Chaque 24 décembre tu organisais la traditionnelle fête familiale qui permettait aux petits et aux grands de se retrouver.

Cette année tes petits enfants ont réclamé leur fête et leurs cadeaux. Allah SWT a voulu que tu nous quittes ce jour.

Eh oui mes neveux et nièces votre Papi Noël s’en est allé.
Papa en 1968 quand tu étais en terminale étant parmi les meilleurs de la classe tu avais été présélectionné par une grande école en France. Après les résultats du bac cette bourse a été introuvable. Tu as donc été envoyé à l’université de Dakar. Ayant l’art de tout positiver tu nous disais « ça m’a permis de rencontrer votre mère ».
Comme ta vie, ta mort est pleine de symboles. Papa tu es un homme exceptionnel, un homme de Dieu. Que la terre te soit légère.
Tu as survécu à cet enlèvement si long et si pénible pour nous tous. Nous nous sommes battus bec et ongles pour ta libération. Tu nous es revenu 6 mois et 13 jours après. Comment pouvions-nous imaginer que tu allais nous quitter juste 2 mois et 13 jours après. Eh oui comme si tu étais revenu juste pour faire tes adieux.

Mesdames, Messieurs ; chers parents ; chers amis ;

Je voudrais tout d’abord au nom de ma Maman, de mes frères et de toute notre famille vous remercier très sincèrement de votre présence si importante à nos côtés afin de rendre un dernier hommage à notre papa Soumaila Cissé.

Nos remerciements aux autorités de la transition.

Nos remerciements aux Autorités Françaises.

Nos remerciements à l’ambassade du Mali à Paris pour leur assistance.
Nos remerciements surtout au peuple malien mobilisé ici, et à travers le pays et le monde entier en prière et en recueillement.

Nos remerciements à la diaspora malienne dont celle de France et d’Europe qui après avoir appris la nouvelle s’est mobilisée autour de Maman parcourant parfois de longues distances juste pour venir la soutenir en France.

Nos remerciements aux chefs d’Etat de la sous-région,

Nos remerciements à tous ceux qui ont rendu hommage à notre père.
Oui, Papa a aimé le Mali et les Maliens, et ils l’ont aimé en retour.
En témoigne l’élan de solidarité dont nous avons bénéficié lors de ton enlèvement en mars dernier et l’émotion qui s’est abattue sur le pays à l’annonce de ton décès précipité.

« A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.» Innalilahi wa inna ilayhi rajioune

Pour tous ceux qui n’ont pas pu se déplacer et qui sont en pensée avec nous, je voudrais dire à eux aussi un grand merci.

Nous les savons nombreux qui ont été empêchés par la pandémie ou par l’insécurité.

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes frappés par le chagrin, car perdre un père, un mari, un grand-père, un frère, un oncle, est triste et pénible.

Seul Dieu peut en mesurer la lourdeur et la profondeur.

En ce jour de deuil, nous rendons grâce à Allah, car nous pouvons dire haut et fort que nous sommes fiers de notre papa. Fiers au regard des valeurs qu’il nous a inculquées.

Toi, Soumaïla CISSE, Fils de ma chérie maman Sadio Kelly Diallo dite BaSadio et de mon homonyme le professeur Bocar Cissé dont je porte avec beaucoup de fierté le nom, tu nous as enseigné que l’exemple est et demeure le meilleur moyen de convaincre autrui.
Et toute ta vie, tu as suivi ce précepte en étant pour nous cet exemple de rigueur et de probité.

Tu nous disais « Jamais vous ne baisserez la tête en disant que vous êtes les enfants de Soumaila CISSE».

Te répondant aujourd’hui, je te dis : Papa OUI et il en sera toujours ainsi.

Nous sommes si fiers de t’avoir eu comme père. Dieu merci Alhamdoulilah Koulli-Hal

Mesdames, Messieurs,

Au-delà de l’homme public que beaucoup d’entre vous ont eu à connaître, nous nous souvenons d’un père aimant qui n’a manqué aucun des évènements importants de nos vies malgré son agenda chargé.
Nous gardons également en mémoire ton sens de l’humour très prononcé même dans les moments les plus difficiles. Tu positivais tout.
Papa, je me rappelle encore qu’à ta libération en octobre dernier, lors de ton premier coup de fil à Maman qui te demandait « Soumaila où es-tu ? », tu lui as répondu «Faladjè, je suis à Faladjè ! ».
Et ce même soir du 8 octobre, à ta descente d’avion, tu t’adressas à ton neveu Waly en lui disant « joyeux anniversaire, mais Waly tu aurais dû venir avec moi dans le désert pour le fêter ».
Enfin tu taquinais des membres du Parti URD que tu pouvais donner l’adresse à ceux qui sont intéressés par des congés dans le grand Sahara.
Mesdames, Messieurs,

Je tiens à affirmer que notre Papa a été un père de famille exemplaire.

Il a été pour notre maman un époux attentionné, courtois et aimant jusqu’à la fin de sa vie. Un frère et un oncle exceptionnel, un ami fidèle.
Je profite de cette occasion pour saluer notre Maman, jamais très loin de Papa, pour son courage, sa dignité dans les épreuves les plus difficiles.

Merci maman pour l’Infirmière en chef que tu as été pour papa tout au long de sa vie.

Et merci à vous deux pour l’amour et l’éducation que vous nous avez donnés.

Mesdames, Messieurs,

Notre papa avait donné un sens à sa vie et n’a jamais cessé de se battre pour faire triompher ses idéaux. Se faisant, il a donné raison à Hubert Beuve-Méry qui disait, je cite « dans la vie rien ne vaut la peine de rien, mais toute ma vie j’ai fait comme si tout valait la peine de tout »
Au-delà des clivages politiques, papa avait un amour profond pour son prochain, il recevait tout le monde.

Papa était à l’écoute de tous, serrant des mains, écoutant les doléances de chacun. Lors de sa libération, notre maison ne désemplissait pas.

Je me rappelle encore de cette soirée du 8 octobre 2020 durant laquelle il a reçu les visiteurs jusqu’à 2 heures du matin et après il est resté jusqu’au Fadjr avec maman mon frère et moi en train de discuter.
Papa, ton humour rafraichissant va manquer à tes visiteurs.
Mesdames, Messieurs,

Notre père n’était motivé ni par les avantages ni par les honneurs, mais simplement par la volonté profonde de vouloir améliorer le quotidien de ses concitoyens.

Papa nourrissait de grandes ambitions et avait une vision claire pour notre Mali.

Je me rappelle qu’après sa libération, lors d’un contrôle médical dans une clinique de la place, il a fixé la fenêtre de sa chambre regardant à travers les berges du fleuve Niger et expliquant comment mettre en valeur les berges du fleuve Niger.

Il a ajouté que durant sa captivité, il passait beaucoup de temps à tracer des schémas de sortie de crise pour le Mali dans le sable.
Il parlait souvent de la nouvelle ville « Soundiata City » qu’il voulait créer entre Bamako et Koulikoro et des possibilités de mise en valeur du delta intérieur du Niger.

Papa, je t’admirais et t’admire pour toutes ces choses.

Et pour nous, ta Famille, les jeunes qui ont cru en toi tu resteras à jamais notre héros et nous porterons haut ton œuvre, Soumi Champion
Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi d’avoir un mot pour les militants et sympathisants de Papa ceux qui lui ont permis de se hisser au deuxième tour à chaque élection présidentielle.

Merci, Aw ni tché

Permettez-moi aussi d’avoir des mots particuliers aux populations de Niafunké, son fief et aussi le socle de notre famille les CISSE de Banikane Narhawa. Aux électeurs de Niafunké, vous avez plébiscité Papa au premier tour des élections législatives de 2020 alors même qu’il était retenu en otage. Une première. Cela, nous ne l’oublierons jamais. Merci.
Papa, durant ton combat politique, tu as toujours privilégié la légalité.
Oui, la légalité, jusqu’au bout, jusqu’à l’entêtement.

En ces instants solennels, je tiens à remercier tous ceux qui directement ou indirectement ont contribué à l’organisation réussie de ces funérailles. Soyez-en tous remerciés !

Mesdames, Messieurs ;

Pour terminer, je voudrais ici et maintenant devant l’assistance demander solennellement pardon à toutes celles et à tous ceux qui ont pu être offensés par Papa. Pour ses compagnons qui ont porté ses idées auxquelles ils croyaient fermement, soyez remerciés, au nom de toute notre famille. Je voudrais à cet égard vous rassurer de la sincérité profonde qui a toujours guidé ses prises de position et sa conduite de vie.

Sincérité avec lui-même, sincérité avec sa conscience et sincérité avec tous ses camarades de lutte.

Il nous disait souvent : « Ne mens pas. Surtout ne te mens pas à toi-même »

Je fonde l’espoir que les idéaux de justice, de paix, de solidarité prônée par notre père trouveront ici de nombreux ambassadeurs afin qu’ils ne s’éteignent jamais. Il disait souvent aux jeunes « Engagez-vous et battez-vous pour ce pays ». Le meilleur hommage est de continuer la réalisation de son idéal avec le même état d’esprit, dans l’unité et la cohésion.
« A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons. » Innalilahi wa inna ilayhi rajioune

À ton tour, tu as été une source d’inspiration pour une nouvelle génération, confrontée à la compétition mondiale et qui par ton biais, détient quelques leviers pour agir et bien agir. Mission accomplie, mon cher papa.

La graine est semée et elle germera par la grâce de Dieu.
Papa, Papa, Papa, nous t’aimons très fort, repose en paix !
Je vous remercie.

Dr Choguel Kokalla Maiga : « Soumaïla s’est battu et a servi le Mali, de toutes ses forces, et son génie, toute sa vie durant »

Obsèques Soumaila Cisse (1er Janvier 2021).

Témoignage de Choguel K. MAIGA

1-M. le Premier ministre, Chef du Gouvernement

-Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement

-M. les Anciens Premiers ministres

-M. les anciens Présidents de l’Assemblée nationale

-Mesdames et Messieurs les anciens ministres

-Amis, proches et sympathisants de Soumaïla Cissé, venus de l’extérieur

-Cadres, militants et sympathisants de l’URD et du FSD

2-Soumaila Cissé n’est plus. Il s’est endormi du dernier sommeil.

Le Peuple malien est éploré.

La classe politique est endeuillée. Sa famille est profondément attristée.

Mais aurait-il pu en être autrement ?

Il est écrit : chaque âme goûtera la mort. A Dieu nous sommes, à Lui, nous ferons retour.

3-De Soumaila Cissé, je garde le souvenir du frère, du patriote, du grand serviteur de l’État, de l’Homme d’État, militant ardemment convaincu de la pertinence de ses choix et résolument engagé pour les défendre.

En ces jours de profonde douleur, à son épouse si éprouvée, à ses familles biologique et politique si attristées, je présente mes sincères condoléances.

Puisse le Tout-Puissant lui accorder le pardon et lui faire large part en ses jardins éternels.

4- Mesdames et Messieurs,

Soumaïla et moi, nos chemins se sont croisés en 2003, lorsque le Président de la République avait décidé de lui demander d’accepter de siéger au sein de la Commission de l’UEMOA. A cette occasion, le Président m’a envoyé spécialement avec des messages diplomatiques auprès de ses homologues des États membres de l’organisation sous-regionale.

5- Quelque mois plus tard, en tant que Ministre de l’Industrie et du Commerce du Mali, et Soumaïla en sa qualité de Commissaire de l’UEMOA, nous nous sommes retrouvés dans les équipes africaines de négociations aux conférences de l’OMC et des pays ACP. Nous nous rencontrions alors dans plusieurs forums et dans des séances de travail.

A ces différentes occasions, j’ai découvert un cadre qui maîtrise parfaitement les dossiers, un homme d’une grande modestie et d’une humilité légendaire. Ses avis et conseils m’ont été d’un grand apport pour défendre avec succès l’emblématique dossier du coton, en ma qualité de négociateur en Chef choisi par les pays africains et les PMA (Pays moins avancés) face aux Ministres des pays les plus développés.

6- Plus tard, en sa qualité de Président de la Commission de l’UEMOA, il a révélé davantage ses qualités de grand panafricaniste, en donnant à l’Organisation sous-regionale ses lettres de noblesse. Là également, nous nous rencontrions de temps en temps dans des conférences ou dans des réunions de travail.

Partout, dans toutes ces fonctions, Soumaila en imposait par son sérieux et sa maîtrise des dossiers, sa rigueur, mais aussi son empathie, sa grande capacité d’écoute et de synthèse.

7- Quant à mon compagnonnage politique avec Soumaila, il n’a véritablement commencé qu’en janvier-fevrier 2012, lorsque s’est constitué spontanément un groupe de responsables politiques, décidés à appuyer le Président de la République pour faire face à la grave crise qui venait d’éclater au Nord du Mali au mois de janvier. J’ai intégré ce groupe sur recommandation expresse de Soumaila. Depuis, nos chemins ne se sont véritablement jamais séparés. Même la différence des choix que nous avons faits chacun à l’occasion des élections de 2013, n’a pas altéré nos relations, qui ont continué à s’affermir, malgré que j’étais Ministre du Gouvernement et lui Chef de file de l’Opposition.

8-Mais, à la vérité, Mesdames et Messieurs, mes relations politiques avec Soumaïla se sont véritablement raffermies et consolidées, à l’occasion, de l’élection présidentielle de 2018. Surtout entre les deux tours de l’élection.

En cette circonstance, malgré les pronostics qui lui étaient largement défavorables, à la suite de mon analyse personnelle de la situation sécuritaire de notre pays depuis des années, j’ai décidé, de me tenir auprès de lui, de me tenir debout à ses côtés, pour nous tenir réciproquement la main, dans l’épreuve, j’allais dire dans la tempête, pour faire face aux puissants vents contraires, dans la dignité, dans l’honneur, dans la fidélité à nos convictions : celles d’arriver ensemble, avec d’autres patriotes, un jour, proche ou lointain, à relever le Mali, notre Pays, notre Patrie , la Patrie de nos aïeuls, la Patrie de nos ancêtres, de l’abîme et de l’humiliation dans lesquelles il se trouve plongé depuis déjà des années. C’est cette ardente obligation de relever le Mali qui a été le ciment qui a fortifié nos relations.

9-Depuis ces moments, j’ai acquis l’intime conviction que parmi les personnalités politiques de premier plan, Soumaïla fait partie de ceux sur qui, le Mali et les Maliens, les Jeunes et les Femmes du Mali, peuvent compter pour apporter des solutions aux problèmes qui les assaillent et qui ont pour noms : perte de souveraineté et vassalisation de la Nation, faillite de l’État, partition de fait du pays, humiliations quotidiennes subies par les populations, défense, sécurité, paix, développement économique et social, école, emploi, santé, réconciliation, concorde nationale et vivre ensemble, etc.

10-Depuis cette date, nous avons décidé d’être, l’un pour l’autre un des alliés politiques les plus sûrs, les plus fidèles, sur lequel on peut compter en tous lieux et en toutes circonstances, jusqu’au rétablissement définitif de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de la dignité du Mali, de la paix et de la concorde entre toutes les populations de notre pays.

11- C’est pourquoi, lorsque le coup de tonnerre s’est abattu sur nous en apprenant son enlèvement, le 25 mars 2020, je me suis fait le serment de contribuer de toutes les forces, aussi longtemps que nécessaire, aux côtés de sa famille, de ses amis, de son Parti, l’URD, et de tous les Mouvements, Regroupements Plateformes et Associations qui se battent pour sa libération, pour que sa situation d’otage ne tombe jamais dans la banalité et dans l’oubli.

12-Aussi, la libération de Soumaila, en octobre 2020, obtenue grâce aux décisions difficiles et courageuses prises par les Autorités et l’État maliens, auxquels je rends ici hommage, a été largement bien accueillie par les Maliens.

13- Cette libération a ravivé dans le cœur et l’esprit des Maliens l’espoir. L’espoir d’une prochaine sortie de crise par le haut.

14- Hélas ! Mille fois hélas ! Le Tout Puissant, l’Omniscient en a décidé autrement. Nous nous soumettons à sa volonté. Tout en faisant le serment de rester fidèle à notre engagement, de rester fidèle aux relations solides que nous avons construites dans les épreuves, de rester fidèle à l’idéal que Soumaïla incarnait : un Mali uni, indivisible, souverain et indépendant, réconcilié, en paix et prospère.

15-Mesdams et Messieurs, une des qualités de Soumaïla, qui fait de lui un leader contemporain, est qu’il n’est pas un idéologue dogmatique. Soumaila est un pragmatique. Il cherche des solutions concrètes aux problèmes concrets qui lui sont posés, ou qui sont imposés par les circonstances du moment. A preuve : le parti qu’il a fondé et dirigé, l’URD. A preuve : le Regroupement politique qu’il a fondé et animé, le FSD. Ces deux mouvements politiques, créés et dirigés par Soumaïla, ont en leur sein des militants de toutes les générations, des tous les horizons, courants et chapelles politiques qui ont dominé l’espace et les débats au Mali depuis 1946. La tolérance et le respect des origines de chacun, les perspectives et l’avenir commun des Maliens, les débats d’idées et sur les projets sont les éléments fédérateurs et mobilisateurs de ces organisations. C’est pourquoi Soumaila apparaissait de plus en plus, et aux yeux de plus en plus de Maliens, comme l’homme qui peut les réconcilier, entre eux et avec leur histoire.

16- Pour finir ce témoignage, dois-je rappeler que Soumaïla est l’un des rares hommes politiques de premier plan, qui n’a besoin d’interprète dans aucune région du Mali : au

Nord il parle Sonrhaï, au Centre, il parle Peul, au Sud, il parle Bambara.

Dois-je rappeler également ses derniers propos, lors de sa récente rencontre publique avec la Communauté malienne au Niger en novembre 2020 : lui-même est Sonrhaï et du Nord, son épouse est Bambara et du Sud, sa belle-fille est Arabe et du Nord, son petit-fils, lui, est qui ? Réponse : un Malien tout court ! Un Malien du Nord, du Centre, du Sud.

C’est pour le bonheur, le bien-être, l’honneur et la dignité des millions de Maliens comme son petit-fils que Soumaïla s’est battu et a servi le Mali, de toutes ses forces, et son génie, toute sa vie durant. Le patriotisme et l’amour du Mali chevillé au corps.

17-Dors en paix cher frère, cher ami ! Nous continuerons sur la voie que tu as tracée, pour le Mali, par les Maliens.

Merci de votre aimable attention.

Bamako, le 1er janvier 2021.
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