A travers une conférence de presse tenue au siège de Ginna Dogon le week-end dernier , des associations de jeunes du Pays dogon dont le mouvement « Bâguine-So » ont alerté sur la détérioration de la situation sécuritaire dans la partie exondée de la région de Mopti. Elles ont également mis en garde les gouvernants de tout désarmement des chasseurs avant la présence effective des FAMa pour la sécurisation des personnes et leurs biens.
Dire non au désarmement des chasseurs sans la présence des FAMa. Tel était le message clair qu’ont passé les conférenciers dont Hamidou Djimdé. Selon eux, ce sont ces chasseurs, au moment où l’armée est absente, qui ont assuré et qui assurent toujours la sécurité des personnes et leurs biens au pays Dogon. Ils (les chasseurs) qui, à leurs yeux, ne sont pas les ennemis de la paix et ne doivent pas être combattus par l’armée malienne.
En effet, en fin du mois de décembre dernier, à leurs dires, quatre (4) Dozos de la principale milice Dana Ambassagou ont été tués à Bonguel, une localité non loin de Somadougou par une fraction de l’armée malienne basée à Sofara. Après ce drame, ce collectif d’association, déplore également une autre attaque des forces armées maliennes ayant coûté la vie à deux éléments de Dana Amassagou le 4 janvier 2021, dans le village de Somadougou.
Mais le plus grave dans cette opération, selon le président de l’association Bâguine Sô, l’ex-honorable Hamidou Agouno Djimdé, est que ces Dozos n’ont pas été tués en brousse comme on peut l’imaginer, mais en plein centre de Somadougou. « Ce qui est intolérable », selon lui. Pour ce dernier, les chasseurs ne doivent pas être la cible des FAMa de nos jours. Il y a même une nécessité de collaboration entre les deux.
Par ailleurs, il a tenu à inviter les nouvelles autorités de la transition à s’assumer afin d’identifier et de sanctionner tous les ennemis de la paix et de la stabilité au centre du Mali. Des ennemis qui ne sont pas cachés, selon lui : « ce sont certaines brebis galeuses qui continuent à tirer la ficèle » a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’ils finiront par citer des noms si jamais ils n’arrêtent pas leur jeu.
L’ex-député a rappelé que ce n’était pas par gaité de cœur que les Dozos du pays Dogon ont pris des armes, mais un devoir impérieux de défendre protéger leur famille abandonnée à leur sort par l’état malien. Un devoir qui d’ailleurs, s’est présenté également aujourd’hui, aux Dozos d’autres communautés qui ne sont pas, cette fois-ci dogon, dans la région de Ségou.
Cela pour dire que c’est un devoir patriotique qui invite non seulement les Dozos, mais tous les Maliens avant que le danger ne frappe à une autre porte après Ségou.
Pour finir, le président Hamidou Djimdé a précisé qu’ils ne sont guère contre un désarmement des Dozos, mais cela doit se faire, dans la règle de l’art et après la présence de l’armée sur le terrain afin d’assurer la sécurité des personnes et leurs biens.