PolitiqueAffaire de la tentative de déstabilisation et d’atteinte à la sureté de l’Etat : Le Pool des avocats de Boubou Cissé et co-accusés crient au scandale
Le pool d’avocats pour la défense des personnalités impliquées dans l’affaire dite de « déstabilisation et d’atteinte à la sûreté de l’Etat » notamment, l’ex premier ministre Boubou Cissé, Sékou Traoré, secrétaire général de la présidence, Vital Robert Diop, DG du PMU-Mali, Aguibou Macky Tall, DGA de l’Agefau, Souleymane Kansaye, le receveur général au Trésor, et le chroniqueur, Mohamed Youssouf Bathily, a animé une conférence de presse, le 8 janvier, à la Maison de la presse. Devant les journalistes, les avocats de défense avec à leur tête le Bantonier Me Kassoum Tapo, Me Marcel Ceccaldi et Me Abdouramane Touré, ont tout à tour dénoncé un «procès politique» qui viole les libertés fondamentales et égrené les arguments censés disculper leurs clients.
Comme chef d’inculpation, selon le Bâtonnier Me Tapo, on reproche aux accusés de « complot contre le gouvernement, association de malfaiteurs, offense au Chef de l’Etat et de complicités », dont l’auteur principal serait le Dr Boubou Cissé.
Pour ce qui concerne Boubou Cissé, selon Me Tapo, «on lui reproche de nourrir des ambitions présidentielles, d’avoir constitué un groupes pour déstabiliser le régime au profit de cette ambition et de tenir des réunions sécrète et clandestines à son domicile avec les personnes citées », a retenu l’ancien bâtonnier, en soutenant que Dr Boubou Cissé n’a rencontré aucun de ses co-accusés dans un passé récent en dehors d’Aguibou Tall, son demi-frère. Et de dénoncer la descente musclés d’hommes armés et cagoulés pour faire irruption dans son domicile le 24 décembre en son absence. Toutes choses que l’avocat assimile à une agression ratée dont les gardiens de son client ont fait les frais par une atteinte à leurs intégrités physiques. Du reste, Dr Boubou Cissé n’a jamais été officiellement l’objet d’une interpellation ni par la DGSE ni par la justice et ne saurait par conséquent être considéré comme en cabale, a soutenu son conseil. Quant à Sékou Traoré, le secrétaire général de la présidence, il est poursuivi pour consultations occultes pour les besoins de la présumée déstabilisation programmée de l’Etat et pour sabotage aux mêmes fins des rendez-vous du Président de la République dont les confidences seraient vendues au chroniqueur Ras Bath. Mais, selon Me Tapo, aucun élément précis et concret n’est disponible comme preuves des’ toutes ces accusations où les liens familiaux de l’accusé avec le marabout Lassana Kané sont totalement ignorés. Au demeurant, depuis sa nomination au poste de secrétaire général de la présidence, Sékou Traoré, n’a jamais mis pied chez Lassana Kané », a expliqué Tapo, en s’interrogeant au passage si une visite rendue à un oncle constitue un complot contre le gouvernement.
Et Me Abdouramane Touré de renchérir en relevant l’absence de document écrit, d’audio, de témoignages ou d’aveux en soutien au chef d’inculpation de Sékou Traoré. Que de questions et d’affirmations sans fondements, a-t-il plaidé, avant de relater les séquestrations infligées à son client dans les locaux de la DGSE où il était détenu dans une cellule assez exigu dans la proximité nauséabonde de récipients d’excréments humains.
Autre personnalité dans le collimateur de la justice, le célèbre Chroniquer du renouveau FM, Mohamed Youssouf Bathily, qui est poursuivi quant à lui pour offense au chef de l’Etat, une infraction commise par voie de presse. Ainsi, en plus de relever l’absence du responsable de l’organe médiatique dans le dossier, Me Touré s’insurge pour Ras Bath également contre les sévices morales et physiques subies à la DGSE où il est passé par des épreuves sportives forcées et contraint au rasage de sa tête.
Pour Me Marcel Ceccaldi, qui dit avoir eu connaissance pour la première fois de sa carrière d’une affaire de telle nature, le dossier s’illustre par la vacuité des arguments contenu dans le réquisitoire introductif. Selon lui, c’est un dossier politique et scandaleux. «Lorsque l’action politique se mêle de la justice, ne parlons plus de justice mais l’arbitraire», a-t-il déclaré, en se joignant aux autres avocats pour réclamer la libération pure et simple des prévenus, sans exclure une éventuelle saisine de la Cour de justice de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest.