La rivalité et féminine ! Deux mots qu’on a vite fait d’accoler. Bien sûr, la rivalité existe depuis des siècles et de façon générale, mais de nos jours, les femmes sont les principales concernées, car elles en ont fait une pratique. Cependant, quelles peuvent être les causes de cette pratique néfaste et surtout ses conséquences ? Deux interlocutrices donnent leurs avis.
La rivalité féminine est un sujet un peu tabou. On en parle très peu dans la presse ou dans les magazines féminins. On préfère y dénoncer les violences faites aux femmes d’un bout à l’autre plutôt que de parler de la cruauté des femmes entre elles. Ou plutôt de la rivalité qui les divise et empoisonne leur vie, résume notre première interlocutrice du nom de Diakité Mariam Ba.
Pourquoi les femmes sont-elles si méchantes entre elles ? « A vrai dire je ne vois pas pourquoi les femmes adoptent la rivalité comme arme. Au lieu de comploter toute la journée, elles feraient mieux de se serrer les coudes », répond-elle. Et de poursuivre : « Certaines femmes élaborent des plans démoniaques pour se détruire. Elles sont cruelles et vicieuses entre elles. J’ai une amie qui m’a dit que ses collèges sont très méchantes, insupportables et cruelles avec les nouvelles filles qui arrivent, surtout quand elles sont jolies. L’univers du travail, surtout s’il est à dominante féminine, devient un enfer de complot, de bassesses hypocrites, de coups bas… »
« J’ai une collègue qui me parle comme à un chien. L’autre est de mèche avec elle mais hypocrite. Tout est bon pour me déstabiliser, me dévaloriser », explique Mme Diakité. Elle ajoute que dès qu’elle est arrivée dans cette entreprise, elle a senti la haine d’une secrétaire à son égard. « Elle se plante devant moi sans me regarder, en disant les gens que je n’aime pas, je les ignore… ». « Toutes les femmes qui s’adonnent à cette pratique doivent revoir leur position pour ne pas le regretter ici et dans l’Au-Delà ».
Pour Assitan Dia, « la rivalité est fondée non pas sur la force, mais sur la peur d’être dépasser supplantée par l’autre femme, que ce soit dans les domaines amoureux et professionnel. Elle est d’autant ambigüe, sournoise qu’inconsciente. Les femmes sont élevées à être douces, à privilégier les relations affectives, à ne pas faire voir leur goût pour le pouvoir ».
« Souvent, lorsqu’une femme arrive au sommet de la hiérarchie, elle en bave tellement qu’au lieu de se montrer solidaire de ses subordonnées, elle veut rabaisser celles-ci. Mais par ailleurs, beaucoup de femmes acceptent un supérieur mâle qu’une supérieure femme. C’est sur le terrain de la beauté et de la faculté d’inspirer le désir que la rivalité est sans doute cruelle chez les femmes ».
« Le jour où je m’habille bien, je suis frappée de voir à quel point je m’attire des regards de haine de la part des femmes de mon quartier ou de mon service. En un clin d’œil, elles voient toutes les fringues, le corps, si j’ai des rides, si je suis en harmonie…. Je trouve cela déprimant. Ça veut dire qu’elles vivent dans le peur et dans l’envie », témoigne Assitan.