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Alliances politiques : Les « créanciers » d’IBK
Publié le vendredi 23 aout 2013  |  L’aube


© aBamako.com par André
IBK devant la presse au lendemain de la confirmation de son élection
Bamako, le 21 Août 2013 au QG de campagne du RPM. Le nouveau président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita était devant la presse au lendemain de la confirmation de son élection par la cour constitutionnelle pour remercier toute la classe politique malienne.


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Lors de la présidentielle, ils ont apporté leur soutien de toutes natures à Ibrahim Boubacar Keïta. Aujourd’hui, ils espèrent tirer bénéfices de leur soutien. En somme, ils sont dans l’attente du partage du gâteau. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ?

Depuis l’élection du candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Keïta, à la magistrature suprême de notre pays, sa cour ne désemplie pas. Les alliés d’hier et ceux d’aujourd’hui se bousculent au portillon pour les félicitations d’usage. Histoire de se faire remarquer au nouveau locataire de Koulouba avant le partage du gâteau.

Dans ce lot d’anciens et de nouveaux amis, on y retrouve des partis et associations politiques ; des militaires de l’ex junte ; des religieux ; et même des opérateurs économiques.

Avant la présidentielle avortée d’avril 2012, certaines formations politiques se sont regroupées autour de la candidature d’Ibrahim Boubacar Keïta. Elles ont formé un regroupement nommé IBK-Mali 2012. Ce regroupement est composé entre autres du RPM, de l’UM RDA, de Fama, etc.

Ces formations veulent sans doute constituer l’ossature de l’administration d’IBK. Certaines d’entre elles sont conscientes que la victoire n’est pas le fruit de leur seul engagement aux côtés du nouveau président de la République. Ainsi, ces formations de première heure acceptent volontiers l’octroi de strapontins aux nouvelles formations qui ont appelé à voter IBK avant le 1er tour et entre les deux tours. Sauf que l’appétit vient en mangeant, les nouveaux alliés espèrent mieux que des strapontins.

La vague de ralliement a conduit dans le giron d’Ibrahim Boubacar Keïta une panoplie de partis politiques et leurs candidats. Ils sont une vingtaine voire une trentaine parmi lesquels le MPR de Choguel Maïga ; du Cnid de Me Mountaga Tall ; de la Codem de Housseïni Amion Guindo ; de l’APR de Oumar Ibrahim Touré ; de Yelema de Moussa Mara ; de Sadi de Oumar Mariko ; de la RTD de Hamed Sow ; des transfuges de l’Adema et des Fare (Dramane Dembélé et Zoumana Mory Coulibaly) ; etc. Ceux-là même, qui avant le coup d’Etat de mars 2012, étaient les « Amis » et alliés du président Amadou Toumani Touré. Ils sont presque tous présents au tour de la table du nouveau maître de Koulouba. Même si Ibrahim Boubacar Keïta clame partout qu’il n’a rien promis à personne. Est-ce facile de réunir autant d’alliés et d’opportunistes autour de sa candidature sans rien promettre ? Difficile d’y répondre. Mais IBK aurait promis un changement. De quel changement s’agit-il ? Des hommes ou dans la conduite des affaires ? Le temps nous le dira.

Ce qui est sûr, c’est que le nouveau parti présidentiel (RPM) a été vidé de plusieurs de ses cadres au profit d’autres formations politiques pendant sa traversée du désert. Le nouveau président ne pourra pas s’appuyer sur les quelques cadres de son parti pour impulser le changement. Il sera quelque part forcé de composer avec certains cadres de ces formations politiques.

Aussi, nul n’ignore le rôle joué par les militaires de l’ex junte dans l’ascension d’IBK et sa victoire à l’élection présidentielle de juillet dernier. Ces militaires également s’attendent à leur part. Ils ne s’attendent pas visiblement à des strapontins car très conscients de leur rôle dans la victoire du président du RPM.

Le chef de l’ex junte et certains de ses compagnons sont sous la menace d’une inculpation judiciaire. L’ONG internationale Human Rights Watch en a fait la promesse aux victimes de mars 2012. Il leur faut une couverture présidentielle pour éviter que cela n’arrive dans les 5 prochaines années. Ces militaires veulent aussi participer à la gestion des affaires de l’Etat. Ainsi, ils comptent occuper des postes ministériels ; travailler dans l’administration et même dans les ambassades du Mali à l’étranger.

Ensuite, il y a les religieux qui ont battu campagne pour IBK. Ils auraient affirmé partout au Mali que le règne d’Ibrahim Boubacar Keïta pourrait conduire à une République islamique du Mali. Ce que les coupeurs de mains n’ont pas réussi par les armes, les soutiens religieux d’IBK veulent l’avoir par les urnes. Ils s’imaginent déjà dans une République islamique et veulent dès les 1ers jours de son investiture qu’Ibrahim Boubacar Keïta pose les jalons de son engagement envers les fondamentalistes musulmans.

Au-delà, les religieux ayant soutenu la candidature du nouveau président veulent marquer leur présence dans le gouvernement et à l’Assemblée nationale. Ils ne veulent plus se contenter du seul ministère des cultes.

Quant à l’Assemblée nationale, les religieux seraient dans une dynamique de la dominer lors de la mandature 2013 – 2018 en présentant des candidats dans toutes les circonscriptions électorales à travers le Pays. Objectif : islamiser le Mali ?

A ces « créanciers » d’IBK, il faut ajouter certains opérateurs économiques, qui auraient financé la campagne du candidat Ibrahim Boubacar Keïta. Ils espèrent le retour de l’ascenseur dans l’octroi des monopoles et des avantages liés à leur statut.

Le Président de la République, chef suprême des armées, Ibrahim Boubacar Keïta, va-t-il honorer ses dettes ? En tout cas il a promis de faire tout ce qu’il dit.

Idrissa Maïga

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