Le tabou d’un dialogue avec les islamistes pour sortir d’une guerre qui dure depuis huit ans est depuis longtemps rompu.
Officiellement rien n’a changé. La célèbre formule «On ne négocie pas avec les terroristes» reste le mantra à l’ordre du jour dans le conflit au Sahel. Emmanuel Macron a rappelé en novembre, dans un entretien accordé à Jeune Afrique, et avec un ton un peu martial, qu’il entendait se tenir aux seuls accords d’Alger. «Ceux-ci prévoient un dialogue avec différents groupes politiques et autonomistes. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut dialoguer avec des groupes terroristes, qui continuent à tuer des civils et des soldats, y compris nos soldats», expliquait le président. «Je ne vois pas très bien de quoi on pourrait parler avec des gens qui entendent imposer la charia à tout un pays», souligne un officiel français.
Mais au-delà des postures, le tabou d’un éventuel dialogue avec les islamistes pour sortir d’une guerre qui dure depuis huit ans, sans que la moindre issue ne soit en vue, est depuis longtemps rompu. Le gouvernement malien l’a ainsi ouvertement évoqué et même promu. D’abord farouchement