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Accord issu du processus d’Alger : Des difficultés d’adaptation aux contestations
Publié le mercredi 13 janvier 2021  |  Mali Tribune
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de signature de l`accord de paix par la CMA
La CMA a signé l`accord de paix et réconciliation le 20 Juin 2015 à Bamako
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Le contenu de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger n’ayant pas été discuté à l’Assemblée ou partagé avec le peuple, beaucoup de personnes ignorent son contenu.

Les discussions sur l’accord ne font jamais l’unanimité. Certains approuvent, d’autres y sont farouchement contre. Pour certains, il est une imposition de l’extérieur, garantissant une autonomie aux rebelles leur donnant plus de privilèges.

Les perceptions divergent concernant la mise en œuvre de l’accord car au-delà des contestations, beaucoup voient le bon côté de l’accord. Le parti Rama voit en l’accord «un début de solution».

«Nous pensons que la force, la violence et les attaques ont leurs limites en matière de paix et de réconciliation. Le Rama privilégie le dialogue et la concertation car pour nous l’accord est un instrument et non une finalité. Il permet d’ouvrir le débat, de rapprocher les positions pour des négociations franches, sincères et porteuses de paix», explique Ibrahim Coulibaly, Secrétaire général du parti Rama.

Cependant, il reconnaît que beaucoup de points de l’Accord ne sont pas digestes en l’état. «Tout cela fait que certains ont peur et à juste titre d’ailleurs car nombreux sont ceux qui ne maîtrisent pas les tenants et les aboutissants de l’accord. Cela s’explique par le fait que, l’avis de la majorité des Maliens, l’accord semble être imposé. Au-delà de tout, le Mali a signé cet accord dont l’application devient une obligation. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. L’accord a besoin de toilettage dans bien de ses dispositifs. Alors, le Rama propose une application intelligente et concertée permettant des compromis et des relectures et non une application aveugle qui ne pourra qu’attiser les tensions. Tous les signataires semblent mettre de l’eau dans leur vin face à l’épreuve du temps», indique-t-il.

L’Observateur indépendant a constaté un tiraillement constant entre les parties sur la prééminence des questions de défense et de sécurité ou des questions de réformes politiques et institutionnelles. Le gouvernement a eu tendance à privilégier la concentration des efforts sur la question de défense et de sécurité, en particulier sur le désarmement des mouvements et le rétablissement de la présence de l’armée dans le nord, en faisant toutefois souvent obstacle à la réforme globale du secteur de la sécurité.

Les Mouvements signataires ont priorisé l’obtention de résultats dans le cadre des questions politiques et institutionnelles, notamment sur la décentralisation, la répartition des pouvoirs entre l’État et les collectivités territoriales et une plus grande représentation des populations du nord au sein des institutions nationales. Les parties doivent à présent reconnaître que ces deux piliers sont interdépendants et devront avancer ensemble ou aucun ne réussira.

Fatoumata Kané

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Désarmement, démobilisation et réinsertion :

3000 ex-combattants à l’horizon

De sa mise en place à nos jours, plus de 74 918 ex-combattants ont été recensés par la Commission nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion socio-économique. Parmi 1840 ex-combattants, 1331 éléments ont été désarmés. Encore 450 sont en voie de désarmement et devront effectuer des formations dans les jours suivants.

La Commission nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion socio-économique a pour objectif de recenser des ex-combattants et leurs armes en vue de les former, intégrer dans les unités reconstituées et les réinsérer dans un métier professionnel.

L’objectif principal du DDR est de récupérer ces ex-combattants pour qu’ils ne se sentent pas exclus dans leur propre pays. Mais des critères sont indispensables pour être éligible au désarmement, démobilisation et réinsertion socio-économique.

Pour réintégrer les ex-combattants, la Commission DDR leur offre des kits d’installation et des formations professionnelles tels que la couture, …

La réinsertion est notamment financée par la Banque mondiale. Ce qu’il faut reprocher à la Commission DDR, c’est le retard marqué dans la réalisation de ses missions.

Selon l’Observateur indépendant, près de 1325 ex-combattants ont été intégrés dans trois bataillons en redéploiement au nord. Il s’agit du déploiement à Kidal de la troisième compagnie attendue pour compléter le bataillon, de l’opérationnalisation de ce bataillon, et du rattrapage à effectuer pour former et intégrer 451 ex-combattants additionnels dans le cadre de la première vague de DDR-intégration accélérée.

C’est au cours du sommet de Pau que les Etats des pays du Sahel ont communiqué un chiffre de 3000 ex-combattants qui doivent être désarmés.

Les ex-combattants enregistrés avec des armes sont au nombre de 26 108. D’autres enregistrés avec des munitions sont au nombre de 46 675.

On distingue plus de 8500 ex-combattants des groupes d’auto-défenses dans le centre du DDR spécial. Parmi eux, 352 éléments ont été cantonnés dont 54 intégrés dans l’armée.

La première opération spéciale appelée DDR accéléré a concerné le Moc de Gao, Mopti et Kidal.

La structure du DDR comprend 32 membres dont 10 représentants des parties gouvernementales, 7 représentants de la CMA, 7 représentants de la plateforme et 8 mouvements de l’inclusivité.

La Commission Désarmement, Démobilisation et Réinsertion a 6 antennes régionales qui sont à Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka, Taoudeni et à Mopti.

Depuis six mois après la signature de l’accord, la structure du DDR devait procéder au désarmement des ex-combattants, mais cette opération fut retardée par le manque de confiance entre les parties signataires de l’accord.

L’Observateur indépendant révèle que sur les 1325 ex-combattants intégrés dans les unités reconstituées au sein des forces armées maliennes, un certain nombre ne sont pas effectivement déployés dans leurs bataillons au nord.

Ce retard de plusieurs mois est, en partie, attribuable aux divergences entre les parties concernant le lieu de formation de ces éléments. Alors que ce désaccord a été résolu, les dates de formation restent attendues. La Minusma a confirmé sa disponibilité à faciliter le transport de ces 451 ex-combattants vers les centres de formation nationaux agréés, une fois que le calendrier sera connu.

Lors de la dernière session du Sous-comité défense et sécurité, le gouvernement a proposé le démarrage du processus de DDR général au premier trimestre 2021, mais les mouvements insistent sur une définition au préalable des quotas d’intégration dans les forces de défense et de sécurité.

Fatoumata Kané

Source : Mali Tribune
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