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Entre Nous : Pays sous tutelle !
Publié le jeudi 14 janvier 2021  |  Le challenger
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© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine
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Le 10 janvier 2013 la France, à travers son armée, intervenait pour stopper l’avancée de la coalition d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, d’Ansardine et du Mouvement pour l’unicité du Jihad en Afrique de l’ouest. Administrant les 2/3 du territoire national, notamment les régions de Tombouctou, Gao et Kidal, cette coalition, après avoir sauté le verrou de Konna, voulait se lancer dans de nouvelles conquêtes territoriales afin d’asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire malien. La colonne des Djihadistes fut stoppée dans son mouvement. Français et Maliens libèrent ensemble Gao et Tombouctou des mains des groupes armés terroristes. Kidal où l’armée française est rejointe plus tard par les fantassins du Tchadien Idriss Déby est interdite d’accès à l’Armée malienne.



8 ans après, que faut-il retenir ?

En dépit de la présence de Barkhane et de la Minusma mais aussi de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la situation sécuritaire s’est nettement dégradée avec des pans entiers du territoire qui échappent au contrôle de Bamako. Des régions de Kidal, Gao et Tombouctou, les violences ont infesté Mopti Ségou et Koulikoro avec des relents de guerre civile en dressant délibérément les communautés les unes contre les autres. Les populations sont massacrées et les postes militaires anéantis. Le désastre humain est sans précédent.

Accueillie en libérateur-sauveur, la liesse populaire s’est vite estompée face à certaines évidences par rapport au cas de Kidal. Tant et si bien que la France est aujourd’hui vouée aux gémonies par une partie de l’opinion malienne qui réclame son départ. A Paris, des voix se lèvent pour poser des questions face aux bilans financier et humain de l’Opération Barkhane.



La crapulerie de nos cadres n’est pas la faute de la France…

Il n’est pas honnête de mettre toute la dégradation de la situation sécuritaire au Mali au compte de la France ou de la Minusma. La corruption, le favoritisme et le clientélisme qui ont attaqué l’outil de défense et de sécurité avec une violence à hauteur de l’insouciance de cadres crapules ne sont pas la faute de la France. Les mêmes pratiques de népotisme, de corruption, de favoritisme et de clientélisme continuent de plus belle au moment où les populations aspirent véritablement à un changement dans la gestion des affaires publiques après le départ d’IBK.



….Mais l’alliance incestueuse….

Il n’est pas aussi honnête de dire que l’ancienne puissance coloniale est exempte de tout reproche. L’alliance incestueuse nouée avec le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, laquelle porte pour l’éternité devant l’histoire la responsabilité de l’escalade de la violence par le trio Hollande-Fabius-Ledrian, a presque anéanti le succès de l’opération Serval. 8 ans après, c’est l’impasse. Il faut que les uns et les autres se rendent à l’évidence que les manipulations et les désinformations n’y changeront rien. Pis, elles aggraveront une situation déjà chaotique. Au lieu de s’unir autour d’un agenda commun privilégiant l’intérêt supérieur de la Nation, les Maliennes et Maliens s’empêtrent dans des batailles de chiffonniers. A Bamako, rares sont nos compatriotes qui ont une conscience réelle de la situation chaotique du pays. Honte à ceux et celles qui dansent quand le Mali brûle ! Honte à ceux et celles qui fêtent quand le Mali brûle !

Réveillons-nous ! Arrêtons de nous mentir ! Le préalable à toute solution de sortie de crise est l’union sacrée des Maliennes et des Maliens. Sans cette union sacrée, le pays ‘’sous tutelle militaire et sécuritaire’’ depuis 2013 verrait bientôt ses institutions placées sous ‘tutelle internationale’’. Car, ce qui se joue chez nous ne concerne pas uniquement le Mali.

Chiaka Doumbia/Le Challenger

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