20 janvier 1961-20 janvier 2021, l’Armée nationale du Mali a 60 ans. A l’occasion de la commémoration de cette date historique le mercredi passé, le Président de la transition, Bah N’Daw, a rendu un vibrant hommage au père de la Nation, feu le président Modibo Kéïta, pris des engagements pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires et lancé des tirs de sommation à l’endroit des personnes qui seraient impliquées dans les histoires de corruption à l’égard des Forces armées maliennes.
C’est avec un pincement de cœur pour les soldats tombés sur le champ de l’honneur et un ton de fermeté que le colonel-major à la retraite s’est adressé à la nation à l’occasion de la fête de l’armée nationale. Pour le président Bah N’Daw, la commémoration du 20 janvier n’est pas un simple rituel, mais plutôt un appel à la mobilisation, au devoir de servir et de protéger le pays, un appel à l’unité et au rassemblement de tous les citoyens autour des forces armées maliennes. C’est ainsi qu’il a dit placer cet anniversaire sous le signe de l’engagement patriotique de tous les Maliens pour la refondation et la reconstruction d’un nouveau Mali, gage d’un avenir radieux pour notre pays et notre peuple.
Célébrée dans un contexte particulièrement éprouvant pour notre pays qui est dans une guerre coûteuse en vies humaines, en ressources financières et en opportunités de développement depuis bientôt dix ans, la 60e fête de l’Armée a été mise à profit par le Président Bah N’Daw pour magnifier les Forces armées maliennes auxquelles, dit-il, nous devons gratitude et respect (soldats en activité, à la retraite ou disparus) pour avoir tout au long de l’histoire, répondu dignement à l’appel de la patrie.
En affirmant tenu par le devoir de génération, le Chef suprême des armées a fait savoir que ce devoir constitue à construire une armée nationale qui soit à la hauteur des défis du moment. Ainsi, concernant le volet défense et sécurité, il a évoqué 10 mesures majeures qui sont au cœur des actions du gouvernement de la Transition.
Il s’agit notamment de la création d’une Fondation pour la Solidarité qui est devenue l’outil de gestion de la politique sociale en faveur des militaires, de leurs familles et de leurs ayants droit, de l’accélération de la réforme du secteur de la sécurité, de l’assistance aux populations civiles à travers les actions civilo-militaires, du renforcement des capacités opérationnelles des troupes, du renforcement du partenariat avec les forces étrangères : Barkhane, EUTM, Eucap, G5 Sahel, Minusma, du renforcement de l’application stricte du Droit international humanitaire, de la mise en place d’une stratégie de relance du volet Défense et sécurité de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger (APR), de l’adoption en cours d’une deuxième Loi de Programmation Militaire (LOPM 2) en vue de consolider les acquis de la première LOPM, de l’acquisition de certains matériels majeurs et la réalisation d’infrastructures prioritaires ainsi que de l’intensification des opérations de lutte contre le terrorisme, de sécurisation et de protection des populations et de leurs biens.
Par ailleurs, le Président Bah N’Daw a fait une mise en garde à l’endroit de ceux qui seraient impliqués dans les histoires de corruption ou de malversation financière à l’égard de l’Armée. « Je n’oublie pas l’impératif qu’est devenue la lutte contre la corruption et l’impunité. L’argent dépensé pour l’armée, pour la défense et la sécurité des populations sera justifié au centime près. Les LOPM seront auditées, leurs leçons tirées, et les responsabilités situées », a-t-il prévenu.
Et en fin, Bah N’Daw a salué la mémoire du feu président Modibo Kéïta notamment pour sa clairvoyance pour la sauvegarde de la patrie. « Notre armée a été voulue et forgée par le père de la nation malienne même avant la date officielle de notre accession à la souveraineté internationale. Modibo Keita ne s’y trompait pas : il savait que seul l’outil de défense nationale pouvait garantir notre indépendance en tant que pays, notre souveraineté en tant que nation et notre intégrité en tant que territoire. En cet instant solennel, je suis fier, en mon nom et en votre nom, de saluer Modibo Kéita et les hommes de mission et de décision, dont l’engagement a permis la création de notre outil de défense : en particulier les militaires Abdoulaye Soumaré, Sekou Troaré, Pinana Drabo, Kélétigui Drabo, Balla Koné, et les civils Oumar Ly et Mahamadou Diarra».