L’attitude des vendeuses et des ménagères qui viennent acheter des condiments, défie toute logique de prévention contre le péril planétaire
Nos compatriotes sont-ils toujours dans le déni du coronavirus ? On est en droit de se poser la question au regard des constats faits dans certains marchés de la capitale. Vendeurs et clients adoptent pourtant des comportements à risque.
Ce matin de janvier au marché de Badalabougou, le temps est clément parce que l’astre lumineux (le soleil) n’a pas encore commencé à darder ses rayons brûlants. Trois ménagères entourent un étal de condiments. Aucune d’elles ne porte un masque. Elles marchandent avec une vendeuse qui, non plus, n’observe aucun geste barrière.
À quelques mètres de l’étal de la vendeuse, sont alignés des esses de bouchers. Ces détaillants de la viande n’en ont visiblement cure de savoir que la Covid-19 bouscule les habitudes et exige surtout de se protéger et de ne pas mettre aussi les autres à risque. Mais une exception (ce qui aurait dû être la règle), un jeune boucher, connu pour être très versé dans la religion porte un masque mais aussi des gants. Il contraint même ses clientes à se désinfecter les mains avec du gel hydroalcoolique qu’il met à disposition. Mais au-delà de cet exemple, l’attitude des autres défie toute logique de prévention contre cette maladie, pourtant réclamée sur tous les tons.
Adjaratou Keita, vendeuse de condiments au marché «Wonida» dans le centre-ville, s’expose inconsciemment au virus de la pandémie (parce que sans masque) avec le nombre de contacts qu’elle a avec les femmes qui viennent s’approvisionner en condiments. Elle explique avoir oublié son masque à la maison mais ne fait aucun effort pour s’en procurer. Bref, elle n’observe aucune mesure barrière afin de se préserver de la pandémie dans un marché qui grouille de monde à longueur de journée. Adjaratou Keita dit attendre simplement le retour à la maison pour retrouver son masque de protection.
La bonne dame qui semble être fataliste, souligne que de toute façon «personne n’est à l’abri de cette maladie avec les nombreux contacts physiques au marché. Parfois je me protège, mais mes clientes ne le font pas. Cela m’expose du coup». Il lui faut peut-être des explications supplémentaires pour comprendre qu’observer les gestes barrières comme le port du masque, le lavage des mains au savon, l’application du gel hydroalcoolique sur la main ou le respect de la distanciation physique, minimisent les risques de contamination à la Covid-19. Elle est consciente des risques encourus mais relève n’avoir pas le choix. Il lui faut vendre pour avoir sa pitance quelques soient les circonstances mais surtout survenir aux besoins des siens. «Si le coronavirus existe vraiment, c’est Dieu qui nous protège, sinon on ne voit aucune autre solution pour échapper à ce virus».