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Conséquence de la grève illimitée des transporteurs sénégalais: Le prix du ciment au Mali passe de 90 000 FCFA la tonne à 120 000 FCFA
Publié le mardi 12 janvier 2021  |  L’Indépendant
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© aBamako.com par FS
Les jeunes de Kolokani bloquent la circulation
Les jeunes de Kolokani ont bloqueé la circulation aux véhicule sur la route Nationale No3 pour manifester leur colère face à l`état de la route Bamako-kolokani, le Mardi 18 Septembre 2018.
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Une grève illimitée déclenchée par les syndicats des gros porteurs du Sénégal depuis le 25 décembre dernier, pour dénoncer les tracasseries routières dont ils sont victimes, perturbe l’approvisionnement du Mali en divers produits, notamment le ciment dont le prix a connu une hausse considérable passant de 90 000 / 95 000 FCFA la tonne à 120 000 FCFA pour le ciment importé et 115 000 FCFA pour celui produit au Mali. Malheureusement, la capacité des trois unités de production nationale (DCM-SA, CIMAF et CMM) estimée à 2 millions de tonnes par an – soit 50% du besoin du pays qui est de 4 millions de tonnes – tarde à combler le vide laissé par les importations.


Pour compléter le gap de la production nationale afin de couvrir son besoin de consommation en ciment, le Mali importe chaque année une bonne quantité de cette matière de plusieurs pays de la sous-région. Cependant, sur le marché national on constate surtout une forte présence du ciment venant du Sénégal qui dispose d’une large réserve en termes de production.

Malheureusement, le marché malien souffre actuellement d’une faiblesse de l’offre en ciment ayant occasionné une hausse de prix. En effet, depuis le 25 décembre, les deux plus grands syndicats des transporteurs (Union des Routiers du Sénégal et Intersyndicale du secteur des transports routiers) ont déclenché une grève illimitée pour dénoncer les tracasseries routières dont ils souffrent, les rackets sans cesse venant des gendarmes, policiers et douaniers, l’absence de parking de stationnement des gros porteurs.

La perturbation du marché du ciment consécutive donc à la baisse des importations à partir du pays de la Teranga a entrainé la hausse du prix au consommateur passant de 90.000FCFA la tonne à 115 000 voire 120 000f la tonne en quelques semaines seulement. Selon le gérant de la Quincaillerie la Paix à l’ACI 2000 face au cimetière de Lafiabougou, les quincaillers ne sont en rien responsables dans la hausse des prix du ciment. » Nous n’avons pas de camions. Rares sont les quincaillers qui disposent de camions, nous recevons des importateurs qui, souvent, ne sont pas propriétaires des camions qui assurent uniquement le transport. Vous trouverez des importateurs, qui n’ont aucun magasin et qui, depuis le cordon douanier commencent à appeler les quincailliers intéressés et leur livrent directement le ciment. Donc nous les vendons comme nous les recevons, après avoir ajouté notre marge. Aujourd’hui nous vendons le sac du ciment du Mali au détail à 5 750 FCFA, ce qui fait que la tonne revient à 115 000 FCFA » a-t-il expliqué. Par la suite, il ajoute que les fournisseurs ont évoqué » un mouvement de grève des transporteurs au Sénégal et une augmentation du coût de transport, qui justifient la hausse actuelle que l’on constate sur le prix du ciment. Nous ne savons pas si la grève a pris fin au Sénégal, mais nous commençons à recevoir des ciments venant de ce pays depuis la semaine dernière.

S’agissant de la production nationale, il dira : « on en prend peu. N’eût été le manque même du ciment importé nous prenons rarement le ciment produit au Mali, car 8 sur 10 clients ne les apprécient pas. C’est regrettable, nous ne savons pas pourquoi. Il y a eu des cas où certains clients ont acheté le ciment du Mali, mais au niveau du chantier, les travailleurs l’ont fait retourner. Ils parlent d’un problème de qualité, mais le fond est que le Malien n’accorde pas assez d’importance au made in Mali « .

Le ciment du Sénégal toujours présent sur le marché malien

Quant à Sékou Fofana, dépositaire de ciment à Kati, il cède la tonne à 120 000 FCFA pour le ciment du Sénégal. A la question de savoir le prix de celui du Mali, Il répond ainsi : » Bon je ne suis qu’un vendeur, c’est mon frère qui est chargé de l’approvisionnement du dépôt, mais pour le moment nous n’avons pas de ciment du Mali « . Idem pour Abdoulaye Camara, quincailler à Lassa, un quartier de la commune IV, il vend également la tonne du ciment sénégalais à 120 000 FCFA contre 95 000 FCFA auparavant. » Pour le moment, j’ai un petit stock suffisant pour quelque jours seulement. Je vends régulièrement celui du Mali aussi à un prix un peu plus bas, mais ce stock est épuisé « .

Youssouf CAMARA

Source : l’Indépendant
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