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Présidentielle de 2022 : Moussa Sinko Coulibaly, le candidat de la junte
Publié le lundi 18 janvier 2021  |  L’Inter de Bamako
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de Moussa Sinko Coulibaly
Bamako, le 11 janvier 2018 le général, Moussa Sinko Coulibaly animé une Conférence de presse au siège de son quartier généra
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Après avoir passé à la loupe les éventuels candidats à l’élection présidentielle de 2022, les militaires, qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, auraient porté leur choix sur le général Moussa Sinko Coulibaly, président du parti de la Ligue démocratique pour le changement (LDC). Un pacte aurait déjà été signé entre les deux parties. Ce qui expliquerait le silence du général Coulibaly. Forces et faiblesses du candidat de la junte du 18 août 2020.
Les militaires du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), qui ont évincé le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 18 août 2020 sous la pression populaire incarnée par le Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), entretiendraient l’ambition de ne pas passer le témoin à des hommes politiques de carrière dont la gestion des affaires publiques est plus que jamais décriée par bon nombre de Maliens. Ils veulent, dans leur dessein, emboiter le pas à leurs frères d’armes d’Algérie et d’Egypte ou propulser un homme du milieu d’affaires comme au Bénin.

Dans les deux (02) premier pays, la réalité du pouvoir est entre les mains des militaires, malgré les élections qui constituent le socle de la démocratie dans les pays au sud du Sahara.

En Algérie, les combattants du Front de libération nationale (FLN), qui ont pris les armes pour libérer leur pays du joug colonial français, ont gardé le pouvoir et n’ont jamais cédé une portion de leur victoire à des hommes politiques qui pensaient prendre leur revanche sur les militaires avec l’avènement de la démocratie. La confiscation de la victoire du Front islamique du salut (FIS) aux législatives, dans les années 1990 est révélatrice de la mainmise des militaires sur la vie politique algérienne. L’Egypte aussi n’échappe pas à la gestion militaire. Depuis le coup d’État du colonel Gamal Abdel Nasser en 1956, l’Egypte est dirigée par les militaires (Anouar El Sadate, Hosni Moubarack, Abdel Fattah Al- Sissi, actuel chef de l’État, qui a renversé Morsi, un civil arrivé à la tête du pays à la suite du Printemps arabe de 2011).

Pour ce qui est le cas du Bénin, Patrice talon, un homme d’affaires, est en train de mettre fin à la carrière des hommes politiques qui se croyaient indéboulonnables sur l’échiquier politique de leur pays. Par les réformes politiques qu’il a entamées, la vieille classe politique béninoise sera bientôt dans les oubliettes de l’histoire. Elle sera la grande absente de la présidentielle de cette année.

Le Mali n’est pas loin de ce schéma. Les militaires, qui ont pris le pouvoir, en août 2020, ne veulent plus jouer les seconds rôles dans la gestion politique du pays. Et tous les actes qu’ils ont posés depuis le début de la transition vont dans ce sens. À savoir la militarisation de l’administration publique. Ils sont aidés en cela par de nombreux Maliens qui ne veulent plus des hommes politiques qui ont mal géré le pays depuis la chute du général feu Moussa Traoré, en mars 1991.

Requinqués par ce soutien moral, la junte du 18 août 2020 compterait définitivement tourner la page de la vielle classe politique malienne en positionnant un de leur à la retraire à la présidentielle de 2022. Il s’agit de l’ancien général, Moussa Sinko Coulibaly.

Président du parti de la Ligue démocratique du changement (LDC), Moussa Sinko Coulibaly a démissionné de son poste de directeur de l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye et de l’armée en 2017 pour se lancer dans la politique. Avant la création de ce parti, il avait mis en place une association politique dénommée Plateforme pour le changement. Ce mouvement politique lui a servi de tremplin pour descendre dans le marigot politique malien pour signer des alliances politiques et électorales avec certains partis ou regroupement politiques en vue de battre Ibrahim Boubacar Keïta dans les urnes à la présidentielle 2018.



Forces et faiblesses du candidat de la junte

Ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le général Moussa Sinko Coulibaly a organisé les élections de 2013 qui ont vu la victoire d’IBK. Ce passage à ce ministère clé et une expérience dans l’organisation des élections sont des atouts majeurs pour le futur candidat de la junte. Il bénéficiera aussi de la militarisation de l’administration territoriale dont des porteurs d’uniforme occupent certains postes stratégiques du processus électoral (ministère de l’Administration territoriale, Délégation générale aux élections (DGE), gouvernorats, préfectures). Il pourrait aussi s’appuyer sur certains membres du Conseil national de transition dont la cooptation au sein de cet organe législatif de la transition n’est pas gratuite. Il s’agit notamment de Mamadou Diarrassouba, Mamadou Awa Gassama, Marimantia Diarra, Assarid Imbarcaouane, Aïchata Cissé dite Chato. Au moment venu, il sera demandé à ces hommes politiques de monnayer leur participation au national de transition (CNT) contre le vote des électeurs de leurs fiels dont ils sont censés avoir une certaine affluence sur eux.

Il est question aussi de la politique de diviser pour mieux régner. Pour cela, des partis politiques seraient dans leur ligne de mire. La perche serait tendue à des hommes politiques pour voler en éclats leur propre formation politique afin de disperser le vote de leurs électeurs.

Malgré tout, le général Moussa Sinko Coulibaly traîne des goulots d’étranglement pour arriver à ses ambitions présidentielles. Des faiblesses, il en a. Il préside un parti qui n’est pas bien implanté sur le territoire national et à peine connu en dehors de Bamako. Sauf miracle, il sera difficile pour lui de signer des alliances électorales avec des partis bien structurés et bien implantés qui rêvent aussi de Koulouba. Mais avec l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), tout est possible avec ce parti dont les cadres et responsables ne sont animés que par le souci de leur ventre. Autre handicap, il est comptable de la gestion du président IBK, malgré ses discours de rupture avec ce dernier.

Mais d’ici les élections, tout est possible. Ces faiblesses pourraient se transformer en forces si les militaires du 18 août 2020 sont toujours décidés à écarter la vielle garde de la politique malienne de la gestion du pays à l’instar de l’Algérie et de l’Egypte.

Yoro SOW
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