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Mot de la semaine : Liberté
Publié le vendredi 22 janvier 2021  |  Infosept
Prestation
© aBamako.com par AS
Prestation de serment du président et du vice président de la  transition 
Bamako, le 25 septembre 2020  le président et du vice président de la  transition  ont prêté serment au centre internationale de la conférence de Bamako 
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Jamais la liberté d’expression et de manifester n’a été autant galvaudée, mal interprétée et mise en mal que sous le régime des colonels au pouvoir depuis le 18 Août 2020. Arrestation extrajudiciaire du chroniqueur Ras Bath, interdiction de manifester pour ses partisans, critiques acerbes à l’endroit des militants du Mouvement Yerewolo, Débout sur les remparts, pour avoir initié une manifestation contre la France et « ses forces d’occupations », communiqué du Président du CNT pour se désolidariser de certains de ses membres à cause de leur prise de position et de leur liberté d’expression, la liste est loin d’être exhaustive ; autres les actes posés par les tenants actuels du pouvoir. Et pourtant, cette liberté avec grand « L » a été acquise de hautes et longues luttes des patriotes, qui, des années durant se sont battus pour l’arracher au prix d’énormes sacrifices. A-t-on besoin de rappeler que le Mali vient de loin, même de très loin et que la Démocratie dont l’une des résultantes est la liberté d’expression, de réunion, d’association et d’aller et de venir, ne saurait être confisquée par qui que ce soit. En effet, nul besoin de rappeler que le 26 Mars 1991 est la date symbolique, voire emblématique de l’aboutissement du combat patriotique d’un peuple qui a su dire non à la dictature. Le prix à payer a été certes énorme, mais en vaut la chandelle, car le Mali est cité en exemple comme faisant partie du lot très restreint des pays qui ont amorcé avec brio leur entrée dans l’ère démocratique. Donc les Maliens dans leur grande diversité et en dépit de leurs divergences politico-confessionnelles voire idéologiques, n’accepteront jamais que leur précieux bijou, qu’est la Démocratie, leur soit arraché par un groupuscule, fut-il armé.

L’arrestation de Ras Bath, probablement pour son opinion et sa séquestration dans les geôles de la sécurité d’Etat, l’interdiction de manifester de ses partisans, au motif que tout attroupement est interdit à cause de la COVID-19, alors qu’au même moment l’Imam Mahmoud Dicko est accueilli par des milliers de ses sympathisants, est une tentative de caporalisation de notre démocratie et un musèlement de la Presse et surtout une confiscation de la liberté d’expression. Comme si ce cas ne suffisait pas les nouveaux maîtres du Mali ont également brillé par leur hostilité à toutes contradictions, toutes oppositions à leur idée, à leur compréhension, c’est pourquoi le Président du CNT a fait un communiqué pour fustiger le comportement de certains membres du CNT qui ont initié une manifestation contre les forces françaises Barkhanes. Ben le Cerveau, Aminata Fofana, Aboubacar Sidick Fomba et même Salif Keita sont désormais indexés comme étant les perturbateurs du CNT. Le Colonel Diaw a-t-il oublié que l’hémicycle a toujours été un haut lieu des débats démocratiques et de contradictions idéologiques, pouvant même aboutir à des coups de poing et de tête ? Vouloir ôter le droit de manifester ou de dire non quand tout le monde est d’accord à un membre du CNT, est une violation de la Constitution qui consacre la liberté dans toute sa plénitude à tous les citoyens sans considération de rang social, d’appartenance communautaire, d’idéologie politique, de confession religieuse et de sexe.

Youssouf Sissoko

 Source : infosept 
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