La transition dirigée par des militaires et des civils gagnerait à revoir sa copie pour ne pas tomber dans le piège qui semble s’ériger à son passage. Le 23 janvier, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest(Cedeao) parleront à nouveau du cas malien. Or, rien ne semble marcher encore pour les responsables de la transition qui auraient pu éviter certains blocages s’ils avaient un tantinet donné la main au M5-RFP.
Adossée aux responsables du M5-RFP, les militaires pourraient avoir suffisamment de soutien populaire pour tenir tête à n’importe quelle menace venant de l’extérieur. Les chefs d’Etat de la Cedeao qui ne font pas totalement confiance aux militaires pourraient revenir à la charge avec de nouvelles sanctions ciblant particulièrement les responsables de la transition qui ont apparemment plus d’ennemis que d’amis au Mali et à l’extérieur.
A cause de la situation qui prévaut, notamment les grèves à répétition des travailleurs de la fonction publique et de certains secteurs privés, la Cedeao pourraient prendre position contre la transition. Les chefs d’Etat de la sous-région craignant que l’exemple malien ne fasse école chez eux, seraient tentés de faire des misères aux militaires qui ont contraint IBK à la démission.
Pire, les arrestations extrajudiciaires de personnalités proches de l’ancien Premier ministre et le flot de contestation créent des conditions favorables à une mise en quarantaine de la transition. Sur le plan diplomatique, le pouvoir pourrait se voir imposer un isolement dont les conséquences pourraient être nuisibles pour les autorités. La contestation en cours est susceptible de s’accentuer à la veille des échéances électorales si les militaires ne font pas des ouvertures aux autres forces de la nation.
Il reste cependant in atout, c’est la disponibilité des responsables du M5-RFP à travailler pour une transition apaisée. Dans le contexte d’une offensive de la communauté internationale, les acteurs du M5-pourraient servir de croix de sureté pour les militaires. Ce qui est clair, la CEDEAO est sur le point de déclencher les hostilités en amenant la communauté internationale à faire pression sur les militaires aux quels certains reprochent la volonté d’écarter des Maliens du processus de la présidentielle de 2022.
Les arrestations récentes auxquelles la communauté internationale n’a pas répondu encore seront certainement au cœur de la rencontre de la Cedeao. Puisqu’il sera question du Mali, les militaires seront jugés sur la base de ces évènements politiques. Or, certains voisins ne voudraient pas que les auteurs du renversement du président IBK prospèrent(Fin).