Création d’un organe unique et indépendant en charge des élections ; l’organisation des élections législatives avec un scrutin proportionnel mixte conformément aux recommandations du Dialogue national inclusif … sont, entre autres, des défis « immédiats » à relever par les autorités transitoires, selon les membres de la COFOP qui proposent plusieurs pistes de solutions.
Présidée par le Dr Abdoulaye Amadou Sy, la Convergence des forces Patriotiques a, dans l’après-midi de ce samedi 16 janvier 2021, fait plusieurs propositions pour la réussite de la transition. Face aux multiples défis que les autorités sont tenues de relever, les membres de COFOP se sont appesantis sur la création d’un organe unique et indépendant en charge électorale ; l’organisation des élections législatives avec un scrutin proportionnel mixte en conformité avec les recommandations du Dialogue national inclusif ; et l’organisation des prochaines élections présidentielles.
Dans sa déclaration lue par le président Abdoulaye Amadou Sy, la COFOP fait savoir que les autorités transitoires doivent assurer l’ordre et la sécurité partout dans le pays, sans oublier la lutte contre l’expansion de la covid-19. Elles (les autorités) doivent pendant cette période transitoire, rassurer les partenaires étrangers ; soutenir les acteurs au développement en particulier dans les secteurs agricoles, industriels, et socioculturels, ont-ils évoqué. Se focalisant sur l’article 118 de la loi fondamentale (la constitution) ; voire l’article 2 de la charte de la transition, la COFOP indique que « les autorités transitoires ne peuvent ni procéder à la refondation de l’État, encore moins à la révision constitutionnelle ». La gravité de la situation a atteint un niveau où la classe politique s’est finalement retrouvée esseulée. Une situation qui, sous leurs yeux, se débouche sur des violations constitutionnelles ; des atteintes à la liberté de presse ; et des arrestations extrajudiciaires. « La coalition des forces patriotiques (COFOP) constate avec peine que l’administration de la transition marche d’une manière bancale, car il est incompréhensible qu’elle évolue sans la participation active de la classe politique », lit-on dans le document. Selon les conférenciers, ce manque de concentration conduit le pays vers des dérives arbitraires, des violations des articles 3, 4,5 et 6 de la constitution. Lesquels articles qui, ont-ils rappelé, garantissent des droits à tout un chacun.
Et d’aller encore loin en étayant ces droits qui font l’objet de violation par les actuelles autorités : « Au peuple malien, ces articles garantissent que nul ne sera soumis à la torture ni à des sévices ou traitements inhumains, cruels ou dégradants. La liberté de pressée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion et d’expression est également garantie », laissent entendre les membres de la COFOP.
À ces actes, ont-ils déploré, s’associent la violation de la liberté d’aller et de venir via ces arrestations extrajudiciaires ; la violation de la liberté d’association, celle de réunion ; la liberté de manifestation, voire le secret de ses correspondances et communications qui, en principe, demeurent inviolables dans tout État de droit.
Face à cette problématique, les conférenciers suggèrent aux nouvelles autorités : l’organisation « d’une conférence nationale souveraine » permettant de mettre à plat les problèmes qui assaillent le pays. Ce, afin de trouver des solutions justes et durables, ont-ils expliqué. De son côté, Mahamadou Traoré, un jeune leader politique aussi membre de la coalition, trouve les arrestations extrajudiciaires « inadmissibles », précisant que les cadres publics et civils arrêtés dans l’affaire « de tentative de déstabilisation des institutions de la transition » doivent être « lâchés rentrer chez eux ».