Elle récupère ses marques, reconstruit son prestige d’hier en accomplissant avec bravoure ses missions régaliennes et elle méritera de la nation. Ainsi se veulent désormais les FAMas après être sorties, le 18 août 2020, des griffes du cartel des apatrides.
Un nouvel espoir est né le mardi, 12 janvier 2021, avec la remise par le vice-président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, au chef d’état-major de l’Armée de l’Air des clés d’un hélicoptère multifonctionnel de type Mi-35 de fabrication russe. L’heureux réceptionnaire, Colonel Alou Boï Diarra, était au-delà de la joie, aux anges, comme on dit. En officier aguerri, il connaît la valeur de l’engin qui venait d’être remis entre ses mains. Un don du ciel qui lui permettra désormais de venir, à travers les airs, promptement au secours des hommes au sol pour les aider efficacement à s’échapper avec bonheur à tous les guet-apens imaginables des ennemis qui ne manquent pas de témérité. C’est donc un vrai ouf de soulagement pour nos soldats, qu’ils soient de l’Armée de l’Air ou de l’Armée de terre; en fait l’armée nationale du Mali vient de se doter d’un moyen apte à faire la jonction entre ses différentes composantes : une véritable armée en reconstruction !
Si la joie des Maliens a été débordante en découvrant la bonne nouvelle, ce fut l’extase au sein de la Grande Muette. En effet, l’Armée de l’Air a une glorieuse réputation. Des Mig 16, 17 et 21, elle en a possédés et ses pilotes étaient des as du ciel et de redoutables guerriers. Ce sont d’abord tous les anciens de l’Armée de l’Air qui ont senti le frisson parcourir leur corps. Quelque chose de nouveau et de bien est en train de s’accomplir. On ne comptera pas les épopées fascinantes de ces hommes comme Mig-Dra, Mamadou Sanogo, Mamadou Goïta, Halidou Touré, encore et encore. Faut-il citer l’officier Bah N’Daw, intrépide pilote aux états de services des plus élogieux? De son histoire, on écrira certainement un jour un chapitre : “UN PILOTE DE CHASSE À LA TÊTE DE LA TRANSITION DU MALI DE 2020 À 2023”.
Puisque la cérémonie de remise des clés du premier Mi-35 a eu lieu un mardi, rappelons le Général Moussa Traoré (l’homme du mardi) qui, vieux et retiré de la vie publique, confiait à 82 ans, en parlant des pilotes de son temps, il y a deux ans, à TV5 Afrique : “Un officier russe m’a affirmé, en désignant les pilotes que nous avons formés, que pour trouver de pareils hommes, il faut aller en Israël !” Grande révélation.
Il faut donc prier pour que les autres engins dont l’acquisition est annoncée, programmée ou souhaitée, soient là. Si cet espoir est une vue de l’esprit par malheur, appelons le ciel qu’il soit transformé en réalité.
L’autre motif de fierté est que l’hélicoptère de type Mi-35 a été acheté par l’argent du Mali. En effet, si l’on en croit notre confrère Amadou N’Fa Diallo qui passe pour être bien informé, ce sont 22 milliards de francs CFA du budget d’État 2020 que les vautours du régime n’ont pas eu le temps d’engloutir dans leurs folles boulimies de vols et concussions qui ont servi à doter l’Armée de l’Air de l’engin objet de fierté.
Toujours selon le journaliste, ce n’est pas le seul, d’autres seront acquis bientôt. Faut-il le croire? Ce qui est certain, c’est que, dans notre passé récent, des centaines de milliards de nos francs ont été dépensés pour l’achat de plusieurs équipements militaires. Mais face à la réalité des détournements, c’est IBK lui-même qui a fini d’accréditer les crapuleries financières en qualifiant les aéronefs militaires acquis de “blindés en carton”. Son fils, Karim Keïta, alors président omnipotent de la Commission Défense de l’Assemblée nationale du Mali, abondera dans le même sens devant une commission du Parlement français en se demandant “Si nous n’avons pas été floués” dans l’achat desdits avions. Après cet aveu morbide, deux jeunes officiers périront d’ailleurs dramatiquement dans le crash de leur Puma à Sévaré, comme pour attester devant le monde entier que c’est de la quincaillerie défectueuse qui était achetée à prix d’or pour notre armée nationale.
Du bluff permanent !
Le sort subi par les deux jeunes officiers, tragique et révoltant, reste à gérer par la justice immanente. La vie ne s’arrête pas. Les affaires militaires relèvent de la haute discrétion.
L’État ne s’exprime pas non plus à travers les réseaux sociaux. Mais en recevant le Colonel Assimi Goïta qu’il dit considérer comme un fils, le président guinéen, Alpha Condé, a levé un coin du voile sur la lecture correcte de ce qui se passe dans le Sahel : “60 après notre indépendance, c’est une honte que nous soyons incapables de nous défendre. Mais si le président Hollande n’était pas intervenu en 2013 au Mali, on aurait eu des terroristes partout. Il y a beaucoup de pays où les populations ne comprennent pas la présence de l’armée française. Nous, nous savons que nous en avons besoin. Il revient aux dirigeants d’expliquer cela et non de dire que les gens qui manifestent contre la présence de l’armée française sont comme des terroristes”. Si l’on suit bien le regard d’Alpha Condé, c’est une pique qu’il a décochée contre l’attitude arrogante qui a toujours été celle d’IBK face à l’opinion publique nationale remontée contre la présence militaire française. Peut-être aussi que c’était pour justifier à l’avance l’acte du Colonel Assimi Goïta se rendant immédiatement, aussitôt rentré au Mali, dans la zone des trois frontières en compagnie de l’ambassadeur français.