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Sécurité : L’économie derrière les milices d’autodéfense
Publié le mardi 12 janvier 2021  |  la preuve
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Pour ne pas être à la merci des islamistes armés, chaque famille est obligée de mettre la main à la poche pour financer la défense collective. C’est ainsi depuis plus d’un an, dans les villages de la commune de Dogofri, dans la région de Ségou, en zone Office du Niger. Le retrait de l’Etat et des forces de défense et de sécurité de certaines parties du territoire national ont permis à une économie souterraine de prospérer, une manne financière venant de la poche des villageois abandonnés.
Selon les habitants de la commune de Dogofri, la sécurité de la population repose sur les chasseurs dozos qu’il faut bien rémunérer. Les villageois sont pris entre deux feux, notamment celui des groupes islamistes qui ratissent le coin pour s’emparer des animaux des villages qu’ils croisent dans leurs offensives. Ainsi, le butin ramassé permet aux combattants de disposer d’une source supplémentaire de revenus pour mener la guerre.

Dans le meilleur des cas, raconte un habitant de Dogofri, les villages qui refusent de se soumettre au pouvoir des représentants des groupes islamistes sont obligés de payer un impôt s’ils veulent récupérer leurs bêtes à la suite de négociations. Dans le pire des cas, les djihadistes confisquent le bétail sans aucune autre forme de procès, puisqu’ils sont les seuls maîtres des lieux, où les soldats et les agents de l’Etat ne sont pas les bienvenus.

D’un autre côté, les villages peuvent compter sur les chasseurs dozos qui se sont constitués en rempart contre l’invasion djihadiste. Mais les chasseurs traditionnels ne sont que des paysans nés dans la zone et n’ayant aucune autre source de revenus que le travail de la terre. Pour financer la défense des villages, les dozos prélèvent aussi une contribution auprès des villageois qui ne refusent pas de coopérer généralement. Une fois que le montant à payer est indiqué par les chasseurs, les familles se cotisent rapidement pour être sur la liste des villages surveillés.

Les sommes demandées par les dozos diffèrent selon les localités. Un habitant du village K6 a indiqué que chaque village a payé entre 3 et 2 millions de FCFA. Les dozos qui n’ont pas de salaire, a-t-il expliqué, ont besoin de moyens financiers. Dans la zone, les paysans ne peuvent pas récolter ou pratiquer la contre-saison. Les paysans affirment qu’une grande partie de ce qu’ils gagnent est investie dans la protection de leurs biens et matériels. Cette protection est assurée par les chasseurs dozos qui tiennent tête aux islamistes armés.

Madou Coulou
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