Ça n’est peut-être pas encore le cas, mais les nouveaux moyens de transport ravissent dangereusement la vedette au vieillissant parc de véhicules jaunes qui fait la honte de la ville de Bamako. Il s’agit des nouvelles motos de transport en commune qui pullulent dans la capitale malienne où ils sont de plus en plus prisés. Longtemps pratiquées dans d’autres grandes cités de la sous-région, les motos-taxis sont en train de réussir une montée fulgurante à cause de leur rapidité, mais aussi pour leur adaptabilité à la maigre bourse des Maliens. Ils reviennent deux fois moins chers que les taxis ordinaires et permettent à la clientèle d’atteindre sa destination sans les disputes habituelles avec les conducteurs de taxis et leurs chasses incessante de clientèle complémentaire tout au long des trajets. A la longue, en définitive, il n’est pas exclu que les usagers maliens basculent vers la nouvelle offre plus commode qu’assure massivement une jeunesse en quête. En tout cas, la menace de disparition des taxis ordinaires est vivement ressentie dans les rangs de ces derniers, à en juger par un instinct de conservation manifesté sous forme de haine viscérale contre leurs concurrents. Ces derniers, selon plusieurs témoignages concordants, sont souvent les cibles de provocations dangereuses de la part de leurs vœux concurrents et essuient même parfois des coups de volant.