Les ouvriers des deux acquéreurs du PARC des Hôtes (cette partie de l’ACI 2000 qui avait été classée parmi les zones classées, mais illégalement vendue aujourd’hui) ont failli arriver aux mains. C’était il y a de cela quelques jours. Il s’agit des ouvriers d’Assadek Bally et de Monsieur Batilly, un malien de l’extérieur. Pour cause : chacun pense avoir acquis l’endroit. Les agents des services des Eaux et Forêts ont intervenu. Pour le moment, ils ont occupé l’espace avant qu’une solution soit trouvée.
Dans le Patriote du 5 janvier 2021 en son numéro 757, nous avions évoqué l’histoire de morcellement du site de l’ancien aéroport de Bamako sis à Hamdallaye où nous avions relaté comment l’Agence de Cession immobilière (ACI) a pu mettre la main sur le PARC des Hôtes pour le vendre. Si le directeur fut relevé, cette affaire reste entière. Aujourd’hui, il y a un conflit ouvert entre deux richissimes maliens, sinon deux grands opérateurs économiques. Il y a quelques jours de cela, après notre parution du mardi dernier, nous avions rassuré nos lecteurs de donner une suite à cette affaire sulfureuse. Que s’est-il passé ? Monsieur Batilly a envoyé ses gens pour raser une partie du PARC. Soudain, les gens ont vu les ouvriers de l’autre camp, c’est-à-dire d’Assadek Bally, raser tout l’intérieur du PARC en un laps de temps en y versant des tas de banco afin de débuter les travaux. Comme si les deux se surveillaient de près. Le camp Batilly a envoyé aussi ses gens verser du sable tout en leur ordonnant de commencer à creuser pour construire un magasin très rapidement afin d’occuper le site. Ce camp, pour la circonstance, était appuyé par des agents de sécurité privée. Une vive altercation a alors éclaté entre les deux camps. Pour faire venir le calme, les Eaux et forêts, une fois avertis, ont envoyé leurs agents occuper l’endroit pour l’instant. Mais dans nos investigations de plus de 6 mois avant le décès de (feu) le notaire Ganda Keita, un acte notarial avait sanctionné la vente de l’endroit entre l’ACI et le sieur Batilly sur la base d’un titre foncier. Ce dernier avait tenté de déloger le jardinier à l’époque par un cabinet d’huissier. Par peur, le nommé Batilly a dû temporiser suite à nos nombreux articles que nous avons produits pour dénoncer le morcèlement d’un tel site qui est un patrimoine et mis dans les zones classées de l’ACI 2000. Alors, aujourd’hui, nous sommes face à cette situation qui interpelle les autorités, à savoir, le procureur anti-corruption et le vérificateur général. Nous estimons qu’au lieu que les services de contrôle s’affairent sur des vieux dossiers de plus de 10 ans qui, souvent, selon certains, s’apparentent à un acharnement qui ne dit son nom, feraient mieux d’empêcher, sinon d’amoindrir la corruption en élaborant des stratégies fortes et des mesures draconiennes pour limiter l’impunité. Plus on parle de lutte contre la corruption, plus les gros bonnets par la puissance de leur argent n’en ont cure. Et, cela aux vus et aux sus de tout le monde. Le Parc des Hôtes qui était le poumon vert de l’ACI 2000 et qui servait de lieu d’attraction, risque de passer dans la main des spéculateurs fonciers, si ce n’est déjà fait. Le nommé Batilly aurait comme soutien l’ACI, tandis que Assadek Bally aurait comme soutien, la direction nationale des eaux et forêts. Cela atteste encore ce qu’ATT avait dit : « La lutte contre la corruption ne concerne que les petits poissons jamais les grands.»