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Des chinois exposent les habitants de Koursalé à toutes sortes de dangers :Des digues construites dans le lit du fleuve Niger en violation de la convention
Publié le lundi 11 janvier 2021  |  Nouvel Horizon
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Dans le Village de Koursalé, dans la commune rurale du Mandé, cercle de Kati, le lit du fleuve Niger fait l’objet de digues anarchiques de la part d’une chinoise qui empêche la population de cette localité et les exploitants de sable de dormir. Il est plus que jamais urgent que les plus hautes autorités prennent des mesures draconiennes afin de sauver ce village d’éventuelles inondations et de mettre à l’abri le fleuve Niger qui sert plusieurs pays de la sous-région.

La question qui revient est la suivante : Où est passée l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN) face à ce problème si crucial ?

Même si le Directeur Général de l’Hydraulique a fait un tour à Koursalé la semaine dernière, les autorités doivent agir urgemment.

Il ressort des explications du chef de village de Koursalé, Mamadou Keïta que les chinois ne travaillent pas sur la base de la convention qui lie les deux parties. Il a été convenu de faire la route jusque-là où le sable est exploité, mais pas dans le lit du fleuve. « Ils sont en train de faire des digues dans le lit du fleuve, cela ne fait pas partie de la convention. Tout de même, il était prévu de faire des ponts sur la route. Dans certains endroits, le passage de l’eau a été complètement barré et d’autres cas ce sont des petits ponts ne permettant pas à l’eau de bien circuler. La convention n’est pas respectée, chacun a sa part de responsabilité, donc il y a lieu de trouver des solutions aux différentes difficultés », a précisé le chef de village préoccupé par cette situation qui interpelle les autorités compétentes.

Le vice-président de la Fédération des Exploitants de Sable du Mali, Sékou Diallo a laissé entendre ce qui suit : « Nous sommes face à un projet initié par une chinoise. En violation flagrante de tous les textes, elle est en train de boucher le lit du fleuve. Nous vivons de ce fleuve. Il est inacceptable qu’elle bouche le lit du fleuve. Si rien n’est fait, dans les jours à venir, elle rendra difficile nos conditions de vie. Chaque année, nous investissons plus de 15 millions de FCFA pour curer ce fleuve afin de faciliter nos conditions de travail. Mais en violation de tout, cette dame est en train de boucher le lit du fleuve Niger. Comme vous constatez les mouvements des camions bennes qui viennent avec des boues pour boucher le lit du fleuve. Nous avons rencontré les autorités qui ont dépêché une mission sur les lieux afin de constater les dégâts. Cette mission a été surprise par ce qui se passe sur le terrain. Nous attendons des actions concrètes de la part des autorités. Ce qui se passe sur le terrain peut être désastreux pour nous, mais aussi pour l’ensemble du village de Koursalé et environnants, car nous assisterons à des inondations qui seront lourdes de conséquences. Dans ces conditions, il n’y aura pas d’eau à Bamako. Il faut prendre soin de ce fleuve qui appartient à plusieurs pays de la sous-région ».

Selon le représentant du regroupement des exploitants de sable de Kalaban-Coro, Souleymane Konta, ce problème demeure depuis trois ans. Pour lui, chaque année, ils vont de mal en pis. Malgré les nombreuses démarches, jusqu’à présent il n’y a pas de solution concrète. M. Konta pense que « si cette situation n’est pas résolue, elle risque de mettre des milliers de chefs de famille en chômage et d’exposer le village de Koursalé à toutes sortes d’inondations. Il est inadmissible que pour des intérêts personnels, une chinoise se permette de faire des digues dans le lit du fleuve Niger. Déjà le fleuve commence à sentir les conséquences de ces mauvaises pratiques. Nos pirogues commencent à avoir des difficultés pour pouvoir passer. Au regard de tout ce qui précède nous sommes allés voir les autorités pour qu’elles prennent des dispositions avant qu’il ne soit trop tard. Une chinoise ne peut pas venir empêcher des Maliens de vivre. Les autorités doivent agir pour éviter le pire qui s’annonce dans cette affaire. On n’accepte pas qu’elle empêche nos pirogues de circuler. Le passage de l’eau est bloqué », a-t-il dit.

Il ressort des explications du représentant du regroupement des exploitants de sable de Sébénicoro, Mama Farota qu’au regard de ce qui se passe, ils ont comme l’impression que les autorités prennent à la légère cette affaire. Selon lui, « la population souffre, les autorités n’agissent pas ». Il a précisé que dans cette affaire, ils ont frappé à toutes les portes, même celle de Koulouba : « Tout le monde voit ce qui se passe sur le terrain. Des camions bennes sont partout remplis de boue dans le lit du fleuve. Nous pensons qu’on cure le fleuve, mais le remplir avec des tas de boues, ça c’est autre chose. Si le Gouvernement n’agit pas, à un moment donné, la population sera obligée de trouver une solution au problème », a-t-il averti.

TOUGOUNA A. TRAORE, ENVOYE SPECIAL A KOURSALE –
NOUVEL HORIZON
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