Le comité de soutien à Philippe Verdon, l’otage assassiné en juillet au Mali auquel un hommage officiel est rendu jeudi en Dordogne, a appelé à "ne pas oublier" les otages détenus dans d’autres pays, et regretté des "dysfonctionnements" de l’exécutif à leur propos.
"Il va y avoir un hommage rendu à Philippe, mais au-delà, il faut marquer l’occasion de manière à ce que le gouvernement français prenne la responsabilité de la situation et des autres otages", a déclaré à l’AFP Pascal Lupart, responsable du comité de soutien à M. Verdon et à Serge Lazarevic, un autre otage français enlevé au Mali.
Un hommage officiel est rendu jeudi après-midi, en présence de la ministre en charge des Français à l’étranger Hélène Conway-Mouret, au cimetière de Montferrand-du-Périgord (Dordogne), où a été inhumé dans l’intimité il y a un mois Philippe Verdon, l’otage français retrouvé assassiné en juillet au Mali.
Philippe Verdon, 53 ans, avait été enlevé avec un autre Français, Serge Lazarevic, dans la nuit du 24 novembre 2011 dans un hôtel à Hombori (nord-est du Mali).
"On ne va pas lâcher, on va continuer de se battre, on a toujours Serge (Lazarevic) là-bas, on est en soutien aussi de Gilberto Rodriguez" (enlevé en novembre 2012 au Mali), a affirmé M. Lupart, égrénant les otages au Mali, au Niger, au Nigéria, en Syrie. "Il ne faut pas les oublier".
M. Lupart a regretté des "dysfonctionnements, des choses un peu bizarres" dans l’exécutif sur le sort des otages, évoquant notamment le cas des otages au Niger.
"Quand il (l’exécutif) commence à dire qu’il faudrait commencer à prendre contact avec les ravisseurs; si contact n’a pas été établi au bout de trois ans, il y a forcément une lacune", a-t-il déclaré, tout en reconnaissant: "on n’est pas dans la tête du président de la République, on ne connaît pas tous les tenants et aboutissants du dossier sur son bureau".
Sur le cas de Philippe Verdon, M. Lupart a regretté qu’"une fenêtre ouverte n’ait pas été saisie", lorsque selon lui MM. Verdon et Lazarevic "avaient été localisés à Tombouctou, on savait où ils étaient", et qu’il avait réclamé, en novembre dernier, une intervention des forces spéciales françaises.