Je ne parlerai pas de l’affaire Dreyfus, bien que je me reconnais parmi les dreyfusards, parce que je crois en son innocence, pour combattre l’injustice et l’illégalité.
Je m’intéresse à l’affaire dite de la zone aéroportuaire.
En effet, le jeudi 14 janvier, sur instruction du Président de la Transition Bah N’Daw, plusieurs dizaines de Maliens ont vu leurs logements détruits par un Buldozer. Sans au préalable être informés, encore moins recevoir une sommation.
L’opération, conduite sans pitié, sans remords, sans compassion, a fait des sans-abris: hommes, femmes, enfants. Sans parler des bagages et autres matériels de maison écrasés ou jetés dehors.
Tout cela s’est déroulé en présence de trois ministres de la République : Domaines; Transports; Sécurité.
Ils croyaient bien faire, oubliant superbement que leur mission première, c’est la sécurisation des personnes et de leurs biens; la protection des Maliens.
Ils appauvrissent ainsi le Mali et les Maliens, au lieu de leur créer des conditions de prospérité et de sécurité.
Combien de centaines de millions sont ainsi perdus pour la richesse nationale?
Combien de Maliens deviendront pauvres, misérables pour certains, en raison de cette opération ?
La méthode n’y est pas. L’injustice a prévalu ! Ô injustice ! Oui, il y a eu bel et bien injustice !
Qui a vendu ces terrains? Ce sont les représentants de l’État, les préfets et sous-préfets de Kati, des maires, suite à une délibération du Conseil communal.
Combien de personnes ont- elles acheté ces terrains, sans savoir que c’est une zone aéroportuaire?
Où était l’État au moment des constructions ? Le laxisme a prévalu sur toute la chaîne. Au lieu de se prévaloir de ses propres turpitudes, l’État s’attaque à bras raccourcis à des paisibles citoyens.
Zone aéroportuaire, dit-on?
A l’aéroport Charles De Gaulle et à Roissy à Paris, les immeubles et hôtels sont à proximité de l’aéroport.
Dans la sous-région, le Mali est donc le seul pays à qui l’ASECNA impose une telle mesure?
Au Burkina, en Côte d’Ivoire, au Sénégal ( avant le nouvel aéroport) et dans plusieurs capitales africaines, les maisons à usage d’habitation sont proches des aéroports, encore beaucoup plus que celles de Bamako.
Voilà que dans ces pays, on ne casse pas, on appauvrit pas les citoyens, même lorsque le jeune ivoirien a été trouvé mort dans le train d’atterrissage d’un avion à destination de Paris en janvier 2020.
L’Etat ivoirien a simplement pris des mesures, notamment le déguerpissement (expulsion) des emprises de l’espace mitoyen, je dis bien mitoyen, à la zone aéroportuaire en vue d’établir une zone tampon de sécurité autour de l’aéroport.
Dans ces pays là, même si l’ASECNA menace, on ne l’écoute pas, car on a souci du confort des citoyens.
Au Mali, ceux-ci semblent être relégués au dernier plan.
Du coup, J’accuse le Président de la Transition, pour avoir ordonné cette démolition.
J’accuse Bah N’Daw pour n’avoir pas fait entreprendre par les services compétents le travail nécessaire d’information, de sensibilisation et d’orientation des citoyens, les grandes victimes.
J’accuse le chef de l’État parce que c’est bien le laxisme des pouvoirs publics qui a conduit à cette situation.
J’accuse parce que les vrais responsables de la situation restent impunis, tandis que ceux qui ont acheté, avec leurs fortunes, se voient punis.
J’accuse parce que je sais davantage que les grands argentiers qui pullulent dans la zone aéroportuaire seront épargnés soigneusement, à travers des alibis: la Société Toguna, le Centre de formation professionnelle, la Poissonnerie et bien d’autres opérateurs économiques.
J’accuse parce que la politique de deux poids, deux mesures constituent une injustice.
Dieu n’aime pas l’injustice ! Il faudra, donc, la combattre, autant que l’illégalité.
L’État se devait d’annuler administrativement les permis et lettres de ses représentants, au préalable. Ainsi, les acheteurs sauront se tourner vers les revendeurs pour remboursement. Ce qui n’a pas été fait.
L’État a usé de sa force publique pour agir et provoquer une injustice, une illégalité. Il revient donc à cet État de réparer les préjudices causés.