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Bombardement meurtrier à Douentza : L’armée française à l’épreuve de la psychose
Publié le lundi 11 janvier 2021  |  le Temoin
Serval
© AFP par Byline
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Les échos des derniers rebondissements de la violence dans le centre du Mali n’ont de cesse de retentir. Ils défraient la chronique et polarisent la polémique plus d’une semaine après la sanglante et meurtrière opération que l’armée française a opérée, précisément le 3 janvier 2021, dans la localité de Bounti. Plusieurs dizaines de résidents de cette minuscule contrée du Cercle de Douentza ont succombé ou essuyé des blessures mortelles suite à des frappes aériennes de la force Barkhane.
Les premières alertes sont venues de la population locale elle-même et la nouvelle a parcouru plusieurs heures le monde à travers les réseaux sociaux, avant que l’armée française ne reconnaisse avoir réellement ciblé au même endroit des groupuscules qu’elle a assimilés à une bande terroriste. Les résidents rescapés, quant à eux, les présentent comme des convives d’une cérémonie de mariage tout en se chargeant de voler au secours des nombreux blessés auprès des centres sanitaires de proximité et d’organismes à vocation similaire comme Medecin Sans Frontières. S’agit-il d’une neutralisation de groupuscules terroristes ou bavure de l’armée française ? Avec la multitude de versions contradictoires la polémique n’a de cesse d’enfler sur la question et les équivoques persistent, quoique l’armée malienne ait volé au secours des partenaires français en conforment leur version sans prendre les habituels reculs permettant d’en apprécier les tenants et contours. Les FAMa, par le truchement du ministère de La Défense, ont par ailleurs poussé la solidarité jusqu’à assumer une opération conjointement menée avec la force Barkhane. Or les indices ne militent pas tous en faveur de la version soutenue par les deux forces partenaires, quant à la nature et les circonstances de l’opération. Et pour cause, alors que l’opinion est habituée à une revendication systématique du moindre succès engrangé aux dépens des groupes terroristes, la récente intervention de Douentza ne l’a curieusement été qu’après les cris de détresse des nombreux rescapés. De quoi subodorer par conséquent une tentative de passer sous silence un épisode beaucoup moins glorieux que les précédents. Il n’est pas exclu, en définitive, que de paisibles populations aient payé le tribut d’une infiltration par des éléments djihadistes ciblées par des frappes sans discernement, probablement en réaction aux récentes pertes infligés à Barkhane dans la même zone. Ce faisant, l’armée française ne se sera point singularisée par un sang-froid plus enviable que leurs homologues du pays d’accueil souvent taxés d’exactions dues aux épreuves de la guerre asymétrique. Mais il faut s’appeler l’armée française et avoir affaire à des autorités en mal de notoriété internationale pour s’en sortir sans coup férir des victoires mitigées et en demi-teinte contre l’ennemi invisible.

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