En dehors de quelques annonces médiatiques, la révision générale des listes électorales en cours ne fait l’objet d’un grand enthousiasme de la part des politiques. En ce moment très critique du processus de la reconquête du pouvoir, on constate que les partis restent peu actifs dans la sensibilisation et la mobilisation des citoyens. Le gros du travail repose sur les mairies et l’administration dont les responsables étaient en grève illimitée depuis plusieurs mois.
Le Mali chemine vers une année électorale chargée, avec près de six scrutins qui vont se tenir au cours de l’année 2021. Pourtant, le pays est loin de réunir les conditions nécessaires. Le ministre de l’Administration territoriale qui a récemment rencontré les partis politiques autour de ce sujet inquiétant sait que le temps lui est compté. Les partis qui sont incontournables dans le processus savent aussi que les urgences sont nombreuses. Pourtant, on n’a pas senti les hommes politiques dans la révision générale des listes électorales.
C’est depuis octobre dernier que la révision des listes électorales avait commencé dans l’indifférence générale. La grève des administrateurs civils avait porté un coup d’arrêt au processus. Dans les mairies, qui relèvent des administrateurs civils, on a été obligées de suspendre le travail. En ce moment, il y a une reprise des activités de révision, mais cela reste loin d’être l’affaire de tous les citoyens. C’est à peine si certains ont entendu parler de l’importance du travail en question.
Les défis sont énormes. Les jeunes qui n’avaient pas l’âge de voter il y a quelques années doivent être encouragés par les partis politiques à aller s’enrôler. C’est d’ailleurs l’occasion pour les partis de renouer avec la base et les citoyens dans un cadre indépendant des campagnes électorales. Des observateurs estiment qu’en restant immobiles, les partis perdent l’occasion plus près de la population.
En dehors des jeunes, les catégories plus âgées sont concernées, notamment les adultes qui ont changé de résidence et qui souhaitent transférer leur bureau de vote. Ce que l’on ne doit pas oublier dans les états-majors politiques, c’est que les Maliens sont aussi devenus très mobiles, particulièrement dans les villes comme Bamako. Au gré des lieux de travail et des changements de résidence, beaucoup d’électeurs sont découragés par l’éloignement de leurs premiers centres de vote.
La révision générale des listes est donc l’occasion de permettre à ces électeurs de pouvoir voter dans les centres de vote plus proches d’eux. Pour un peu rehausser le taux de participation, il suffit que les partis ou l’administration expliquent aux citoyens qu’il est possible de rapprocher son centre de vote à l’occasion de la révision générale des listes électorales.